Conduite dopante – Football : le Viagra n’évite pas la débandade de l’Argentine face à la Bolivie

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[publié le 30 mars 2017]

Nous rappelions récemment que le team Sky avait testé le Viagra® en 2010 au début de son activité dans l’UCI Pro Teams.

Aujourd’hui, 30 mars, L’Equipe nous apprend que l’Argentine de Léo Messi a tenté de se qualifier pour le Mondial 2018 en prenant la pilule bleue losangique.

Le staff de l’Albiceleste a justifié la prise de ce ‘’gain marginal’ médicamenteux pour compenser l’hypoxie d’altitude due aux 3 600 m de La Paz, lieu de la rencontre entre la Bolivie et l’Argentine. Rappelons que le sildénafil (Viagra®) améliore la fonction respiratoire (vasodilatation pulmonaire sélective) et accélère l’adaptation à l’altitude. Visiblement, cela n’a pas suffit à Messi et à ses coéquipiers.

Résultats Bolivie-Argentine (+ Viagra® + 02) = 2 – 0.

Comme le conclue avec humour le quotidien sportif : « Des précautions insuffisantes pour éviter la débandade ».

Bémol : on ne sait pas quels sont les gains marginaux absorbés par La Verde (surnom de l’équipe nationale de Bolivie).

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 L’Equipe, 30 mars 2017

 

Pour en savoir plus sur le Viagra®, consulter le sujet sur ce thème publié sur le blog le 19 mars.

 

Dopage – Détection urinaire – Combien de temps reste-t-on positif après une injection intramusculaire de Kenacort retard 40 ?

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[publié le 30 mars 2017]

Courrier des lecteurs

« Agé de 55 ans, je suis licencié en FFCT et je souhaite m’inscrire à des épreuves cyclosportives. Depuis de nombreuses années, je reçois une injection de Kenacort® retard 40 pour une rhinite (rhume des foins) sauf que cette année je dois participer à des cyclos. J’ai demandé à mon médecin combien de temps après mon injection je dois m’abstenir de concourir pour risque de contrôle positif. Il m’annonce une semaine !  Je préfère avoir l’avis d’un spécialiste afin de ne pas me retrouver confronté à une situation que je ne souhaite pas.  Merci de votre réponse. »

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Kenacort® retard 40 pour injection en prévention d’une rhinite allergique

En prévention d’une rhinite allergique (rhume des foins), l’injection de Kenacort® 40 (triamcinolone) se fait par une intramusculaire. Cette voie nécessite une AUT (Autorisation d’usage thérapeutique). On peut s’en passer si la piqûre est effectuée en dehors des compétitions et suffisamment à l’avance. Pour connaître ce délai de sécurité, il faut consulter le dictionnaire Vidal :

images7KQM11EB« Administrée par voie générale (IM), cette spécialité est résorbée lentement et progressivement (15 à 20 jours). Elle diffuse bien dans les tissus est s’élimine ensuite essentiellement par voie urinaire. La résorption et la diffusion du produit administré par voie locale sont beaucoup plus lentes. »  [NDLA : notamment les infiltrations articulaire et péritendineuse…)

En conséquence, la triamcinolone acétonide par injection intramusculaire impose un intervalle de sécurité de 3 à 4 semaines. Par ailleurs, je vous conseille de vous munir de l’ordonnance médicale le jour de la première cyclo afin de, si vous êtes convoqué, pouvoir présenter la prescription au médecin contrôleur mais aussi de signaler par écrit le traitement médical administré sur le procès verbal du contrôle.

A titre d’éclairage, rappelons le test positif de Lance Armstrong au début du Tour 1999 : « Contrôlé positif à un glucocorticoïde de synthèse (triamcinolone), un stimulant-euphorisant, le 4 juillet lors de la 1re étape Montaigu-Challans, il évite la sanction et le déclassement pour dopage en fournissant aux instances de l’UCI une justification thérapeutique a posteriori en argumentant qu’en raison d’une irritation périnéale, il s’est soigné avec une pommade (Cemalyt®) contenant ledit corticoïde.

