Rage des stéroïdes (suite) – Affaires d’hyperviolence des  »gros bras » sous l’influence de stéroïdes anabolisants

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[Mise à jour le 1er décembre 2016 : bibliographie La Rage des stéroïdes anabolisants en fin d'article]

Depuis une vingtaine d’années, de plus en plus de gros consommateurs de stéroïdes anabolisants – footballeurs américains et bodybuilders notamment – se retrouvent, pour des actes d’hyperviolence, voire de meurtres sauvages  – en conflit avec la justice.

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 1988 – ETATS-UNIS – INCIVILITÉ ROUTIÈRE – Tuer pour avoir été coincé dans un             embouteillage

 « Un curieux procès a eu lieu récemment en Floride. Il s’agissait de juger un homme qui, rendu fou furieux d’être coincé dans un embouteillage, avait joué aux auto-tamponneuses avec les voitures qui entouraient la sienne. Puis, sortant de la chaussée, il avait fini par tuer un piéton. Ce qui lui valait de passer devant le tribunal sous l’inculpation de meurtre avec préméditation, sans circonstances atténuantes. Fait divers banal provoqué par la surexcitation citadine ? Que nenni ! Après enquête, il est apparu que l’individu en question pratiquait le bodybuilding dans un club local, ce qui n’a rien de répréhensible en soi. Par contre, ce qui l’est est qu’un assistant de ce club vendait clandestinement aux impatients une potion magique dessinée à accélérer les effets du travail effectué au club, sous la direction des professeurs. Selon des témoins, au bout de quelques semaines de ce traitement par l’artifice en question, le futur assassin était pris de véritables crises de rage, ne se contrôlant plus et s’en prenant à la terre entière. Faisons des prières pour les choses n’en arrivent pas là dans le domaine du sport, quel que soit le sport considéré. Encore que, si nous avons bonne mémoire, il nous revient qu’un lanceur fut un jour sorti du terrain pour avoir menacé un juge qui lui avait déclaré un jet ‘’mauvais’’. » [Athlétisme, 1988, n° 316, décembre, p 33]

1997 – BOSTON (USA) – Paul Demayo (USA) : un an de prison pour coups et blessures du 12e au concours M. Olympia 1995

« Le 25 juillet, nous avons appris que Paul Demayo avait été condamné à un an et demi de prison pour coups et blessures et possession illégale d’un revolver. La condamnation a été prononcée par un tribunal de Boston (Massachusetts), suite à un incident entre Paul et son épouse dont il était séparé. La rédaction de Flex ne se réjouit guère d’avoir à rapporter ces faits. Paul, dont le dernier concours constituait ses débuts de pro avec une 12e place au M. Olympia de 1995 travaillait son physique plutôt que son ego.» [Flex, 1997, n° 24, décembre, p 34]

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1997 – SAINT KITTS AND NEVIS – Bertil Fox (GBR) : un culturiste prodige mais néanmoins impliqué dans un double meurtre

« C’est avec une grand tristesse que nous annonçons l’arrestation de l’ancien champion britannique Bertil Fox pour le meurtre de son ancienne petite amie et de la mère de celle-ci, le 30 septembre dernier. Le drame s’est produit à Saint Kitts, île minuscule de la partie des Antilles où Bertil vivait depuis quelques années. Fox, âgé de 47 ans, a été mis en état d’arrestation après avoir abattu son ancienne petite amie, Leoca Brown, et sa mère Violet Brown. Au moment de mettre sous presse, Bertil Fox était toujours en garde à vue, en attendant les résultats de l’enquête qui déterminera la gravité du meurtre conformément aux lois en vigueur à Saint Kitts, état indépendant au sein de Commonwealth britannique. Surnommé Brutal Fox (en raison de l’intensité qui caractérisait ses entraînements) par Bill Reynolds, ancien rédacteur en chef de Flex, Bertil était un prodige du bodybuilding et commença à figurer dans les magazines de culturisme alors qu’il avait à peine quatorze ans. Après avoir dominé les concours de la NABBA vers la fin des années 70, ce fut Joe Weider qui le fit venir aux USA où il concourut cinq fois au M. Olympia, réussissant l’excellent classement de cinquième en 1983. Son dernier concours fut l’Ironman Pro Invitational de 1994 où il finit treizième. Il y a quatre ans environ, Bertil avait élu domicile à Saint Kitts où il avait ouvert le ‘’rêve de sa vie’’, le Fox Gym. » [Flex, 1997, n° 24, décembre, p 8]

 

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Bertil Fox

 

