
Cyrille Guimard était le directeur sportif de Lucien Van Impe lors de sa victoire dans le Tour de France 1976. Il avait… 29 ans.
Récemment, le quotidien L’Equipe a fêté les 80 ans de Raymond Poulidor en lui consacrant deux pages signées par le journaliste Philippe Bouvet, le fils d’Albert, l’ancien lauréat de Paris-Tours 1956.
Toujours aussi Poupou et bonhomme vis-à-vis du public qui le lui rend bien, l’Eternel Second continue à suivre les courses et, notamment le Tour de France comme ambassadeur de LCL parrain du Maillot Jaune qu’il n’a jamais porté.
Très récemment, Jacques Marchand (95 ans), un dinosaure de la presse sportive, ancien responsable de la rubrique cyclisme à L’Equipe notamment pendant la carrière d’Anquetil et Poulidor, rappelait une anecdote concernant Poulidor et le dopage : « Il m’a confié un soir que nous dégustions une omelette aux champignons dans une auberge de son Limousin natal «J’ai joué le jeu parfois de me priver des soutiens pharmaceutiques dans des étapes de montagne du Tour. C’est un vrai supplice. Le soir à l’hôtel je ne parvenais même pas à monter l’escalier, quand il n’y avait pas d’ascenseur – ce qui était courant dans les auberges de campagne, après guerre»
Ce témoignage inédit de Poupou révèle que ‘’parfois’’ il n’était pas à la marge des pratiques du peloton durant les dix-huit ans de sa longue carrière professionnelle.
Les fleurs et l’escalier après sa victoire lors de la 19e étape Briançon-Aix-les-Bains via La Chartreuse, dans le Tour 1962
Dans Cyclosport Magazine n° 98 de juillet 2014, j’avais réagi à la suite de la publication du rapport à charge contre Lance Armstrong rédigé par l’USADA (Agence antidopage américaine). A mon point de vue, dans ce document, l’institution américaine s’arrangeait avec les faits pour glorifier la réussite de son action antidopage et notamment celle de son chef Travis Tygart. Le 10 octobre 2012, le fameux rapport sur les activités biologiques occultes de Lance Armstrong et de sa bande est mis en ligne. Dans son pavé de 1 000 pages annexes comprises, l’USADA qualifiait le dopage au sein de l’US Postal de ‘’programme le plus perfectionné, le plus professionnel et le plus efficace que le sport ait jamais vu’’.
Travis Tygart, directeur de l’USADA depuis septembre 2007
Dès le 18 janvier 2013, dans la foulée des aveux télévisés d’Armstrong, présent sur le plateau d’une chaîne d’informations, j’avais le premier expliqué qu’en réalité le dopage du Texan bien que haut de gamme n’était pas plus avantgardiste que celui de ses adversaires directs ou des Allemands de l’Est des années 1980. Lui-même l’a confirmé lors de ses aveux effectués dans le cadre d’une interview avec l’animatrice Oprah Winfrey. Tout récemment, mon analyse initiale d’il y a trois ans a été confirmée par Jeff Novitsky. L’agent fédéral américain qui a fait tomber des stars de son pays comme le joueur de baseball Barry Bonds et les athlètes Tim Montgomery et Marion Jones, s’exprimait ainsi dans L’Express : « Les médias ont dit que le dopage d’Armstrong était plus sophistiqué que celui des autres. Mais j’ai constaté ce même type de dopage au sien de plusieurs équipes de cyclistes pros. »
Jeff Novitsky
Brian Cookson, le président de l’Union cycliste internationale (UCI), en place depuis septembre 2013, se réjouit de la sanction infligée – six ans de suspension – à la jeune cycliste belge Femke Van den Driessche à la suite de la découverte dans son vélo d’un moteur Vivax avec batterie cachée dans le tube de selle et actionnée par une commande Bluetooth située sous la guidoline.