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Lance Armstrong et Emma O’Reilly, la masseuse de l’équipe US Postal de 1996 à 2004

En réalité, selon le témoignage de sa masseuse Emma O’Reilly, il s’était injecté quelques semaines avant la course un corticoïde par voie systémique, lequel contenait la même molécule que la pommade, donc impossible à différencier par les toxicologues. Le tour de passe-passe a bien fonctionné grâce à l’UCI. »

Dopage – Cyclisme – Alejandro Valverde est meilleur, à presque 37 ans, ”sans dopage” que lorsqu’il était chargé à l’EPO !!!

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[publié le 27 mars 2017]

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Le Cannibale Alejandro Valverde : vainqueur du Tour de Catalogne 2017 avec en plus les points et la montagne à… 37 ans

Interrogé par le journaliste d’Eurosport sur les performances étonnantes d’Alejandro Valverde à plus de 36 ans, David Moncoutié – le consultant de service des ‘’Rois de la Pédale’’ sur le Tour de Catalogne – est resté dans le politiquement correct en estimant que l’Espagnol était bon à 21 ans et comme il faisait correctement le métier, il n’y avait rien d’étonnant à ses performances actuelles.

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David Moncoutié, consultant et commentateur pour les Rois de la Pédale sur Eurosport

Sauf que dans le même temps, Alberto Contador, âgé de 34 ans, est toujours très bon mais ne fait plus la différence comme par le passé. En tout cas, la majorité des observateurs fait ce constat sur les limites du Pistolero depuis 2 ans.

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Alberto Contador, moins décisif à l’âge de 34 ans

 Alejandro est plus fort qu’avant, le Pistolero moins

Parallèlement, El Imbatido avec deux ans de plus, pète le feu. C’est ce qu’à constaté Romain Bardet, 2e du Tour 2016 et présent en Catalogne : « Il faut aussi dire que Valverde est impressionnant et qu’il est difficile de rivaliser avec lui pour le moment. »

En effet, les performances de Valverde sur le Tour de Catalogne sont particulièrement surprenantes. Il remporte l’épreuve plus trois étapes (au sprint, en montagne) et le Grand Prix de la Montagne. Il y avait El Bala (son surnom) devant et loin derrière les autres !

En France, dans les années 2000, on a vu un routier-sprinteur, ex-maillot vert de la Grande Boucle, qui est devenu meilleur grimpeur du Tour …

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L’Espagnol Alejandro Valverde, lauréat détaché au sommet de Lo Port, l’ascension finale de la 5e étape du Tour de Catalogne, avec des passages à 20%, devant deux supergrimpeurs : Froome et Contador

Démasqué dans l’opération Puerto par le code ‘’Piti’’, le nom de son berger allemand

Signalons qu’Alejandro alors qu’il était jeune cycliste, avait été surnommé l’Invincible car, entre 10 et 13 ans, il avait remporté toutes les courses auxquelles il avait participé ! En 2015, après qu’il ait gagné la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, le quotidien l’Equipe essaie de comprendre – malgré les ans – la verdeur de Valverde.

–       Il y a eu l’opération Puerto (2 ans de suspension en 2010-2012 pour dopage à l’EPO) et on a l’impression que depuis vous êtes le même coureur. Comment l’expliquez-vous ?

–       Parce que je suis un bon coureur c’est tout. Je gagnais avant, je gagne maintenant.

On a la même réponse langue de bois qu’avec Moncoutié sauf que c’est l’intéressé lui-même qui nous ‘’gonfle’’.

Car, si on comprend bien, le triple vainqueur de Liège-Bastogne-Liège est plus fort sans dopage qu’avec !!!!

Muet sur le dopage

Déjà, par le passé, il n’était pas crédible quand il nous sortait la réponse qui tue : « Je ne réponds pas à des questions sur le dopage ».

