Cyclisme – Livre : l’autobiographie de Chris Froome, un ouvrage qui contribue à la connaissance de ce fabuleux sport qu’est le vélo de compétition

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[publié le 30 juin 2017]

Enfin un vrai bouquin consacré au cyclisme où le lecteur apprend des tas de choses sur les conditions de vie d’un cycliste professionnel : dopage, douleurs, entraînement, nutrition, triche, etc.

Rien à voir avec les livres des éditions Mareuil, notamment ceux sur Fausto Coppi et Bernard Thévenet, publiés récemment.

Dans celui de Nanard, on a droit à la description des courses et encore de façon succincte. Les cyclistes pris au contrôle n’apparaissent que sous la seule formule lapidaire de ‘’déclassé’’ sans autre précision. Le décès de Tom Simpson en 1967 sur les pentes du Ventoux est réduit à cinq lignes, pas une de plus. Le nom de son ami, le Dr François Bellocq, n’apparaît plus alors qu’il était omniprésent dans les biographies antérieures.

Pour en revenir à Chris Froome, j’ai sélectionné une vingtaine de thèmes illustrant le parcours cycliste du champion anglais d’origine kényane. Même si l’ouvrage a été publié en avril 2016, il s’arrête après sa victoire dans la 100e édition de la Grande Boucle.

Conseil à tous les éditeurs français : inspirez-vous des biographies anglo-saxonnes.

POST-IT

 Assidus du net, lisez l’autobiographie du kenyan blanc vous en saurez plus qu’en lisant tous les ouvrages qui sortent au moment du Tour qui pour la plupart sont des compilations d’histoires romancées. La vérité est toujours plus intéressante que les anecdotes éculées et fausses.

 

la suite…

Tour de France – Eddy Merckx en roue libre dans Le Parisien : selon la journaliste du quotidien, il place son dossard…sous les fesses

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[publié le 30 juin 2017]

Dans le Parisien Magazine, supplément du Parisien du 30 juin 2017, la journaliste Gaétane Morin – la même qui a recueilli les propos de Bernard Laporte dans deux ouvrages récents (2015 et 2016) –  s’intéresse à l’emblématique champion de la petite reine, le Belge Eddy Merckx.

Malheureusement, on comprend qu’elle ne connaît rien au cyclisme et à l’anatomie du corps humain. Elle passe en revue les faits marquants de la carrière du Cannibale. En 1974. Il prend le départ du Tour après une opération récente au périnée (zone en contact avec la selle). Dès le prologue de Brest, la cicatrice s’ouvre et saigne. Merckx s’en rend compte en enlevant son cuissard tâché de sang.

Pour l’envoyée spéciale du Parisien à Meise (Belgique) chez le quintuple lauréat du Tour – qui a probablement mal entendu en écoutant son dictaphone – le cuissard est devenu le… dossard. Pourquoi pas ! Sauf que l’on ne met pas le dossard sous les fesses mais… dans le dos.

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Le Parisien Magazine, supplément du Parisien, 30 juin 2017, p 39

CIO et AMA – Les contre-performances chroniques des gendarmes antidopage ou « la course à la lenteur »

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[publié le 26 juin 2017]

Pour les principales substances dopantes utilisées, le temps de latence entre le début de l’emploi par les sportifs, l’interdiction officielle (en liste rouge) et la détection effective dans les liquides biologiques, se compte en années, voire en décennies. Ces délais illustrent l’incapacité des instances à lutter efficacement contre les professionnels de la triche pharmacologique.