Le big boss de l’institution se délecte d’avoir épinglé la jeune Belge : « Nous avons renforcé les sanctions applicables contre toute personne convaincue de cette forme de tricherie. Ce cas constitue une victoire majeure pour l’UCI et tous les fans, coureurs et équipes qui veulent être assurés que cette forme de tricherie sera tenue à l’écart de notre sport. »
Rappelons à Brian Cookson que c’est depuis 2004 que le bruit court dans le peloton de cette nouvelle technologie, que de grands noms du cyclisme masculin ont été soupçonnés à plusieurs reprises sans que l’UCI ne s’en émeuve spécialement jusqu’à la « prise » d’une jeune femme de 19 ans, connue seulement de quelques spécialistes.
Cela ne gêne donc pas ce courageux président de « laisser au repos » les cadors masculins de la petite reine mais d’enfoncer encore un peu plus par des déclarations outrancières une jeune femme paumée probablement victime de la cupidité de son entourage familial.
Cookson serait mieux inspiré de traquer tous les pros de la dope biologique qui courent toujours.
Brian Cookson
La lutte antidopage ne peut être exercée que par des organismes indépendants. La preuve lors des Internationaux d’Australie en janvier 2013, Gilles Simon – en vue de son huitième de finale face à Andy Murray – bénéficie d’une perfusion de récupération. Or, ce genre de coup de pouce est prohibé par l’Agence mondiale antidopage (AMA) depuis 2005. Elle figure dans le groupe des méthodes interdites M2. Manipulation physique et chimique au paragraphe 2. « Les perfusions intraveineuses et/ou injections de plus de 50 ml par période de 6 heures, sauf celles reçues légitimement dans le cadre d’admissions hospitalières, les procédures chirurgicales ou lors d’examens cliniques. »
Dans le cas du français, c’est le médecin du tournoi qui l’a mis sous perfusion à la sortie des courts après son match fleuve face à Gaël Monfils. Si, médicalement, la perfusion était justifiée, en aucun cas elle ne devait autoriser Gilles Simon à poursuivre l’Open d’Australie.
Pour moi, c’est une dérive de la réglementation à mettre sur le compte de la Fédération internationale de tennis qui a été incapable de la faire respecter. Comme pour la liste rouge de l’AMA concernant la perfusion, c’est exactement le même principe de précaution qui anime le monde du rugby lors des commotions cérébrales où, systématiquement à la suite d’un traumatisme crânien avec altération de la conscience, un protocole établissant le degré de perturbation cognitif du sujet traumatisé, est empêché de reprendre la partie, voire de rester au repos plusieurs semaines.
Dans le cas du tennis, ce n’est pas la tête qui a pris un coup mais le corps. Si médicalement la perfusion s’impose, en aucun cas elle n’est destinée à permettre au joueur de continuer le tournoi ce qu’a fait Simon et probablement que ce dernier croit dur comme fer qu’il n’a pas transgressé le code mondial antidopage !
Perfusion de récupération (vestiaire) = dopage
Perfusion thérapeutique = mise au repos
L’Ecossais Andy Murray suspecte la présence de dopage sur les courts siglés ATP.
Récemment, il s’en fait l’écho dans la presse. L’Allemand Boris Becker, l’actuel entraîneur de Novak Djokovic, dans la foulée, lui rétorque : « Sans preuve, il faut se taire ». Etonnamment dans des écrits antérieurs de Boum-Boum on retrouve les mêmes soupçons sur la présence de drogues de la performance dans son sport de prédilection ; c’était en décembre 1993, il y a donc 32 ans !
