Paris-Roubaix – Cavendish trop chétif pour espérer le podium…

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Dans L’Equipe du 06 avril, Rolf Aldag – un ancien professionnel de 1990 à 2005 (16 saisons), 10 participations au Tour de France – un grand gabarit lui-même (1,91 m – 75 kg) mais aussi patron de Mark Cavendish chez Dimension Data, estime le coureur britannique avec « son petit gabarit peut être un atout pour passer les pavés. Il peut aussi profiter de son agilité acquise sur la piste ». 

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 Le Cav avec sa morphologie de 1,75 m-70 kg a peu d’espoir de figurer un jour sur le podium de l’Enfer du Nord. Pour l’édition 2016, il a pris la 30e place à 7’12 du lauréat l’Australien Mathew Hayman (1,90 m pour 82 kg). Un coureur courtaud sur un petit vélo est beaucoup moins stable sur les pavés qu’un grand lourd et costaud. Les derniers vainqueurs gaulés comme Cavendish remontent aux années 1980. C’était une autre époque, révolue depuis la victoire de l’Ukrainien André Tchmil (1,76 m/67 kg) en 1993.

CAVENDISH

 

Mark Cavendish, 30e de

Paris-Roubaix 2016

 

 

 

PARIS-ROUBAIX – Les grands gabarits sur le haut du pavé

Dans Cyclosport Magazine, à partir de l’étude du poids, de la taille et de l’âge des lauréats de Paris-Roubaix, nous avions publié en mai 2014 un dossier : « Pourquoi les « hors gabarits » font la cours en tête ? » Vous avez probablement suivi comme moi le final de cette édition époustouflante réservée aux hommes forts. A 20 km de l’arrivée, ils ne sont plus que cinq qui vont se tirer la bourre jusqu’au vélodrome. Le vainqueur, Mathew Hayman, mesure 1,90 m pour 82 kg ; le 2e, Tom Boonen, déjà lauréat à quatre reprises, culmine à 1,92 m pour 82 kg ; le troisième Sep Van Marcke atteint 1,90 m pour 77 kg ; le quatrième Ian Stannard lui aussi fait 1,90 pour 80 kg ; le cinquième est le maigrichon de la bande puisque ses chiffres sont effectivement plus modestes : 1,81 m pour 74 kg.

HAYMAN 1                        Mathew Hayman, vainqueur

                         de Paris-Roubaix 2016

 Pour confirmation, si on fait la moyenne des paramètres morphologiques et de l’âge des gagnants de 2001 à 2016, on peut dresser le portrait-robot du vainqueur de la Pascale : il mesure au moins 186,4 cm, pèse 78,9 kg et est âgé de 30 ans 3 mois. Mathew Hayman associant 15 participations (l’expérience) et ces trois critères (taille, poids, âge) pour performer sur les pavés de Paris-Roubaix avait indiscutablement les atouts pour atteindre le podium. Par ailleurs, ce n’est pas pour demain que les moins de 70 kg déboucheront en tête à Roubaix. Le dernier vainqueur sous ce chiffre – Andrei Tchmil : 67 kg – remonte à 1994.

PARIS-ROUBAIX – Morphotype des 47 derniers lauréats

2 réflexions au sujet de « Paris-Roubaix – Cavendish trop chétif pour espérer le podium… »

  1. Guillaume

    Pour les derniers vainqueurs, ne pas oublier tout de même O’Grady en 2007: 1 m 76/1 m 77 pour 71/73 kg (différence suivant les sites)…gabarit se rapprochant de celui de Cavendish.

    • Bien vu ! Effectivement, l’Australien Stuart O’Grady avec 1,76 m pour 73 kg n’avait pas les canons morphologiques du quatuor de tête de l’édition 2016 (1,90/80). Plusieurs remarques sur ce ‘’kangourou’’ de la 105e édition de La Pascale.
      Les conditions climatiques étaient exceptionnellement chaudes pour un mois d’avril (record de températures de 27,9° relevés par Météo France). Sur terrain sec, c’est plus facile de passer les pavés et les bas-côtés. Stuart O’Grady, coéquipier du lauréat 2006 Fabian Cancellara à la CSC, remporte cette édition en étant parti très tôt dans une échappée matinale. En définitive, il n’a pas battu d’homme à homme les cadors spécialistes de l’Enfer du Nord.
      Parmi les lauréats des épreuves World Tour, il y a toujours des exceptions. Elles sont de plus en plus rares au fil du temps.
      En fichier joint un document unique :
      Paris-Roubaix : morphotype des 47 derniers lauréats

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