Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC) – L’imposture des chiffres

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Le cyclisme loin devant le foot

Régulièrement, le Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC) – entité créée en 2007 à l’instigation des groupes cyclistes professionnels français – publie sur son site les cas de dopage de l’année et dans tous les sports. Ces chiffres, on peut les analyser à la manière de Coluche : « C’est comme le bikini : ça donne des idées mais ça cache l’essentiel ». En effet, comment peut-on faire figurer dans le même classement sur le seul chiffre des cas positifs des spécialités sportives telles que cyclisme, haltérophilie, tir à l’arc, curling et… le football, sport planétaire aux milliers de joueurs professionnels ? Sans corréler ces chiffres des cas de dopage par fédération au nombre de contrôles effectués ainsi qu’au total des licenciés professionnels par sport n’est pas digne d’un organisme qui se veut intraitable sur les questions de dopage.

Comparer les  7 cas du cyclisme aux 19 du foot montre clairement la manipulation des chiffres lorsqu’on sait qu’il n’y a sur la planète que quelques centaines de cyclistes professionnels (1 200 en 2015) alors que les footeux sont 45 000 (FIF Pro syndicat mondial).

Si l’on fait le calcul de pourcentage appris en primaire, on trouve 0,6% de positifs (7 sur 1 200) dans le vélo alors que le foot est très, très loin derrière avec seulement 0,04% (19 sur 45 000).

De même, dans son rapport de fin 2015 (l’année 2016 n’est pas terminée), l’Agence mondiale antidopage (AMA) classe les grands sports (foot, athlé, cyclisme) en prenant en compte les cas positifs des trois Fédérations par rapport au nombre de contrôles effectués pour chacun d’elle. Là aussi, le résultat n’est pas aussi angélique que le MPCC veut nous le faire croire puisque c’est le vélo qui arrive en tête des tricheurs avec un résultat double de celui des adeptes du ballon rond:

  • Cyclisme : 1,1% (244 positifs pour 22 652 contrôles au total)

  • Athlétisme : 0,9% (265/30 308)
  • Football : 0,5% (160/32 362)

Il est certain qu’avec le MPCC, on va être bien informé…. Vous avez dit manipulation ? Comme c’est bizarre….

De toute façon, c’est perdre son temps que de vouloir se glorifier aux dépens de chiffres du dopage qui n’ont aucune signification dans la mesure où un contrôle négatif n’est la preuve de rien du tout (substances indécelables, AUT, liste jaune – substances dopantes non interdites, borderlines -)

mpcc

« Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et…    

                                                l’interprétation statistique du MPCC »

 Que personne dans les médias sportifs n’ait relevé la supercherie montre bien les conflits d’intérêt existants entre les journalistes et le milieu dans lequel ils exercent.

Cyclisme et cas positifs : l’arnaque des statistiques !

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Le Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), dans un communiqué de presse, a dévoilé une étude sur son site internet, révélant que le cyclisme était dépassé, en 2015 et en nombre de cas de dopage (recensés et publiquement communiqués), par l’athlétisme, l’haltérophilie et le baseball.

MPCC 1      LEJEAY

Roger Lejeay, président du MPCC depuis 2011

Le MPCC a comptabilisé l’ensemble des cas positifs du 1er janvier au 31 décembre 2015. Avec 62 cas positifs, l’athlétisme arrive en tête devant l’haltérophilie (55), le baseball (30), le cyclisme (21) et le football (20). Suivent le rugby (11), la natation (9) et la boxe (6). C’est la Russie qui a connu le plus de cas de dopage en 2015 (38), largement devant les Etats-Unis (21), le Royaume-Uni (20) et le Kenya (16) ou la France (2). Concernant le cyclisme, 16 des 21 cas concernent le cyclisme sur route, 4 dans la catégorie World Tour et en Continental Pro, et 7 en Continental (6 dans les autres divisions).

Commentaires Dr JPDM – Ces chiffres ne sont pas crédibles pour quatre raisons principales :

–        Il existe un ‘’paquet’’ de substances indécelables connues des pros de la dope (exemples : les sportifs mettent en avant leurs multiples tests négatifs pour dire qu’ils ne se dopent pas : Armstrong, Contador, Hinault, Poulidor, Marion Jones, etc.)

–        Le nombre de cas positifs publiés n’est pas corrélé au nombre de contrôles effectués ainsi qu’au nombre des licenciés

–        Les contrôles inopinés ne sont pas comptabilisés à part, or ce sont les seuls vraiment efficaces.

–        Quatrième raison majeure : comment peut-on encore croire un seul instant alors que l’on est membre du MPCC – donc averti des pratiques biologiques illégales  – qu’il n’y a eu que 26 cyclistes dans l’année 2015 qui ont enfreint les règles ?

Le MPCC, au lieu de perdre son temps et sa crédibilité en se focalisant sur les autres sports, ferait mieux de traquer les tricheurs cyclistes et d’aider la lutte antidopage à être plus performante.

Cette analyse du MPCC illustre de façon remarquable la fameuse citation de Mark Twain, journaliste, humoriste et romancier américain : « Il y a trois sortes de mensonges. Les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques. »