Boris Becker-Ivan Lendl
A l’époque, c’est Ivan Lendl encore en activité mais sur le déclin qui avait joué le pompier de service en dénonçant le comportement inadéquat de Becker : « L’ATP doit réagir et fortement. Il y a plusieurs possibilités : a) Becker a des preuves de ce qu’il avance, dans ce cas il doit les donner ; b) il n’a pas de preuve, et dans ce cas, il doit s’excuser ; c) il n’a pas de preuve et il ne s’excuse pas, alors l’ATP doit le sanctionner, sinon les gens vont croire qu’il a raison. En ce qui me concerne, si jamais un jour j’avais eu des doutes et pas de preuve, je me serais tu ; mais de toute façon ça n’a jamais été le cas. » Afin d’illustrer cette passe d’armes entre Murray et Becker, nous avons colligé les citations du joueur allemand – triple vainqueur de Wimbledon – évoquant le dopage dans le tennis. C’est tout et son contraire…
Dans ce blog nous avons abordé à plusieurs reprises les relations entre dopage et petite balle jaune : Fabio Fognini et l’absence de fraude dans le peloton du Top 100 ; Maria Sharapova et la consommation généralisée du meldonium par les sportifs russes ; le match par média interposé entre Andy Murray et Boris Becker, le premier s’interrogeant sur les capacités physiques exceptionnelles de certains joueurs, l’autre le reprenant de volée pour dire « tant qu’on n’a pas de preuve, on se la ferme. » Pour finir, lors de la finale du Tournoi de Monte-Carlo, l’image de Gaël Monfils saoulé des balles de Rafael Nadal, s’appuyant sur sa raquette verticale posée au sol comme une canne pour se reposer entre les points.
Gaël Monfils n’en peut plus des balles de plomb de Rafael Nadal
Aujourd’hui, nous vous proposons la litanie des explications bidons du ‘’milieu des courts’’ dont la plus nulle est de vouloir faire croire au bon peuple des supporteurs qu’aucune pilule absorbée dans l’environnement immédiat d’un match ne peut améliorer « la coordination, la faculté de sentir la balle, la réceptivité ou le timing. » C’est possible sauf que la majorité des drogues de la performance, déjà depuis plusieurs décennies, ne sont pas consommées juste avant la partie mais en amont des compétitions. Ainsi utilisées, elles améliorent efficacement les qualités athlétiques et ce dans toutes les spécialités sportives (tennis, foot, rugby, course à pied, cyclisme, etc.). Résultats des courts : on se déplace et on démarre plus vite, on saute plus haut (smash), on frappe plus fort avec plus de précision, on tient plus longtemps l’échange et on est toujours vaillant au tie-break du cinquième set.
Voici l’abécédaire de A à V des joueurs, officiels, médecins, journalistes tous convaincus que le dopage « n’est pas efficace pour aider les joueurs » !
Lecteurs, vous n’êtres pas obligés de les croire…
Le Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), dans un communiqué de presse, a dévoilé une étude sur son site internet, révélant que le cyclisme était dépassé, en 2015 et en nombre de cas de dopage (recensés et publiquement communiqués), par l’athlétisme, l’haltérophilie et le baseball.
Roger Lejeay, président du MPCC depuis 2011
Le MPCC a comptabilisé l’ensemble des cas positifs du 1er janvier au 31 décembre 2015. Avec 62 cas positifs, l’athlétisme arrive en tête devant l’haltérophilie (55), le baseball (30), le cyclisme (21) et le football (20). Suivent le rugby (11), la natation (9) et la boxe (6). C’est la Russie qui a connu le plus de cas de dopage en 2015 (38), largement devant les Etats-Unis (21), le Royaume-Uni (20) et le Kenya (16) ou la France (2). Concernant le cyclisme, 16 des 21 cas concernent le cyclisme sur route, 4 dans la catégorie World Tour et en Continental Pro, et 7 en Continental (6 dans les autres divisions).
Commentaires Dr JPDM – Ces chiffres ne sont pas crédibles pour quatre raisons principales :
– Il existe un ‘’paquet’’ de substances indécelables connues des pros de la dope (exemples : les sportifs mettent en avant leurs multiples tests négatifs pour dire qu’ils ne se dopent pas : Armstrong, Contador, Hinault, Poulidor, Marion Jones, etc.)
– Le nombre de cas positifs publiés n’est pas corrélé au nombre de contrôles effectués ainsi qu’au nombre des licenciés
– Les contrôles inopinés ne sont pas comptabilisés à part, or ce sont les seuls vraiment efficaces.