1999 – CAROLINE DU NORD – Le footballeur US Rae Carruth commandite l’assassinat    de son épouse enceinte. Il est condamné à 24 ans de prison

Texte du journaliste Fabrice Rousselot : « En 1997, à 23 ans, il était l’un des joueurs les plus doués de l’équipe de football américain de l’université de Colorado (…) Le 14 décembre 1999, ce joueur qui avait jusque-là une réputation sans tache auprès de ses pairs a été accusé d’avoir commandité l’assassinat de Cherica Adams, sa compagne enceinte et dont il n’aurait pas voulu entretenir l’enfant financièrement. A elle seule, l’« affaire Rae Carruth» a réactivé le débat sur la violence des sportifs et plus particulièrement des footballeurs américain qui passent leurs dimanches à prendre et à distribuer des coups sur tous les stades du pays.

 

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Rae Carruth

Frappée de cinq balles – Les passions sont d’autant plus vives que l’affaire est des plus sordides. Le soir du 16 novembre 1999, Cherica Adams a été frappée de cinq balles au volant de sa voiture alors qu’elle revenait du cinéma. Elle est morte un mois plus tard à l’hôpital, après avoir donné naissance à un garçon. Et rédigé des notes précisant que Carruth conduisait une voiture devant elle et l’aurait obligée à ralentir. Là, un autre véhicule l’aurait dépassée, et des hommes auraient commencé à tirer. En décembre 1999, Rae Carruth est accusé du meurtre avec trois complices. A la même période de Carruth, Ray Lewis Collins un défenseur de l’équipe de Baltimore (Maryland) est lui aussi accusé de meurtre. Puis, dans la foulée, ce sont une dizaine d’autres joueurs de la NFL qui ont des ennuis avec la police, accusés de violence domestique ou d’avoir provoqué des bagarres qui ont mal tourné. Actuellement, Mark Chmura, le défenseur vedette de Green Bay (Wisconsin) attend l’ouverture de son procès pour viol.

 

Envie de la tuer – Et en un peu plus de deux mois d’audience, le procès de Rae Carruth n’a rien fait pour améliorer l’image du football américain. Au portrait de l’homme attentionné et proche des enfants dressé par plusieurs de ses anciens collègues ont répondu les accusations directes du tueur avoué de Cherica Adams. Après avoir accepté de reconnaître sa culpabilité pour éviter la peine de mort, Van Brett Watkins, un dealer de drogue, a assuré que le sportif l’avait payé avec deux de ses acolytes pour éliminer la jeune femme dans le cadre d’un plan élaboré durant de longues semaines. Plusieurs autres témoins ont par ailleurs fait la preuve que Carruth qui a déjà un garçon d’une première liaison, entretenait des relations sentimentales avec plusieurs jeunes femmes durant son idylle avec Cherica Adams. A l’une de ses conquêtes, il aurait avoué avoir ‘’envie de la tuer’’. » [Libération, 15.01.2001]

Epilogue : il sera condamné à 24 ans de prison

2012 – AMIENS (80) – Jérôme Fernandez (FRA) : culturiste accro aux stéroïdes, il prend 20 ans aux assises pour avoir tenté d’assassiner sa compagne

Texte du journaliste Gautier Lecardonnel : « Pour Jérôme Fernandez, jugé aux assises, les produits dopants le rendaient agressif. Et c’est, selon lui, l’une des raisons pour lesquelles il a poignardé son ex-amie.  Le champion de culturisme n’en a plus l’allure. En prison, Jérôme Fernandez a fondu. Il est passé de 88 à 72kg. Seule une partie de tatouage tribal sur son cou, que ne parvient pas à cacher le col de sa chemise, pourrait rappeler son passé, où l’apparence virile prenait une place prépondérante. L’accusé parle clairement et ne nie pas les faits qui lui sont reprochés. Tout l’enjeu du procès est de savoir s’il avait prémédité les quatre coups de couteau qu’il a assénés à son ex-concubine, le 24 mai 2009, dans une chambre de l’hôpital d’Amiens-Nord.  «Quand je suis entré pour la première fois, je n’avais pas l’intention de la tuer, mais de la reconquérir», dit-il. Selon lui, c’est une phrase prononcée par une infirmière, alors que la victime venait de l’éconduire, qui a déclenché sa «rage »: «Elle ne veut plus vous voir, vous pouvez dégager. La deuxième fois que je suis entré, oui, c’était pour la tuer », admet l’accusé. Pourquoi donc, si cette agression n’était pas préméditée, être entré dans l’hôpital armé d’un couteau? Selon ses explications, c’était au cas où il croisait la famille de la victime. La jeune femme venait d’être hospitalisée parce qu’il l’avait rouée de coups la veille en discothèque: « Quand je l’ai vu en présence de deux hommes, ça m’a mis dans un état que j’ai du mal à expliquer. J’ai pris cela pour une agression».  Le couple a duré quatre ans. Il venait de se séparer et «la situation n’était pas très claire», comme l’a dit un psychiatre. Censé être séparé, le couple entretenait encore des relations intimes de temps en temps. La semaine avant l’agression, la jeune femme assistait à un repas organisé dans la famille de Fernandez. «C’était la femme de ma vie», dit l’accusé. L’homme soutient que l’une des explications de son passage à l’acte, outre sa jalousie, repose sur sa prise massive de stéroïdes anabolisants. Il en a pris pendant 10 ans Pour développer  son corps dans un premiers temps, puis comme drogue : « Cela me permettait de ne dormir que 4 heures par nuit pour le besoin de mon travail » dit-il. Et selon lui, la prise de ces produits rendait agressif : « Il a fallu que je sois incarcéré, que j’arrête d’en prendre pour me rendre compte des effets que cela avait sur moi. »

