Faut-il comme pour Armstrong, sur le palmarès du champion belge, barrer d’un trait ses triplés victorieux à Paris-Roubaix et au Tour des Flandres ?










Dans le sport depuis le milieu des années 1970, il servait – en retardant l’élimination urinaire – à camoufler la prise de stéroïdes anabolisants, notamment de testostérone. Dans le cas des jeunes Indiens, l’ensemble du groupe – 22 compétiteurs – a été testé positif au même produit que celui qui avait failli faire déclasser Pedro Delgado du Tour de France 1988.
Vingt-deux d’un coup, c’est forcément une prise collective, probablement d’un complément alimentaire contaminé par le fabricant. Dans ce cas, l’Agence antidopage indienne doit enquêter sur la composition précise de ce complément afin de détecter le dopant associé censé être masqué par le probénécide. Cette affaire inédite de 22 sportifs pris d’un coup par la patrouille, nous motive pour publier, enrichie et actualisée la fiche du Dictionnaire du dopage consacrée au probénécide.
En fichier joint (PDF) – Dictionnaire du dopage : Fiche PROBENECIDE
En réalité, dans le cas de cette affection respiratoire survenue pendant une course à étapes le seul traitement pertinent est d’arrêter immédiatement l’hyperventilation de l’effort. Ce n’est pas la liste des interdictions qui pose problème mais de vouloir pédaler à haute intensité avec une bronchite et ce pendant plusieurs étapes.
C’est comme vouloir rouler avec un pneu franchement dégonflé. L’ensemble homme-machine va forcément déguster. La phrase du titre figure page 141 dans l’autobiographie de Sylvain Chavanel parue en 2019.
Ce type de critique est né avec le début officiel des contrôles antidopage en 1965. Par exemple, en 1972, dans Cyclisme Magazine, le journaliste Roger Bastide se fait l’avocat de Luis Ocana : « Le Fier Castillan, dans Paris-Nice, souffrait d’une angine constatée, vérifiée, indéniable. Il existe des médicaments qui auraient pu combattre le mal avec plus d’efficacité et de rapidité que ceux qui lui furent administrées… mais il aurait alors été déclaré positif dans un contrôle ‘’médical’’. » [Cyclisme Magazine, 1972, n° 48, 18 mai, p 29]
Deux ans plus tard, le lauréat du Tour 1973 invoquait pour expliquer ses mauvais résultats que victime d’une bronchite, il ne pouvait se soigner : « Je traîne une bronchite depuis le mois de mars 1974. Si j’avais pu me soigner convenablement, je serai guéri depuis longtemps. Hélas, les médications que me prescrivait le médecin sont interdites par le règlement antidopage. Le résultat est que je me traîne, que mon mal s’est aggravé, que j’ai raté mon Tour d’Espagne, que j’ai été contraint d’abandonner au Midi Libre et que je ne suis plus certain de participer au Tour de France ! Je suis d’accord pour interdire les stupéfiants et tous les produits dangereux, mais on confond aujourd’hui mesure de protection et inquisition ! » [Cyclisme Magazine, 1974, n° 77, 10 juin, p 5]
Sylvain Chavanel dans le Tour 2012, lors de la 15e étape, se trouvait un peu dans la situation de l’Espagnol de Mont-de-Marsan. Il avait les bronches totalement prises avec des quintes de toux exténuantes. Et c’est la que Chava nous explique que « Le problème est qu’en course, il est pratiquement impossible de soigner une bronchite avec des traitements qui ne sont pas prohibés par la règlementation antidopage. »
Consultons le traitement classique d’une bronchite aigue :
Mis à part la Ventoline®, aucun de ces médicaments ne figure sur la liste rouge. Pour la Ventoline®, il existe un seuil qui autorise le traitement sans être sanctionné pour contrôle positif. Revenons à Chavanel qui nous explique son après abandon de la 15e étape pour cause de bronchite : « Dès mon retour à la maison, j’ai donc soigné ma bronchite avec neuf jours d’antibiotiques ».
Or, dans la grande majorité des cas, la bronchite est causée par un virus. Les antibiotiques ne sont alors d’aucune utilité. De plus, la coloration jaune verdâtre des sécrétions n’est pas un indicateur d’infection bactérienne et ne justifie pas la prescription d’antibiotiques
En raison des flux ventilatoires importants provoqués par l’effort cycliste, notamment de compétition, la première règle du traitement c’est le repos.
Si vous allez consulter votre médecin généraliste pour une bronchite, au plan de la prescription, il va préciser sur son ordonnance que le repos est incontournable. En clair, il ne va pas prescrire des médicaments pour que vous alliez par ailleurs rouler plusieurs heures avec une bronchite. Le job du médecin c’est de vous soigner et non de vous faire pédaler malgré une entrave respiratoire.
Dans le texte de Sylvain Chavanel, il y a une contradiction majeure entre ne pas pouvoir se traiter avec des médicaments interdits par les règlements antidopage et être guéri par les antibiotiques alors qu’aucun membre de cette nombreuse famille ne fait partie de la liste rouge. Finalement, pendant la course, Chavanel ne pouvait pas se soigner avec des produits efficaces car tous en liste rouge (dixit) mais étonnamment, rentré chez lui, il a guéri sa bronchite avec des antibiotiques…des remèdes parfaitement autorisés. Pas très cohérentes les explications du Châtelleraudais… D’ailleurs, on peut se demander pourquoi afin de traiter sa bronchite, il n’a pas utilisé pendant le Tour de France 2012, les antibiotiques selon lui bénéfiques pour éradiquer son problème respiratoire ? Peut-être, comme 60% des Français, Chava croit-il que les antibiotiques ‘’ça fatigue’’, notamment si on les prend en course ? Il est plus honorable pour son ego de dire que l’on a été obligé d’abandonner parce que l’on ne pouvait pas se soigner en raison de l’antidopage que d’expliquer que l’on a été vaincu par des bronches défaillantes, seules responsables de cette sortie de route.