Vous avez dit sans langue de bois ? Comme c’est bizarre…

Même son éthique sportive en dehors du dopage laisse à désirer. Lors de la 2e étape, un contre-la-montre par équipes, trois de ses collègues de la Movistar se font épingler pour poussettes, ce qui entraîne normalement le déclassement de toute l’équipe qui avait remporté le chrono. Le commentaire de Valverde correspond bien aux zones d’ombre du personnage : « Les commissaires ont pris une décision en leur âme et conscience. Je ne veux pas rentrer dans des polémiques inutiles mais je considère que nous avons bien gagné ce chrono par équipes. [NDLA : ajoutons que la Movistar avait devancé la BMC de seulement 2 secondes]. Je veux juste me concentrer sur la course et tout faire pour gagner ce Tour de Catalogne. »

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L’équipe Movistar d’Alejandro Valverde

Même si c’est un très bon coureur, El Imbatido ne pousse pas à l’enthousiasme sans réserve.

Rappelons la punchline de David Walsh, le journaliste anglais auteur d’une biographie non autorisée sur Lance Armstrong : « Plus ça change, plus c’est la même chose ».

 

Rugby – Alcool : Dan Carter accroc à la bière sans modération et à ses effets euphorisants, s’est fait contrôler positif à l’éthanol par la patrouille du XVIIe

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[publié le 25 mars 2017]

Contrôlé en état d’ivresse le 16 février 2017, Dan Carter – toujours accro à l’alcool – pixélise un peu plus les valeurs supposées du rugby.

L’ouvreur néo-zélandais, joueur-vedette du Racing 92, a subi un contrôle d’alcoolémie positif au volant de sa voiture. Le double champion du monde 2011-2015 a été arrêté au petit matin dans le XVIIe arrondissement, dans l’ouest de la capitale, alors qu’il roulait à vive allure. Il affichait une alcoolémie de 0,98 g/l, soit le double de la limite autorisée (0,5 g/l), de plus Carter roulait sans permis de conduire. Au lendemain de ce contrôle, il a présenté ses excuses en reconnaissant avoir commis « une monumentale erreur de jugement ».

Son autobiographie largement commentée plus loin où l’alcool est omniprésent plus ce fait divers, montrent que Carter a un problème avec les boissons euphorisantes.

Il n’est certainement pas le seul dans la planète rugby, notamment hexagonale, à avoir un tel penchant. Sans vouloir plomber l’ambiance, on doit se demander que ‘’fait la police’’ : la fédé, les patrons des clubs professionnels et amateurs, les médecins, les coachs, les psychologues, mais aussi les grandes gueules de l’ovalie spécialement Bernard Laporte et Mourad Boudjelall ?

Lorsqu’on les interroge c’est toujours « tout va bien madame la Marquise ».

Rappelons à tous que la responsabilité d’un élu, d’un dirigeant, d’un médecin, commence avec le refus de savoir.

L’une des dernières légendes des All Blacks, Dan Carter, a sorti son autobiographie en 2015 en Nouvelle-Zélande et au début de l’année suivante en France.

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Autobiographie publiée en France en mars 2016

Quelques mois plus tard, cet ouvrage traduit en français, obtenait à la Soirée des Sportel Awards(*) le prix de la meilleure autobiographie sportive de l’année.

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L’Equipe hebdo, 05 novembre 2016, p 113

Le jury a-t-il réellement lu l’autobiographie ? C’est pas sûr !

Après avoir lu attentivement ce livre, je pense que les membres du jury lui ayant attribué l’Oscar de l’autobiographie top niveau n’ont fait que feuilleter les 282 pages. Car si, vraiment, ils avaient dévoré le bouquin, ils auraient tout de suite constaté que le ‘’héros’’ n’était pas Carter mais… l’alcool !

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Tour de France – L’Equipe et les blessures – On constate que les journalistes du quotidien sportif ne maîtrisent pas le sujet

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[publié le 22 mars 2017]

Le 21 mars, L’Equipe publie une page sur « la nouvelle vie d’Andy Schleck », lauréat du Tour 2010 sur tapis vert pour un contrôle positif de l’Espagnol Alberto Contador ayant entraîné le déclassement de ce dernier.