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Rugby – Dopage : Bernard Laporte nous  »gonfle » avec sa « bombe atomique stimulante » à base de Ricqlès, une boisson à la menthe, qui serait plus performante que le … Captagon une amphétamine généralisée dans les vestiaires d’ovalie des années 1970-1990

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[publié le 24 juin 2017]

A l’époque entraîneur-coach du RCT, le club emblématique de la rade, Bernard Laporte publie un ouvrage « Petites histoires secrètes du rugby… »

 

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Bernard Laporte – Petites histoires secrètes du rugby, éditions Solar, 2013-2015

 

En revenant sur son parcours de joueur, il nous en raconte une bien bonne sur ses pratiques « dopantes ». Pour être prêt au combat – dans les années 1980 – lui et ses coéquipiers prenaient un sucre imbibé de Ricqlès. Bernie le Dingue, ainsi surnommé par son pote Serge Simon, témoigne sur ce breuvage aux propriétés magiques :

 « Une vraie bombe atomique qui incendiait nos muscles »

 « C’est aujourd’hui une boisson passée de mode, à l’étiquette désuète et au goût oublié. Pourtant, le Ricqlès a connu un certain succès dans le rugby amateur. Cet alcool de menthe, créé en 1838 par un pharmacien installé dans le Gard, ne faisait pas que dégager les bronches : mesuré à 80-90°, il se révélait en bouche une vraie bombe atomique. Nous n’en abusions pas, ce n’état pas l’effet recherché mais nous imbibions volontiers un sucre Ricqlès, quelques minutes avant le match, pour nous donner un coup de fouet. Fondant sur la langue, il brûlait le gosier, enflammait nos joues et incendiait nos muscles. Il nous donnait le courage qui parfois nous manquait. La bouche mentholée, nous étions prêts au combat.

 

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Ricqlès : la  »bombe atomique » de Bernard Laporte

 

Cette habitude s’est perdue au fil des générations qui se sont succédé en clubs, mais j’en ai retrouvé le plaisir quand TF1 m’a recruté dans son équipe de commentateurs pour la Coupe du monde 1999, en tant que consultant. Tendu et inquiet avant le lancement de mon premier match derrière le micro, je me souviens des mots réconfortants de Thierry Roland. Il m’avait dit : « Ne t’affole pas. C’est normal d’avoir peur mais ça va bien se passer. Tu n’as qu’à prendre un petit armagnac ou un petit cognac, ça va te donner de la force. Si, si, je t’assure, ça marche très bien ! » J’ai souri en repensant à mes jeunes années : les commentateurs avaient eux aussi leur Ricqlès. »

Par ailleurs, lors de la Commission d’enquête sénatoriale sur l’efficacité de la lutte contre le dopage, Bernard Laporte en sa qualité d’homme orchestre de l’ovalie, successivement joueur, entraîneur, secrétaire d’Etat aux Sports, manageur du RC Toulon, a été reçu au Palais du Luxembourg, le 10 avril 2013.

 

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Bernard Laporte lors de son audition au Sénat le 10 avril 2013

 

Il ne savait pas que le Captagon® était interdit…

 Après avoir prêté serment, il a dû réponde aux questions sur le dopage formulées par le rapporteur Jean-Jacques Lozach.

 

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Bernard Laporte et Jean-Jacques Lozach, rapporteur de la commission d’enquête sénatoriale sur le dopage, 10 avril 2013

 

L’une d’elles concernait son cas personnel : « Au cours de votre parcours sportif, avez-vous été confronté à des cas de dopage ? »

Bernard Laporte : « Non, je n’ai jamais eu affaire à un partenaire ni entraîné un joueur qui se dopait. Il y a vingt-cinq ans, quand je jouais, nous prenions tous des cachets de Captagon®, sans savoir que c’était interdit. A revoir les matches, je peux dire que ce n’est pas ça qui nous rendait meilleur ! »

Comme tous les dopés du rugby des années 1970-1990, Laporte avoue qu’il prenait donc bien du Captagon® [NDLR : une amphétamine, le dopant-phare de cette époque, qui, pour Laporte, ne rendait pas meilleur !]

Pour toutes les drogues de la performance, le consommateur se défend en expliquant que le produit était inefficace. Ben, voyons !!!