Le débit ventilatoire qui, chez l’adulte, est de 6 à 10 litres par minute au repos, peut atteindre 100 à 120 litres lors de l’ascension d’un col où se joue l’arrivée de l’étape. Avec une bronchite, à l’effort, c’est comme si dans une cheminée on activait les braises avec un soufflet. Autre image : le flux de l’air multiplié par l’effort parcourant les parois bronchiques enflammées ne fait qu’accroître la réaction des muqueuses déjà irritées.
Facile de comprendre que le problème respiratoire va inévitablement s’aggraver.
Article et illustrations - copyright blog : dopagedemondenard.com
En pièce jointe des citations du milieu cycliste partisan de « On ne peut pas se soigner efficacement sans avoir recours à des produits interdits ». Certaines sont d’une mauvaise foi 3XL. A lire sans restriction.
PDF : Idée reçue – En raison de la liste rouge longue comme le bras : “On ne peut pas se soigner efficacement sans avoir recours à des produits interdits”
Salwa Eid Naser, la Bahreïnienne championne du monde du 400 m à Doah en octobre 2019, avec le 3e temps jamais réalisé par une femme sur le tour de piste, a été suspendue après trois no shows en moins d’un an. L’Equipe lui attribue les mensurations d’une marathonienne : 1,67 m / 50 kg, soit une différence de 17 points.
Un écart rencontré très fréquemment chez les spécialistes du fond et du grand fond. D’ailleurs, les deux femmes qui devancent Salwa Eid Naser sur le podium des meilleurs temps sur la distance, l’Allemande Marita Koch (47’’ 60 en 1985) et la Tchèque Jarmila Kratochvilova (47’’ 99 en 1983) n’ont pas vraiment un morphotype proche de Salwa.
Le quotidien L’Equipe est assez coutumier de ce genre de bévues. Elles discréditent les journalistes et consultants qui se prennent pour des experts alors que c’est aveuglant qu’ils n’y connaissent rien.
On comprend mieux pourquoi en Espagne, en Angleterre, en Italie… il existe plusieurs quotidiens sportifs alors qu’en France le seul présent est en manque de lectorat et en difficultés financières chroniques alors que son prix est élevé et sa pagination faible.
Rappelons que le 28 janvier 2019, le même journaliste Romain Donneux, s’était déjà planté de… 10 kg sur le poids de la sprinteuse Orlann Ombissa-Dzangue. Dans une cartouche figurant sous le nom de l’athlète, il avait donné : 1,68 m / 51 kg alors qu’en réalité sur une balance de précision, la sportive pesait 60,7 kg, soit un écart de 10 kg !
Ajoutons qu’il est rarissime qu’une sprinteuse du 60 au 400 m descende en-dessous de 60 kg de poids corporel. Précisons également que la graisse est un caractère sexuel secondaire et qu’elle est plus légère que le muscle, ce qui signifie qu’en faisant de la musculation, on peut maigrir tout en prenant du poids.
En clair le Vastarel® est sans effet pour grimper dans la hiérarchie des sportifs et pourtant un scientifique – ou plusieurs – sélectionnés par l’AMA l’a (l’ont) ajouté à la liste des substances illicites.
EN BREF
Les dogmatiques estiment que la TMZ étant sur la liste rouge – effet dopant avéré ou pas – le sportif doit tout simplement s’abstenir de la prendre.
Sauf que nous avons l’exemple d’un compétiteur qui a consulté un pharmacien pour savoir si la TMZ était prohibée. Le spécialiste des médicaments a donc vérifié si, sur le ‘’Dictionnaire Vidal’’ et la notice d’une boîte de Vastarel®, était présente la mise en garde aux sportifs qui depuis 1989 doit obligatoirement accompagner toutes les informations médicales sur les substances prohibées aux pratiquants d’activités physiques de compétition… Devant l’absence de mention, l’apothicaire a répondu au demandeur qu’il n’y avait aucune objection à prendre du Vastarel®.
Et… bingo ! Fort de cette info, l’homme s’est retrouvé positif et risque désormais 4 ans de suspension, à moins que le recours qu’il a engagé aboutisse et que l’on considère enfin que le produit n’a rigoureusement aucun effet dopant, ce qui entraînerait sa relaxe.
Finalement, on constate une fois de plus que l’AMA la joue perso et demande aux sportifs d’être irréprochables alors qu’elle-même ne l’est pas puisqu’elle met en liste rouge des substances non dopantes.
Index des sigles utilisés
AMA |
Agence mondiale antidopage (fondée en 1999) |
ITA |
International Testing Agency |
TMZ |
Trimétazidine (Vastarel®) |
Commentaire d’un lecteur : Olivier Boss
C’est vrai que mettre la trimetazidine sur la liste des produits dopants semble bien excessif. Je pense que c’est parce que ses effets connus sur le métabolisme cardiaque du glucose (c.f. DrugBank) POURRAIENT (en théorie, sans qu’on sache vraiment comment) amener une amélioration de la performance dans certaines disciplines (sprint ? endurance?).
Et comme l’AMA ne va pas faire des études sur les effets de la substance, ils l’ont inclue dans la liste.
Je pense, comme vous, qu’il serait bien mieux et plus sérieux si la liste des produits dopants se limitait a des produits, et procédés, réellement dopants/pouvant augmenter la performance
En fichiers joints :