L’expert psychiatrique ne croit pas aux effets des stéroïdes

« Je n’y crois pas véritablement » a dit hier un psychiatre. Son témoignage n’a pas aidé la défense. Car outre le fait qu’il mette en doute l’effet des stéroïdes favorisant un comportement agressif, il a rapporté la description de l’agression que lui avait faite Fernandez pour les besoins de l’expertise : « Je me suis rendu à l’hôpital pour tuer ma copine ». Autrement dit, l’action était préméditée. Me Stéphane Diboundje s’est employé à décrédibiliser l’expertise. Le médecin a refusé de dire combien de temps a duré son entretien avec l’accusé, a admis qu’il n’a pas lu les pièces du dossier auparavant, préférant travailler « sans filet ». L’avocat remarque que Fernandez lui a dit qu’il avait été en couple pendant 4 mois et non 4 ans. « On se dit qu’il a raconté des choses inexactes. » Réponse du médecin : « Je ne suis pas instructeur ou enquêteur. » [Le Courrier Picard, 01.02.2012]

2012 – INCIVILITÉ – Exécute un SDF parce qu’il l’avait énervé

« Orphée Boudry s’injectait régulièrement des stéroïdes anabolisants qu’il avait ramenés d’un récent voyage en Thaïlande. Sa famille avait observé un très net changement de son comportement. De là à préméditer l’exécution d’un SDF parce qu’il l’avait énervé… »[Les Nouvelles Calédoniennes, 28.07.2012]

2012 – NORVÈGE – ANDERS BERHING BREVIK (NOR) : une folie meurtrière sous influence de stéroïdes

« La Norvège a subi un traumatisme le 22 juillet 2011. Ce jour-là en début d’après-midi, Oslo a été le théâtre d’un attentat à la bombe et une île voisine, Utoya, a du essuyer une fusillade sanglante. Inculpé pour ce double carnage qui a fait 76 morts et une centaine de blessés, Anders Behring Breivik, un norvégien de 32 ans ‘’venu de la ville, poli et solitaire’’ comme le précise le Nouvel Observateur, a reconnu les faits. Les interrogations sur la santé mentale de l’intéressé se font de plus de plus pressantes.

 

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Anders Berhing Breivik

 

Avant d’avoir tué ses victimes de sang froid, Anders Berhing Breivik aurait pris des stéroïdes anabolisants, ces produits dopants de synthèse destinés à augmenter la masse musculaire, la force, l’endurance et la récupération. Le docteur Harrison Graham Pope Jr., un professeur en psychiatrie a l’Ecole médicale de Harvard aux Etats-Unis, s’est penché sur les évènements. L’expert a déclaré au quotidien norvégien Verdens Gand que « Breivik les a aussi consommé dans le but d’accroître son agressivité et de se sentir invincible. » [19.01.2012]

2013 – ALLEMAGNE – UN CULTURISTE DROGUÉ à l’ecstasy dézingue l’avion d’Angela   Merkel