Il est rare de péter les deux

Dans le texte consacré au cadet des frères Schleck, le journaliste auteur de l’article, explique les raisons de l’arrêt de la carrière du Luxembourgeois : « Il s’est retiré prématurément du peloton, à vingt-neuf ans seulement, à cause d’une blessure de footballeur (rupture des ligaments croisés) d’un genou. »

Déjà l’auteur de ces lignes ignore qu’il est rare que dans un accident sportif (foot, chute à vélo, etc.), on se rompt les deux croisés en même temps. C’est même exceptionnel. D’autre part, dans les suites de rupture du LCAE, le croisé antérieur le plus souvent touché, on propose le vélo comme rééducation. Lors du Tour de France 2014, le 07 juillet à l’occasion de la 3e étape Cambridge-Londres, Andy a chuté, se rompant un croisé probablement, l’antérieur. Pour que sa carrière soit définitivement stoppée, il fallait qu’en plus l’articulation fémoro-patellaire soit touchée. Effectivement, la jointure rotulienne (avec le fémur) étant l’articulation du pédalage c’est surtout lorsqu’elle est abîmée qu’elle devient le talon d’Achille du géant de la route. De nombreux cyclistes ont mis un point final à leur parcours sur deux roues pour une patella en mauvais état.

Ajoutons que plusieurs footballeurs ont continué leur carrière internationale malgré un ligament croisé rompu non opéré.

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L’Equipe, 21 mars 2017

POST-IT

AFFECTIONS DU GENOU QUI STOPPENT LA CARRIERE D’UN CYCLISTE DE COMPETITION

–       Fracture de la rotule

–       Syndrome rotulien

–       Chondropathie rotulienne

Le cartilage avait lui aussi morflé

 Afin d’avoir une réponse cohérente sur le véritable responsable de cet arrêt définitif du lauréat du Tour 2010, j’ai consulté la presse du 10 juillet 2014 qui relate le détail des blessures du cadet des Schleck victime d’une chute due à un spectateur mal placé, provoquant une vague en tête du peloton. Une IRM a révélé une rupture partielle des ligaments croisés ainsi que des collatéraux (dits aussi latéraux), une lésion du ménisque du genou droit (NDLA : lequel ? Il y en a deux : interne ou externe ?). « En plus de cela, selon le médecin de l’équipe Trek, le docteur Andreas Gösele, le cartilage derrière le genou a été endommagé ».

Il est donc plus que probable que l’arrêt de la carrière d’Andy soit en relation directe avec cette atteinte du cartilage.

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L’Equipe, 10 juillet 2014

Attention à la faute d’impression

 Chers lecteurs, il faut toujours avoir en mémoire la punchline de Mark Twain, le célèbre romancier et journaliste américain, auteur de Tom Sawyer qui avait bien repéré le maillon faible de l’information : « Faites attention quand vous lirez des livres (NDLR : ou des journaux) sur la santé. Vous pourriez mourir d’une faute d’impression. »

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Tour de France – Roger Pingeon, 37e lauréat de la Grande Boucle, s’est éteint le 19 mars 2017. Chiffre surprenant : il est aussi le 37e vainqueur du Tour à rejoindre les sommets éternels

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[publié le 21 mars 2017]

Sa carrière d’une dizaine de saisons est riche d’exploits agrémentée de quelques renoncements mais surtout de réflexions afin d’optimiser ses aptitudes de cycliste.

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Après Ferdi Kubler en décembre, Roger Walkowiak début février c’est au tour de Roger Pingeon de s’échapper définitivement vers des espaces moins tourmentés que ceux que nous côtoyons aujourd’hui. Je l’ai connu alors qu’il était encore présent dans le peloton professionnel puisque sa carrière s’est achevée en 1974 alors que la mienne, en tant que médecin des courses cyclistes, a débuté en septembre 1972

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L’équipe Peugeot en 1969 – René Pingeon (lunettes): Roger Pingeon (à l’arrière plan, le 6e de gauche à droite)

Ensuite, en différentes occasions, j’ai été amené à converser longuement avec Pinpin. Tout ce qui concernait la physiologie, la nutrition, l’entraînement et la médecine le passionnait. Il aimait comprendre le ‘’comment du pourquoi’’. Je garde de ces entretiens la perception d’un homme ayant un discours précis et clair ou l’élégance des mots tranchait avec celle de ses pairs. Au revoir Roger.