Ce n’est pas de la gnognote

 Il faudra qu’il se mette d’accord avec Serge Simon, son vice-président, qui dans L’Equipe, à propos des comprimés de Captagon® racontait « quand tu sais que ce sont des amphétamines, tu te dis que ce n’est pas de la gnognote. »

C’est plus facile d’avouer que l’on consomme – pour se stimuler – un sucre imbibé de Ricqlès® qui ne figure sur aucune liste rouge que de jouer les minimalistes sur l’efficacité du Captagon® alors que ce dernier fait partie intégrante de la pharmacie top niveau des rugbymen du Championnat de France première division ainsi que de l’équipe de France entre 1964 et 1993, époque où Bernard Laporte était joueur.

A la lecture de ces deux tirades sur le sucre imbibé de Ricqlès®, une « bombe atomique », et le Captagon® qui ne rend pas meilleur, on a du mal à croire à ce discours de Laporte et … à tous les autres !!!

 

 

Punchlines dopage…

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[publié le 22 juin 2017

1.  Les grandes fédérations telles que celles du football, du rugby, du tennis, du cyclisme – comme elles ne peuvent pas communiquer sur le nombre extrêmement faible des cas positifs enregistrés par leur organisation antidopage – se répandent dans les médias pour marteler qu’elles ont le programme de surveillance le plus performant de la planète sportive.

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André Agassi explique qu’en tennis il n’est pas possible de jouer dopé…

Cela fait franchement sourire lorsqu’André Agassi explique qu’en tennis, il n’est pas possible de jouer dopé car les moyens mis dans la traque des tricheurs sont en tête de tous les programmes antidopage…

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4 fédérations internationales voulant nous faire croire qu’elles ont le meilleur programme de surveillance antidopage

Au final, ces fédérations ne communiquent plus sur les cas épinglés – peu nombreux- mais sur la Task force de son organisation antidopage.

2.  Un contrôle négatif ne prouve pas l’absence de dopage. En 1976, l’année où Lucien Van Impe remporte le jackpot, une seule substance prohibée et indécelable figure dans la liste : la pémoline. Selon le coureur belge Walter Godefroot, 90% du peloton ‘’marche’’ à ce stimulant du système nerveux central. En revanche, déjà largement utilisés, les corticoïdes ne seront prohibés qu’en 1978 et détectables seulement… vingt ans plus tard, en 1999. De même, les stéroïdes anabolisants présents dans la pharmacopée dopante depuis le début des années 1960, figureront sur la liste rouge eux aussi en 1978 et ne seront détectables – pas tous – qu’à partir de 1979. Et pour deux des plus consommés par les candidats au podium – Stanozolol et Oral-Turinabol – il faudra attendre 2013 pour qu’ils soient identifiables à coup sûr.  A titre de comparaison, s’appuyer sur les chiffres des contrôles antidopage pour quantifier la triche revient à utiliser un réveille-matin  pour chronométrer une finale du 100 mètres aux Jeux olympiques.

3.  3913460-Point-d-exclamation-de-couleur-rouge-les-objets-sur-blanc-Banque-d'imagesMalgré le dopage, si tu n’as pas bossé et pas de talent, tu ne gagnes pas. Oui, mais si tu n’es pas dopé, tu ne gagnes pas non plus !

4.  Vous qui cherchez des Pokémon rares, je vous propose un jeu plus facile et moins chronophage. En effet, le quotidien L’Equipe  qui, probablement par manque de moyens, ne peut pas se payer un relecteur pour tout ce qui concerne la traumatologie sportive (les blessures), la physiologie de l’effort et les questions du dopage, alimente ses articles de nombreuses erreurs. Merci de relever les boulettes, fautes et autres confusions que je ne manquerai pas de publier dans ce blog. Peut-être que cette institution de monopole de la presse sportive fera un effort pour arrêter de mépriser ses  fidèles lecteurs.

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Le quotidien L’Equipe alimente ses articles de très nombreuses erreur

5.  Mis à part les ministres concernés et les dirigeants des fédérations pour croire aux valeurs du sport, il faut avoir les neurotransmetteurs bloqués à la super glue. Rappelons que l’homme, consubstantiellement, est programmé pour tricher. Toutes les enquêtes sur les activités humaines le démontrent quotidiennement : travail au noir, vente de tabac aux mineurs, triche aux examens universitaires, emplois fictifs rétribués par les partis politiques, bidonnage des études scientifiques et, bien sûr, dopage

6.  Les effets pervers du cannabis : Campagne présidentielle 2017 – Le cannabis perturbe les neurotransmetteurs des hommes politiques !