– Quatrième raison majeure : comment peut-on encore croire un seul instant alors que l’on est membre du MPCC – donc averti des pratiques biologiques illégales – qu’il n’y a eu que 26 cyclistes dans l’année 2015 qui ont enfreint les règles ?
Le MPCC, au lieu de perdre son temps et sa crédibilité en se focalisant sur les autres sports, ferait mieux de traquer les tricheurs cyclistes et d’aider la lutte antidopage à être plus performante.
Cette analyse du MPCC illustre de façon remarquable la fameuse citation de Mark Twain, journaliste, humoriste et romancier américain : « Il y a trois sortes de mensonges. Les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques. »
L’Anglais Andy Murray, 2e mondial à l’ATP, a été repris de volée par Boris Becker pour avoir suspecté certains adversaires curieusement jamais fatigués (voir l’Equipe du 19 avril). Pour Boris Becker, actuel entraîneur de Novak Djokovic : « Tant qu’il n’y a pas de preuve, les joueurs sont 100% innocents ».
Avec un tel discours, le dopage a de beaux jours devant lui. Depuis cinquante ans, le monde du sport lutte contre le fléau sans grande efficacité pour la simple raison qu’il existe en pagaille des substances indécelables en liste rouge. Devant des performances étonnantes, c’est bien la suspicion légitime qui prédomine face à la présomption d’innocence.
Lors de la finale du Tournoi de Monte Carlo entre Rafael Nadal et Gaël Monfils, on a bien vu que ce dernier – pour le troisième set – était groggy dans les cordes ; il n’arrivait plus à retourner les boulets de canon de son adversaire surpuissant. Il n’en pouvait plus physiquement. Les deux premiers sets l’avaient laminé.
Régulièrement, on nous vante les qualités athlétiques du Français qui, selon les entraîneurs, serait capable de réussir dans de nombreux sports. Eh bien, là, face à l’Espagnol, Monfils a bâché le dernier set, vaincu par les coups de boutoir à répétition de Nadal. Depuis quelques années, cette domination musculaire du Taureau de Monacor interpelle de nombreux observateurs de la planète tennis. On trouve parmi eux Yannick Noah en novembre 2011, les Guignols de l’Info en février 2012, Daniel Koellerer – un ancien joueur pro – en septembre 2013, l’ex-ministre de la Santé Roselyne Bachelot en mars 2016.
Dans le même temps, le nonuple champion de Roland-Garros (2005-2014) nous assène : « Aucun sportif de haut niveau n’est dopé. » Pour le moins, cela relève de la méthode Coué sans pour autant écarter d’un iota la suspicion légitime du dopage. D’autant qu’en dehors d’avoir carbonisé Monfils en deux sets, Nadal – après chaque manche – a disparu du court central en direction du vestiaire. Pourquoi ? A 29 ans, difficile de croire qu’il a des problèmes de prostate. Avec ce genre de comportement non justifié, le doute ne peut que croître !
L’agent d’Ibra, avec sa tirade sur la non-consommation de médicaments par son joueur-vedette, devra faire fonctionner ses méninges beaucoup plus et trouver une explication plus pertinente pour nous convaincre. Agé de 34 ans, le Suédois – pour soigner de nombreuses blessures inhérentes à son activité professionnelle – a dû obligatoirement consommer des anti-inflammatoires en pagaille, sans compter les infiltrations effectuées notamment au moment de son aponévrosite plantaire qui l’avait laissée sur le banc pendant plusieurs semaines.
Les témoignages suivants confirment que pour échapper à son destin de footballeur et aux anti-inflammatoires, il est préférable de jouer assis sur un canapé avec une télécommande !