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Afin d’honorer sa mémoire à sa juste valeur, je vous propose la lecture d’un texte écrit par mes soins et à ce jour non publié. Il raconte par les faits sa carrière et ses à-côtés avec l’aide de nombreux témoignages.

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Remerciements

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[publié le 19 mars 2017]

Pour certains, je suis « Le Savonarole de la lutte antidopage » (par Félix Lévitan) ; « L’Extrémiste » (par Jean-François Lamour) ; « Le Spécialiste du dopage » (par Jacques Pradel), « Le Bon Samaritain des coureurs » (par Georges Pagnoud) « Le Saint-Just du sport sans drogue » (par Jacques-Marie Bourget) mais, plus banalement je me reconnais dans « Le caillou dans la chaussure ». Je suis l’empêcheur de tourner en rond de toutes les instances fédérales mais aussi de certains médias qui s’acharnent à vouloir cacher leur impéritie derrière les pseudos valeurs du sport de haut niveau. Je vous remercie d’avoir pensé à me souhaiter mon anniversaire. Ça fait toujours plaisir de recevoir des missives amicales de personnes rencontrées tout au long de mon parcours hors des sentiers battus mais aussi de la part de lecteurs appréciant mes écrits sans langue de bois. A tous que cette journée et les suivantes vous maintiennent en pleine forme ; pour cela il faut quand même régulièrement s’activer en marchant, courant, pédalant, nageant, skiant, etc.

Bon vent aux amis connus et inconnus et au 18 mars 2018.

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Au début de mon activité de médecin de course. Grand Prix des Nations 1973 à St-Jean-de-Monts. Vainqueur : Eddy Merckx

Dopage – Viagra : le team Sky l’aurait testé en 2010 au moment de la création de l’équipe par Dave Brailsford, le grand spécialiste des gains marginaux

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[publié le 19 mars 2017]

Récemment, le quotidien britannique Daily Mail a annoncé dans ses colonnes que la formation cycliste britannique aurait testé les fameuses pilules bleues lors d’un stage en altitude avant la première saison du Team Sky.

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Le petit comprimé losangique bleu le plus connu des ascensionnistes : alpinistes, cyclistes, footballeurs…

A ce jour, le Viagra® n’est toujours pas listé dans le Code mondial antidopage ni dans le programme de surveillance. Mais on sait que des intérêts autres que sportifs déterminent la présence ou non d’une substance dans le codex des produits prohibés. Par exemple, la caféine, un dopant efficace connu et utilisé de longue date par un panel conséquent de compétiteurs, n’expose plus depuis 2004 à un contrôle positif.

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Publicité de Coca-Cola dans le sport – ici le tennis – datant de 1923

Caféine, liste rouge, Coca-Cola : la trilogie impossible

 L’explication de cette étonnante mansuétude à l’encontre de la triméthylxanthine est due tout simplement au fait qu’il ne faut pas être désagréable au bailleur de fonds du Comité international olympique (CIO), la société Coca-Cola. Rappelons que la ‘’petite bouteille brune’’ contient de la caféine. Depuis septembre 2015, afin de probablement augmenter sensiblement la présence de caféine dans le sport, le géant du café GDE n° 2 mondial s’est associé au CNOSF (le Comité olympique français). Ces deux grands partenaires du sport peuvent dire merci à l’AMA.

imagesKBGYLYKNLe monde du sport olympique aux ordres de Coca-Cola

De même pour le Viagra® et ses proches parents, les voir couchés sur la liste rouge ne serait pas opportun pour bon nombre de membres du CIO – d’un âge certain – faisant peut-être appel à ce genre de stimulant sexuel ?

In fine, pour un sociétaire de l’aréopage olympien, dont la majorité dépasse la soixantaine, et qui  potentiellement est dépendant du Viagra®, ce dernier n’aspire pas à être vu par son entourage proche comme consommateur d’un produit étiqueté dopant, notamment sur la notice fournie avec les comprimés losangique bleus.

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Viagra®  ou Cialis®, deux produits utilisés par les sportifs de compétition mais toujours non inscrits sur la liste rouge de l’AMA

De toute façon, tant que les règles du dopage seront sous contrôle de l’AMA (Agence mondiale antidopage qui en réalité devrait se décliner comme l’Agence mondiale d’aide au dopage), il n’y a aucun espoir que l’éthique sportive soit une valeur de l’olympisme.