7.  Vu comment se sont terminées les affaires Mamadou Sakho (foot), Brice Dulin (rugby) et Yannick Nyanga (rugby), on a l’impression que les médecins appartenant aux commissions antidopage de l’UEFA et de la FFR sont, au choix :

  • Pas très pointus sur le dopage;
  • N’ont pas droit à la parole;
  • Ne sont pas indépendants.

8. Le monde du sport (ministères, fédérations, dirigeants de clubs, entraîneurs, staffs médicaux, institutions) doit à la fois lutter contre le dopage et favoriser l’excellence des performances. C’est antinomique. Ça dure depuis plus de 50 ans. C’est inefficace et pourtant ça continue. Avec l’actuelle ministre des Sports qui a gravi les échelons dans le milieu de la performance depuis au moins vingt ans et qui – à ma connaissance – n’a jamais milité pour changer la donne, il est probable que la triche biologique sera toujours omniprésente les prochaines années !

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Laura Flessel, ex-escrimeuse et ministre des Sports depuis le 17 mai 2017

 

Tour de France – « Les forçats de la route », une expression popularisée par le journaliste Henri Decoin, futur cinéaste et premier mari de Danielle Darrieux

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[publié le 21 juin 2017]

En tant qu’athlète, Henri Decoin a participé à l’épreuve du 400 m nage libre des Jeux olympiques 1908 et au tournoi de water-polo de ceux de 1912.

De nombreux journalistes et historiens attribuent par erreur l’expression les forçats de la route à Albert Londres qui a suivi le Tour de France 1924 pour le compte du Petit Parisien (à ne pas confondre avec Le Parisien Libéré comme certains l’écrivent).

C’est André Reuze, le journaliste du Miroir des Sports, présent sur ce même Tour, qui révèle l’imposture de la paternité de la célèbre formule imagée « Les forçats de la route ». Il témoigne dans l’hebdo sportif du 23 juillet 1924 : « Albert Londres a fait quelques critiques. Il a trouvé les coureurs sympathiques, il a beaucoup admiré leur courage mais il a trouvé le règlement inutilement sévère, quand il eût pu l’être moins. Ces critiques n’ont pas plu. Et comme Albert Londres est l’auteur un an plus tôt d’un remarquable reportage sur les bagnards de la Guyane (Cayenne) on lui attribue, aujourd’hui (1924), une comparaison qu’il n’a jamais faite. C’est notre confrère Henri Decoin qui, le premier, écrivit en parlant des touristes-routiers :

’Avec leurs numéros dans le dos, ils ressemblent aux forçats d’Albert Londres’’. »

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« Avec leurs numéros dans le dos, ils ressemblent aux forçats d’Albert Londres »

Ensuite, tout s’est emballé ; on a eu droit aux forçats de la route d’Albert Londres sans que ce dernier n’est jamais écrit ni prononcé l’expression. Autre preuve béton, l’article du 27 juin 1924 écrit par Londres a pour titre : « L’abandon des Pélissier ou les martyrs de la route ». Forçats et martyrs, rien à voir (Larousse, Petit Robert)

C’est à partir du texte d’Henri Decoin que la presse a fait un transfert sur Albert Londres. Pour être complet au plan historique, il faut signaler que l’inventeur de la célèbre formule s’appelait Maurice Genin et l’avait utilisée 18 ans auparavant comme titre d’un article paru en novembre 1906 dans La Revue de la Chambre syndicale des cycles et automobiles de Saint-Etienne.

Genin avait du mal à comprendre comment des hommes mêmes entraînés pouvaient parcourir à vélo 4545 km en 25 jours sur des routes non revêtues.