Dr Michel D’Hooghe (BEL), président de la Commission médico-sportive de la FIFA depuis 1988 :
1. « Vous évoquez le dopage, mais il s’agit d’un petit problème (…) Le grand problème, sur le plan médical, est l’abus des anti-inflammatoires, avec tous les effets secondaires, aux niveaux rénal, cardiaque, gastrique. » [Le Temps / So Foot, 22.10.2009)
2. Le médecin nous dit que l’urgence est ailleurs ?
« Oui, du côté de l’abus des anti-inflammatoires. On tombe sur des noyaux de 23 joueurs ou 21 d’entre eux (NDLA : 91%) prennent ces médicaments la veille d’un match. Souvent pour masquer des blessures d’ailleurs. Mais certains d’entre eux ont carrément développé une dépendance psychologique à ces substances. Et ils ne se rendent pas compte des dégâts intestinaux ou cardiovasculaires que cela crée. » [DH.be, 17.03.2013]
Sandro Donati (ITA), spécialiste de la lutte antidopage : « Le problèmes du foot, c’est l’utilisation répétée d’anti-inflammatoires. On essaie de récupérer les joueurs blessés le plus vite possible.» [in « Idées reçues : le football » de Gaël Anger et Laurent Trupiano. – Paris, éd. la Cavalier bleu, 2006. – 127 p (pp 118-119)]
Jean Fournet-Fayard (FRA), président de la Fédération française de football (FFF) de 1985 à 1993 : « Je sais que l’on utilise beaucoup d’anti-inflammatoires dans notre sport. Ce n’est pas interdit mais des excès peuvent être néfastes et provoquer, à l’extrême, des perforations de la paroi intestinale. » Moralité : tout ce qui est interdit est mauvais mais tout ce qui est mauvais n’est pas interdit. » [L’Équipe, 06.01.1989]
Michel Platini (FRA), footballeur internationale de 1976 à 1987 (72 sélections) .
Source FIFA : « Pendant la Coupe du monde 2010 de football, quatre joueurs sur dix (40%) ont pris un antalgique avant chaque match et les prises étaient plus fréquentes à mesure qu’ils avançaient dans la compétition. » [Rue 89, 02.10.2013]
La face « cachets » de la Juventus avant le séjour de Zlatan entre 2002 et 2006
Le procès dit « de la Juventus » a démarré en 2002, après une longue instruction du procureur de Turin, Raffaele Guariniello, à la suite de propos tenus en 1998 par l’entraîneur tchèque de l’AS Roma Zdenek Zeman. Celui-ci avait affirmé qu’il était «temps pour le football de sortir des pharmacies », en dénonçant «l’impressionnante masse musculaire» de certains joueurs de la Juventus.
En août 1998, lors d’une perquisition dans les vestiaires du Stadio comunale de Turin où s’entraînait la Vecchia Signora, étaient retrouvés 281 sortes de médicaments. « Une quantité incompatible avec une structure non sanitaire mais plutôt la quantité dont devrait être doté un hôpital petit ou moyen », a assuré Gian Martino Benzi, expert cité par l’accusation. « Découvrir une telle quantité de médicaments nous a surpris et étonnés. Ou bien les joueurs étaient toujours malades ou bien ils prenaient des médicaments qui allaient au-delà du champ thérapeutique», a ajouté le scientifique.
Il a précisé que : « 75 % des médicaments trouvés devaient être prescrits par ordonnance, ce qui était incompatible avec une structure non sanitaire ». Selon l’acte d’accusation qui concerne la période de juillet 1994 à septembre 1998 pendant laquelle la Juve a acquis de nombreux titres, les joueurs recevaient des médicaments sans justification médicale, mais pour améliorer leurs performances athlétiques. Cette surconsommation de drogues pour faciliter le rendement énergétique et musculaire a été confirmée par une autre experte de l’industrie pharmaceutique, citée elle aussi par l’accusation, Annalisa Lanterno, qui a révélé que les factures du club au titre des frais de santé avaient quadruplé entre 1994 et 1998. De plus, aucun des traitements ne figurait sur les dossiers médicaux saisis lors des perquisitions.
Témoignage d’Harald Schumacher, goal de Cologne et de la Mannschaft lors du Mondial 1986 : « Outre les médicaments, nous étions assaillis de piqures. Le patron du staff médical, le Pr Heinz Liesen, en injecta personnellement quelque trois mille. » [in « Coup de sifflet » par Harald Schumacher. – Paris, éd. Carrère-Michel Lafon, 1987. – 299 p (p 135)]