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Ou AGENCE MONDIALE D’AIDE AU DOPAGE ?

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Pour en savoir plus sur le Viagra® dans le sport, nous vous proposons la fiche enrichie et actualisée à 2017 du « Dictionnaire du dopage » paru en 2004 aux éditions Masson.

la suite…

Dopage – Salazar, comme L’Equipe par le passé, fait la publicité de la L.Carnitine

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[publié le 17 mars 2017]

Le quotidien sportif nous l’a fait à l’envers. Ses journalistes s’acharnent sur Alberto Salazar, triple vainqueur du marathon de New York au début des années 1980, mais surtout coach d’une structure d’entraînement top niveau – Nike Oregon Project – qui abrite en son sain la star des pistes d’athlétisme, le Britannique Mo Farah, lui-même quadruple champion olympique 2008-2012 (5 000 m  et 10 000 m).

Un complément expérimental à base de L-Carnitine

 En effet, à plusieurs reprises, les plumitifs de L’Equipe s’en sont pris aux thérapeutiques borderline du natif de La Havane et à son groupe d’athlètes. Par exemple, dans l’édition du 27 février dernier : « Le rapport de l’USADA, obtenu par le groupe de hackers russes Fancy Bears, indique que le coach abusait de médicaments sur ordonnance et administrait un complément expérimental à base de L-Carnitine, un acide aminé présent dans le corps. Le journal affirme avoir vu des documents montrant que Salazar avait administré ce produit par injections à Mo Farah et à une demi-douzaine de coureurs américains et que l’USADA avait conclu que ces traitements avaient « presque certainement » enfreint les règles antidopage. »

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L’Equipe, 27 février 2017

Or, par un effet pendulaire étonnant, le journal créé par Jacques Goddet le 28 février 1946 – il y a 71 ans – a publié de 1987 à 1992 plusieurs publicités sur la fameuse L.Carnitine.

Dépasser vos limites et améliorez vos perfs de 10%

 Des slogans ne laissaient aucun doute sur la finalité du message : « Vous voulez dépasser vos limites ? Faites le plein d’énergie avec la L.Carnitine, la vitamine des grands sportifs américains ».

Autres réclames stimulantes : « Permet aux sportifs :

–       D’augmenter leur endurance,

–       D’améliorer leurs performances de 10% [NDLA : l’EPO, selon la plupart des experts, booste le rendement de 6 à 12%]

–       D’éliminer les crampes,

–       De faciliter la récupération,

–       De brûler les graisses »

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 Ajoutons qu’en pleine affaire Pedro Delgado (vainqueur du Tour de France 1988 malgré – en cours d’épreuve – un contrôle positif au probénécide interdit officiellement depuis le début de l’année 1987), L’Equipe passe des publicités pour des lecteurs cyclistes : « Roulez à la L.Carnitine ».

Rappelons que même si la Carnitine ne figure pas dans la liste rouge de l’AMA ni dans le programme de surveillance, elle répond parfaitement à la définition d’une conduite dopante puisqu’elle est consommée dans le seul but de performer et non de soigner une affection.

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Publicité publiée pendant l’affaire Pedro Delgado, L’Equipe, 22 juillet 1988

 

 

Conférence-débat sur les médications de la performance à Questembert, près de Vannes dans le Morbihan, le 28 mars 2017 à 19 h 45

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[publié le 16 mars 2017]

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Le docteur Jean-Pierre de Mondenard animera une conférence-débat consacrée au fléau n° 1 du sport de compétition, illustrée par de nombreux documents sur l’histoire, les idées reçues et l’évolution du dopage depuis 50 ans.

Cette réunion est organisée par le pôle de santé ASTEQ (Association de Santé du territoire et des Environs de Questembert). Elle est motivée par l’envie d’éclairer le public, les encadrants, les dirigeants de clubs et les sportifs sur les risques de prises de médicaments sur la santé.

Frèd Le Peutrec, navigateur, sera présent pour présenter son quotidien et son parcours.