Ci-dessous quelques photos d’Henri Decoin. Rappelons qu’il fut tour à tour sportif de haut niveau (nageur, boxeur), aviateur en temps de guerre, journaliste sportif (L’Auto, Le Miroir des Sports, L’Intransigeant, La Vie au Grand Air, Paris-Soir), auteur dramatique, cinéaste, écrivain.

 

 

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Henri Decoin, La Vie au Grand Air, 15 mars 1917

 

 

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Henri Decoin nageur en 1908, Match, 16 mars 1939

 

 

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Henri Decoin et son épouse Danielle Darrieux, Match, 16 mars 1939

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rugby – Le mot dopage toujours inconnu de Rugby mag, la revue fédérale

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[publié le 19 juin 2017]

Depuis son élection à la présidence de la FFR le 3 décembre dernier, Bernard Laporte, dit Bernie le dingue – surnom qui lui a été attribué par son bras droit Serge Simon, également responsable de la revue fédérale – en six numéros et 324 pages – de janvier à juin – n’ont jamais fait imprimer le mot dopage ni publier le moindre article sur le thème qui fâche la plupart des sportifs de haut niveau.

 

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Rugby mag n° 1164, juin 2017

 

 

Or, le docteur Serge Simon, le nouveau vice-président de la FFR, en octobre 2000 dans Le Quotidien du Médecin, avait bien identifié que « le meilleur ami du dopage, c’est le silence ».

D’ailleurs, à la même époque, à plusieurs reprises, Simon avait stigmatisé la loi du silence comme frein à tout changement de comportement :

 

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Serge Simon, ancien international de rugby, champion de France à deux reprises, médecin de formation, vice-président de la FFR – Spécialiste d’addictologie et de psychopathologie dans le sport

 

POST-ITDr Serge Simon : libérer la parole

 « On s’est heurté au phénomène que nous voulions dénoncer, c’est-à-dire la loi du silence. Même anonymement, des personnes sollicitées n’ont pas voulu nous parler. De douze entretiens prévus, on est passé à six. On a failli laisser tomber. Et puis, on y est allé quand même. » [Sud-Ouest, 08.10.2000]

« Malgré tout ce qui a été dit sur le sujet, l’essentiel est encore enfoui dans le silence glacé de l’hypocrisie. « La grande famille » du sport, avec ses rites, ses codes, ses signes de reconnaissance, ne peut pas fonctionner sans cette logique de l’omerta, véritable clef de voûte de l’édifice. » [in « Paroles de dopés » avec Yves Bordenave. – Paris, éd. J.C Lattès, 2000.- 210 p (p13)]

« L’une des bonnes façons d’aborder le problème du dopage consiste à libérer la parole, à écouter les sportifs. » [Le Quotidien du Médecin, 2001, n° 6835, 16 janvier, p 13]

Donc, l’ancien président de Provale (2001-2006 et 2012-2014) est pour libérer la parole mais visiblement pas dans Rugby mag.

Pourtant, après la parution du récent rapport de l’AFLD (Agence française de lutte contre le dopage) pour l’année 2016 indiquant que la prise de cocaïne est préoccupante dans le rugby, toujours aucune information, ni mise en garde sur cette substance qui n’est pas que festive mais également dopante.

On ne demande pas à une fédération d’épingler les dopés – ce serait la définition du conflit d’intérêt – mais de faire de la prévention. Or, sur ce plan là, Rugby mag reste absent.

Signalons à tous ceux qui croient au Père Noël – et ils sont nombreux dans ‘’le rugby des pardessus’’ – que le dopage est forcément présent sur les prés et que ce n’est certainement pas en le niant qu’il va disparaître.

En tout cas cela préoccupe le conseiller scientifique de l’AFLD qui s’en fait l’écho dans L’Equipe : « Je pense que c’est une consommation courante et qu’elle n’est pas seulement récréative. Une excitation du système central dans un sport comme le rugby peut à l’évidence avoir des conséquences sur les performances. »

POST-ITRemember : 15 ans de surplace

Dans mon blog le 16 juin dernier, je rappelais qu’il y a déjà près de 15 ans, dans la presse, j’avais dénoncé l’absurdité d’autoriser à l’entraînement le dopage aux stimulants (cocaïne, amphétamines). Précisons que c’est sous l’ère de Marie-George Buffet, ministre des Sports de juin 1997 à mai 2002, que ce ‘’mastic’’ invraisemblable a vu le jour le 27 mars 2002.

