Marathon – Il y a 70 ans, en raison des risques de défaillances fatales, de nombreux médecins préconisaient sa… suppression ! En tout cas l’été aux Jeux olympiques.

Par défaut

Les mégas coups de mou sur la course de fond mythique du Belge Etienne Gailly aux Jeux olympiques de Londres en août 1948 et de l’Anglais Jim Peters aux Jeux du Commonwealth à Vancouver (Canada) en août 1954, avaient interpellé le ban et l’arrière-ban de la médecine du sport.

2 réflexions au sujet de « Marathon – Il y a 70 ans, en raison des risques de défaillances fatales, de nombreux médecins préconisaient sa… suppression ! En tout cas l’été aux Jeux olympiques. »

  1. Noël Tamini

    Je n’ai pas lu cet article mais je crois connaître un peu le sujet. Ainsi, au sujet des connaissances sportives de bien des médecins d’il y a 60-70 ans… Je songe à ce qui se disait alors des capacités cardiaques et donc du marathon, par exemple, interdit aux femmes. Sait-on ce qui survint à ce coureur très, voire trop bien entraîné, car adepte inconditionnel de l’interval-training de l’Allemand Gerschler. Il avait 30 ans, en 1959, quand il se présenta au départ de la course Morat-Fribourg, pour un pensum de 16 km 400. Le médecin qui officiait ce jour-là lui trouva un coeur bien trop volumineux… et lui interdit le départ! Le gars se récria, on parlementa, on lui dit signer une « décharge », et il put prendre le départ… et aller remporter la première de ses deux victoires à cette course. Son nom: feu Yves Jeannotat, du Jura suisse.
    La médecine d’alors… Combien de temps laissa-t-elle passer avant de contraindre les fédés d’athlétisme de cesser d’INTERDIRE de se ravitailler (en eau surtout) avant la mi-parcours du marathon? Combien de temps dut-on s’engager bravement et risquer la mort dans la fournaise d’un marathon? Je songe au national de marathon de 1974. J’en sais quelque chose. En juin 1971, j’avais été courir le marathon de Windsor-Chiswick, l’une des très rares épreuves dans le désert d’alors. Terrible épreuve dans la chaleur de ce jour-là. Bien sûr que, selon le règlement, le ravitaillement débutait seulement au 25e km… et au moins un tiers des partants avaient abandonné. En bonne place alors, j’avais de plus en plus zigzagué ensuite, terminant juste à plus de 3 h.
    La médecine d’alors… En matière d’alimentation, autre exemple. Quasiment rien à se mettre sous la dent. Employé à l’école de sport de Macolin, j’avais alors acheté un ouvrage qui faisait autorité, signé « Dr Creff et Bérard », paru en 1964. Il avait fallu déchanter: quasiment rien de sensé pour les coureurs de fond.
    Alors, l’insolation à Vancouver, le drame de Peters, et bien d’autres affectant le marathon… Tenez, un jour à Lisbonne, le hasard m’a fait découvrir un tout petit ouvrage paru en 1912, qui relatait la fin tragique de Lazaro, coureur du marathon des Jeux de Stockholm, décédé le lendemain de l’épreuve, un 14 juillet sauf erreur, sous le coup d’une insolation. Ce drame d’un marathonien a frappé les Suédois, eux seuls manifestement. Quand soixante ans plus tard Le Miroir des Sports. publia une rétrospective des Jeux olympiques, signée Pierre Naudin, … pas un mot de la fin tragique de ce pauvre Lazaro! Tout à fait oubliée.
    Ainsi, qu’un médecin s’élève en 1954 pour demander d’interdire le marathon, non mais… Honneur aux pionniers de la médecine sportive préventive encore trop peu célébrés. Tels le docteur Norbert Sander, vainqueur du marathon de New York en 1974, et le docteur Jacques Turblin, de Toulouse, venu du demi-fond, et qui courait encore le marathon en 2 h 39 à plus de 40 ans. (Noël Tamini)

    • Noël Tamini, traducteur professionnel est un passionné de marathons. Il crée en février 1972 Spiridon, une revue internationale de course à pied qui va fédérer pendant 18 ans le peloton des amoureux des courses hors stade.
      Nul besoin de préciser qu’il connaît sur le bout des runnings les contraintes de l’environnement climatique sur le comportement du corps pendant un 42,195 km. Un grand merci pour sa contribution au décryptage des courses de fond.

Répondre à drjpdmAnnuler la réponse.