Dans la roue des corticoïdes

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CORTICOIDES

Terminologie

Dans le langage sportif, le terme corticoïde ou « cortico » est synonyme de glucocorticoïdes, lequel regroupe l’ensemble des hormones sécrétées par la zone moyenne dite fasciculée de la corticosurrénale (cortisone, hydrocortisone ou cortisol…), de leurs dérivés et, par extension, de leurs dérivés dits synthétiques car fabriqués par les laboratoires pharmaceutiques (prednisone, bétaméthasone, triamcinolone…). La zone réticulée la plus interne de la corticosurrénale sécrète des stéroïdes sexuels (synonymes de stéroïdes anabolisants), essentiellement et ce, chez l’homme comme chez la femme, une petite quantité d’androgènes dont la nature est différente de celle de la testostérone testiculaire. Si la surrénale sécrète à la fois des glucocorticoïdes et des stéroïdes anabolisants, elle sécrète aussi d’autres hormones : aldostérone (à la périphérie la plus externe de la glande), adrénaline et noradrénaline (par la partie centrale dite médullaire).

UCI – Huit jours de mise à pied obligatoire

Les corticostéroïdes, anti-inflammatoires efficaces, sont prohibés en pratique sportive pour leurs effets euphorisants et stimulants. Ils sont prescrits en médecine sportive pour soigner des problèmes de l’appareil locomoteur (tendinites…) Mais ils sont constamment voués à l’échec si, par exemple, on se fait injecter des corticos pendant une course par étapes et que l’on continue à pédaler. Puisque le geste de plier les genoux à l’infini va entretenir le mal.

Depuis juin 2011, l’Union cycliste internationale (UCI), a déjà réglementé cette situation en imposant un repos de quarante-huit heures après toute injection de ce genre, obligeant dans une course par étapes le coureur ayant subi ce type de traitement à abandonner. Le 11 février 2013, l’instance fédérale a durci sa réglementation en allongeant à huit jours la durée de l’arrêt de course après une injection de corticoïdes à des fins thérapeutiques. Le repos du geste douloureux étant le meilleur anti-inflammatoire, il est contraire à l’éthique médicale de pratiquer de telles injections au décours d’une épreuve cycliste notamment par étapes ainsi que dans les jours précédents une compétition sportive, quelque soit la spécialité et ce même si l’athlète est demandeur.

Pour une fois, l’UCI se préoccupe de la santé de ses licenciés…

Stéroïdes à contresens

 Dans la pharmacopée, il existe deux types de stéroïdes : les corticoïdes ou glucocorticoïdes et les stéroïdes anabolisants. En France, implicitement, le terme stéroïde est synonyme d’anabolisant. Afin de ne pas s’exposer à un contresens, cet amalgame mérite d’être dénoncé.

DIANABOL

Régulièrement, dans la presse, on constate la confusion entre glucocorticoïdes (cortisol, cortisone, …) et stéroïdes anabolisants (testostérone, nandrolone, stanozolol,…) qui sont tous les deux des stéroïdes. Les premiers sont des anti-inflammatoires puissants qui bloquent un processus général réactionnel de tout ou partie de l’organisme à une agression, qu’elle soit chimique, physique (tendinite), bactérienne (angine) ou virale alors que les stéroïdes anabolisants agissent sur la croissance des tissus d’où le terme anabolisant (ils construisent le corps). Donc, leurs effets sont diamétralement opposés. Ainsi, lorsqu’on parle de stéroïdes sans autre précision, on définit des groupes d’hormones (génitales et corticosurrénales) dont la formule chimique dérive de la famille des stérols qui sont formés à partir du cholestérol.

Dans le dopage, on distingue les glucocorticoïdes qui sont interdits uniquement en compétition et qui peuvent bénéficier d’une justification thérapeutique, les sanctions sont variables. De leur côté, les stéroïdes anabolisants dont le chef de file est la testostérone (hormone mâle) sont prohibés pendant et hors compétition avec des sanctions non modulables. Au final, lorsqu’on écrit stéroïdes sans précision, surtout à propos du dopage, on n’est pas très explicité sur la nature du produit. D’où l’intérêt de singulariser le stéroïde impliqué dans tel ou tel cas de sportif contrôlé positif. C’est comme lors d’un commentaire radiophonique de match de foot opposant l’OM au PSG si le journaliste parle des joueurs sans préciser à quel club ils appartiennent – en dehors des initiés – les auditeurs seront rapidement largués.