Quoi qu’il en soit, rien n’a changé depuis cet arrêté. C’était prévisible puisque c’est le monde du sport qui contrôle la lutte antidopage. Qui peut être assez débile pour se tirer une balle dans le pied ? Par exemple, le monde du rugby ne s’est jamais révolté pour dénoncer ce tour de passe-passe qui autorise la cocaïne et les amphétamines comme dopant de l’entraînement !

Voici le texte du blog publié il y a trois jours : « Dès 2003, à propos du cas de Pieter De Villiers contrôlé positif à la cocaïne et à l’ecstasy (métamphétamine) qui n’avait pas été sanctionné au prétexte que les substances en cause des stimulants étaient prohibées seulement en compétition mais pas à l’entraînement, j’avais dans la presse (Sport et Vie, Sud-Ouest, Le Point) stigmatisé l’absurdité de la règle libéralisant cocaïne et amphétamines à l’entraînement. Dans Le Point du 14 février 2003, j’expliquais que cocaïne et amphétamine n’étaient pas que des drogues récréative ou sociale : « La cocaïne est utilisée dans les salles de musculation pour éteindre la douleur et pousser l’entraînement jusqu’à l’extrême limite. Quant à l’ecstasy, c’est une amphétamine et, à ce titre, elle possède un effet excitant et défatigant également très efficace pour soulever de la fonte. »

Bref, la frontière entre produits stupéfiants et substances dopantes n’existe pas. Cela fait 15 ans que les sportifs peuvent – avec l’approbation de l’AMA – se doper à l’entraînement en prenant des stimulants réglementairement prohibés seulement en compétition. Vous avez dit hypocrisie ? Comme c’est bizarre ! »

A lire – Rugby : la cocaïne, de longue date, est un véritable produit dopant au même titre que les amphets – Blog JPDM, 10 mars 2017

Antidopage – AFLD : bilan 2016 commenté par L’Equipe. Cette dernière donne la parole à… trois personnes de l’Agence. Bonjour l’analyse impartiale des résultats des contrôles !

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[publié le 16 juin 2017]

L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a présenté mardi 13 juin son rapport d’activité 2016. L’Equipe, le quotidien sportif bien connu, commente les principaux points forts en donnant la parole à seulement trois personnalités, toutes appartenant à l’Agence antidopage française.

AFLD : on n’est jamais si bien servi que par soi-même

C’est un peu comme les chiffres du chômage commentés dans la presse en exclusivité et uniquement par le ministre du travail !

Parmi elles, deux non-médecins dont la légitimité pour parler correctement des substances pharmaceutiques et biologiques est nulle.

 

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Bruno Genevois, président de l’Agence française de lutte contre le dopage depuis 2010 ; spécialiste de droit public

 

De nous annoncer que seulement 1,9% des sportifs contrôlés ont présenté des résultats anormaux, montre bien l’étendue des carences de l’AFLD. Qui peut croire qu’un tel résultat traduit la réalité de la triche biologique française ?

Toutes les enquêtes l’ont démontré : lorsque la police s’en mêle, les chiffres des tricheurs sont d’une autre ampleur.

Parmi les « points forts » distingués par L’Equipe, il y a le paragraphe intitulé « Rugby et cocaïne » : « La consommation de cocaïne [qui n’est répréhensible par les autorités sportives qu’en compétition] est devenue préoccupante dans le rugby et le rugby à XIII. »

En d’autres termes, l’Agence mondiale antidopage (AMA) autorise à l’entraînement les stimulants (cocaïne et amphétamines). Et on veut nous faire croire que le CIO, l’AMA et l’AFLD luttent contre le dopage ?

STOP COCAINE    AMPHETAMINES

A l’entraînement aussi !