Notamment :

–       Chef de quart et barreur du trimaran « Banque Populaire V » skippé par Pascal Bidégorry puis Loïck Peyron

–       Vainqueur du « Trophée Jules Verne » en 45 jours 13 h en 2011

–       Barreur de l’équipe de France olympique de catamaran (Tornado) Atlanta 1996

 Le diaporama sera suivi d’un débat avec la salle.

Seul le dialogue fait progresser la connaissance de chacun sur son comportement personnel face à la compétition. Par exemple, aujourd’hui, la médicalisation à outrance de la performance à toutes les étapes de la pratique sportive ainsi que des blessures liées à cette suractivité locomotrice peut-elle rester dans les clous de l’éthique médicale, voire des valeurs éducatives du sport ?

La plupart du temps, le champ du travail musculaire à forte dépense énergétique est rarement abordé sur le devenir à court, moyen et long terme du sportif.

Rappelons que l’intelligence corporelle, c’est d’anticiper.

Ne ratez pas ce rendez-vous exceptionnel pour vous informer sans langue de bois grâce à un expert indépendant de la lutte antidopage et de toutes les institutions tout en étant un acteur reconnu depuis plus de quatre décennies.

Effets délétères du dopage

¨        Risques surajoutés dus à la compétition (ou à l’entraînement) : médicaments dopants associés à l’effort physique = risque maximal (cas de Tom Simpson)

¨        « Le doping oblige constamment à se surpasser » [Jacques Anquetil (FRA), Le Cycliste, 1960, n° 710, mai-juin, p 136]

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Jacques Anquetil (FRA), cycliste professionnel de 1953 à 1969

¨        Bombes à retardement : effets secondaires décalés dans le temps (après la carrière)

¨        Sur la descendance : effets tératogènes (malformations physiques : pieds bots, phocomélie, etc.)

¨        Augmente l’agressivité, la violence des acteurs et donc les risques pour l’adversaire (stimulants : chute du peloton ; anabolisants : rage des stéroïdes ou agression violente sous l’emprise des ‘’engrais musculaires’’)

Effets collatéraux des dopants : « Ne pas faire du mal aux autres »

HIPPISME – Tout le monde descend

 « Aux Etats-Unis, quatre jockeys sont morts et quinze cents autres ont été blesses dans des accidents provoques par des chevaux drogues a la butazolidine®, une medication qui efface la douleur. La famille d’un des jockeys tues a intente un procès en dommages-intérêts au propriétaire du cheval dope qui causa l’accident. « En anesthésiant le cheval, cette médication l’empêche de réagir normalement et le rend dangereux » estime le président du jockey-club des Etats-Unis. Ce qui n’empêche que le produit est administre légalement dans plusieurs états outre-Atlantique. » [L’Équipe, 12.06.1979]

 ¨        Effet meute : lorsque les stimulants sont consommés « en réunion » (équipe), l’agressivité se trouve fortement boostée (effet potentialisateur)

¨        Afin de connaître les effets délétères des drogues de la performance, quelle fédération a fait une étude rétrospective et ou prospective sur la longévité et la morbidité de ses pratiquants ?

¨        Mais surtout quel partisan de la thèse de libéraliser le dopage a mené une seule étude sur la morbidité liée aux drogues de la performance ?

¨        En règle générale, le sportif augmente les doses à l’insu du médecin : il pense que si un comprimé fait du bien, en doublant ou triplant la dose ce sera forcément plus efficace. In fine, penser que les sportifs n’utilisent pas des doses supérieures à celles prescrites par leur toubib de « haut niveau » relève de la pure utopie.

¨        Surdose : « Certains athlètes prennent des doses de stéroïdes anabolisants qu’on ne donnerait pas à des éléphants » [Dr Bernhard Segesser (SUI), médecin de la délégation suisse aux JO de Montréal, L’Équipe, 06.08.1976]

¨        Cocktails : pour être efficace, un produit dopant doit être associé à d’autres pour en optimiser les effets (ÉPO, fer, acide folique) mais le sportif doit également consommer des « antidotes » pour en limiter les effets secondaires (ÉPO + anticoagulants)