15 ans de surplace

Dès 2003, à propos du cas de Pieter De Villiers contrôlé positif à la cocaïne et à l’ecstasy (métamphétamine) qui n’avait pas été sanctionné au prétexte que les substances en cause des stimulants étaient prohibées seulement en compétition mais pas à l’entraînement, j’avais dans la presse (Sport et Vie, Sud-Ouest, Le Point) stigmatisé l’absurdité de la règle libéralisant cocaïne et amphétamines à l’entraînement. Dans Le Point du 14 février 2003, j’expliquais que cocaïne et amphétamine n’étaient pas que des drogues récréative ou sociale : « La cocaïne est utilisée dans les salles de musculation pour éteindre la douleur et pousser l’entraînement jusqu’à l’extrême limite. Quant à l’ecstasy, c’est une amphétamine et, à ce titre, elle possède un effet excitant et défatigant également très efficace pour soulever de la fonte. »

Bref, la frontière entre produits stupéfiants et substances dopantes n’existe pas.

Cela fait 15 ans que les sportifs peuvent – avec l’approbation de l’AMA – se doper à l’entraînement en prenant des stimulants réglementairement prohibés seulement en compétition.

Vous avez dit hypocrisie ? Comme c’est bizarre !

 

A lire – Rugby : la cocaïne, de longue date, est un véritable produit dopant au même titre que les amphets – Blog JPDM, 10 mars 2017

Cyclisme : grand départ – Hein Verbruggen, l’ancien président de l’Union cycliste internationale (UCI) de 1991 à 2005 vient de nous quitter à l’âge de 76 ans

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[publié le 15 juin 2017]

Lors de son arrivée à la tête de l’instance, il avait accordé une interview au bimestriel Sport et Vie dans laquelle il stigmatisait les deux fléaux du vélo : les combines et le dopage.

Mais 25 ans après, les actions de Verbruggen ont-elles réellement permis d’éradiquer ces deux fléaux consubstantiels à la gent pédalante ?

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Sport et Vie n° 11, mars-avril 1992

 

Si l’on en croit le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible), ces dernières années, le dopage est désormais quasi inexistant dans le peloton, les tests positifs étant devenus rarissimes.

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Mais, gros bémol, on sait qu’un contrôle négatif est la preuve de rien du tout : substances indécelables, microdoses, dopants autorisés à l’entraînement (depuis 2004, l’AMA tolère les stimulants hors compétition), produits borderline, etc.

En ce qui concerne les combines des courses achetées, difficile de lutter contre dans la mesure où seuls des témoignages peuvent révéler le tour de passe-passe. Or, c’est bien connu, l’omerta règne en maître.

En revanche, depuis que le Néerlandais Verbruggen a quitté ses fonctions de président de l’UCI, le ballet des bidons-collés lorsque la route se redresse avec, dans le même temps, un coup d’accélérateur prolongé du directeur sportif, s’est banalisé.

De même, la noria des motos omniprésentes dans les grands Tours, placées juste derrière les échappées ou accompagnant l’accélération des attaquants tout en restant à leur contact pendant des dizaines de mètres, soi-disant pour les filmer, faussent les courses. Avec les moyens modernes : drones, hélicoptères, on ne devrait plus avoir besoin des motos poussantes et aspirantes. Basta les tricheurs !

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Le vélo est un sport fantastique, à condition que ces basses manœuvres soient éradiquées.

Courrier des lecteurs – Rugby, amphets, Captagon et violence : un quatuor à risque

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En réaction à deux articles publiés dans ce blog les 22 et 24 avril sur la violence dans le rugby induite par le Captagon® et les amphets, un dénommé Fred ‘’X’’ nous a adressé un commentaire peu amical mais  démontrant son ignorance criarde sur les effets collatéraux du Captagon® en particulier et des amphétamines en général : « Venir affirmer que la prise de Captagon® expliquerait les bagarres générales au rugby… franchement vous sombrez dans le ridicule ». Suivent des appréciations désobligeantes à mon encontre.

J’ai l’habitude ! Ces opinions sont le plus souvent proférées par des individus concernés eux-mêmes par le dopage et s’en prenant à ceux qui dénoncent cette dérive. Ces ‘’voyous’’ du net n’ont aucun argument sauf l’injure, l’invective ou l’insulte.

Quoi qu’il en soit, différents médecins et acteurs du sport des années 1960 à 1990 ont exprimé leur avis sur la violence provoquée par les amphétamines (Captagon® compris). Ajoutons qu’à l’époque – au plan du dopage – elles n’étaient pas recherchées dans les sports d’équipes

PUNCHLINES – AMPHÉTAMINES et VIOLENCE

Fernand Albaret (FRA), journaliste sportif : « Le docteur Robert Boncour a personnellement relevé deux cas d’intoxication avec obnubilation, délire, violence et précoma à la suite d’ingestion d’un seul comprimé de Méthédrine® (métamphétamine) au cours de l’ascension d’un col durant le Tour de l’Avenir. » [Compte rendu de la Conférence de Strasbourg (sept. 1965) .- L’Équipe, 29.09.1965]

Mervin Berger (USA), journaliste scientifique : « Les amphétamines rendent souvent les joueurs désagréables et agressifs. Certains disent que les effets de ces médicaments sont démontrés chez les joueurs de hockey les plus violents. Les utilisateurs perdent aussi de leur faculté de jugement. Ils sont persuadés faire mieux que ce qu’ils font en réalité. Et ils sont incapables de prendre des décisions rapides. Il y a d’autres symptômes comme un rythme cardiaque irrégulier, des maux de tête, une perte de poids, des troubles digestifs et, en dernière extrémité, la mort. »  [in « Sports medicine » .- New York (USA), éd. Thomas Y. Crowell, 1982 .- 322 p (p 99)]

POST-IT 

Les amphets favorisent la distribution de coups : bourre-pif, châtaigne, gnon, jeton, marron, pain, ramponneau, taloche, tarte, torgnole; mais aussi – en raison de l’effet-groupe (voir plus loin) – bagarre, rixe, bataille

Dave Meggyesy (USA) : « L’ancien joueur des Cardinals de Saint Louis, de la Ligue Nationale de football, Dave Meggyesy, s’est lancé dans un violent réquisitoire pour démontrer que le football professionnel est une industrie déshumanisante. Dans on livre Out of Their League, Dave Meggyesy fera état de fraudes, de manipulations de contrats, de tactique d’intimidation, de racisme, d’utilisation massive de drogues et de violence à nulle autre pareille. » [in « Les gladiateurs de l’Amérique » de Pul Ohl. – Montréal, éd. Alain Stanké, 1977. – 254 p (p 159)]
Paul Ohl – Les gladiateurs de l’Amérique, éd. Alain Stanké, 1977
Dr Gabe Mirkin (USA), médecin du sport : « Il fut révélé, au cours des audiences sur le trafic et le contrôle des narcotiques, barbituriques et amphétamines tenues en 1955 par la sous-commission du Budget de la Chambre des représentants, que les amphétamines rendent les individus agressifs et plus enclins à des gestes criminels. On ne peut s’empêcher d’établir une relation entre l’usage de ce produit et la violence qui caractérise certaines parties de hockey. » [in Mirkin G. et Hoffman M. .- La médecine sportive .- Montréal (CAN), Les Éditions de l’Homme, 1981 .- 322 p (p 154)]

Dr Jacques Mombet (FRA), médecin de l’équipe de France de rugby (en alternance) de 1975 à 1995 : « Les amphétamines ont toujours existé dans le rugby et ailleurs. Dans les années 1970, des équipes entières en prenaient, d’autres non. Je me souviens d’un match de championnat, entre Fleurance et Marmande je crois, au cours duquel l’arbitre a pris peur ! Les joueurs avaient tous la bave aux lèvres, ils se mettaient des marrons même entre équipiers ! Il a dû arrêter le match. » [in « Rugby à charges » de Pierre Ballester. – Paris, éd. de La Martinière, 2015. – 293 p (p 94)]