«  Un bodybuilder sous ecstasy s’est introduit dans l’avion de la chancelière pour mener seul une fiesta d’enfer. Bilan : 100 000 euros de dégâts. Terrorisme ou coup de folie ? Un mois après l’attaque de l’avion d’Angela Merkel par un bodybuilder sous substances, la police vient de rendre des résultats s’orientant vers la seconde thèse. Le 25 juillet, un culturiste nommé Volkan s’introduisait dans le coucou de la chancelière pour mener seul une fiesta d’enfer. Les dégâts sont considérables. Selon Der Spiegel, l’individu sous ecstasy aurait vidé un extincteur, activé le toboggan d’urgence en abîmant l’aile de l’avion avant de s’attaquer au tableau de bord. Selon des experts, l’avion aurait d’ailleurs pu décoller à la suite de ses manipulations. Au final, plus de 100 000 euros de dégâts. Assiégé par la police pendant quatre heurs, Volkan aurait été découvert empaffé en slip dans le lit de la suite aérienne d’Angela Merkel. En bon patriote choqué, un chien policier aurait réveillé l’homme en le mordant. Selon le procureur, les raisons de cette crise de démence restent à déterminer. Les parents de Volkan évoquent les bouffées délirantes de leur fils à Der Spiegel. Un médecin aurait aussi détecté une schizophrénie naissante. » [Le Point, 30.08.2013]

2013 – LA RIVIERE-DRUGEON – Didier Grosjean (FRA) : la justice en accusation !

Texte du journaliste Fred Jimenez : « La famille d’Aurélia Varlet s’apprête à déposer une plainte contre l’Etat, en se basant sur les plaintes jamais prises au sérieux, déposées contre Didier Grosjean par sa précédente compagne. Quelles sont les responsabilités des services de l’Etat, police, gendarmerie, justice, dans le meurtre d’Aurélia Varlet, suivi du suicide de son auteur Didier Grosjean le 14 août à la Rivière-Drugeon ? Aucune si l’on s’en tient seulement à ces faits. Dans leur brutalité inouïe, ils racontent l’histoire d’un homme de 54 ans, excessivement possessif et instable, abusant des stéroïdes anabolisants, car au fond terriblement inquiet de sa virilité et incapable de gérer une relation amoureuse autrement qu’à travers le prisme d’une jalousie maladive.

Des plaintes jamais prises au sérieux

Mais il y a eu un avant. Et c’est en raison de cet avant que Me Randall Schwerdorffer s’apprête à assigner l’État en justice au nom de la famille d’Aurélia Varlet. Cet avant avait pour prénom Agathe, qui a vécu huit ans en enfer avec Didier Grosjean. Et les plaintes qu’elle a déposées contre lui, pour des faits graves, ont toutes été classées. Aujourd’hui, l’avocat, qui s’est fait communiquer ce lourd dossier, l’affirme: « La justice a agi avec une légèreté déconcertante.  Quand elle est venue nous voir et nous raconter son calvaire, elle était en larmes. Elle disait qu’elle aurait dû être à la place de ma fille », évoque Patrick Varlet d’une voix brisée. « Nous voulons comprendre ce qui s’est passé et savoir si des personnes ont protégé Didier Grosjean », ajoute Giovanni, le frère d’Aurélia.

« Ce drame doit servir de leçon»

« Depuis la mort de ma sœur, des tas de gens sont venus nous dire qu’il était dangereux et violent. Malgré les plaintes d’Agathe, il n’a jamais été placé en garde à vue, il n’a jamais été envoyé devant un psychiatre, il n’a jamais comparu devant la justice. C’est pourtant tellement logique. J’aurai fait le quart de ce qu’on m’a raconté, on m’aurait jeté en prison. Avec mon père, on veut creuser tout ça et on ne lâchera pas l’affaire. »

Enlèvement en plein partiel dans un amphi

« me s’il faut révéler le scandale, ça ne nous la ramènera pas mais on ne peut pas rester les bras croisés et se dire qu’elle est partie. Si Didier a bénéficié de complicités, il faut qu’elles se paient. Le rôle de la justice, c’est de protéger les gens. Si cela avait été fait, ma fille serait toujours vivante. Le 25 novembre dernier, c’était le jour des violences faites aux femmes. Il y a des discours aberrants et ce drame qui nous oblige à survivre doit servir de leçon », assure Patrick Varlet.  Le 25 janvier 2011, Agathe dépose une première plainte pour enlèvement et séquestration, une semaine après avoir trouvé le courage de le quitter. Les faits se sont déroulés en plein amphithéâtre de la faculté de droit de Besançon où la jeune femme doit passer un partiel. Didier Grosjean vient l’empoigner à son banc, en menaçant de « faire un carnage» avec une arme qu’il tient cachée sous son imperméable. C’est un étudiant, inquiet de ce départ subit, qui donne l’alerte. Aucun témoin ne sera entendu. Querelle d’amoureux conclut le parquet de Besançon… (sic). Le mois suivant, deux autres plaintes sont déposées : l’une pour harcèlement et menaces de mort, l’autre pour mise en danger de la vie d’autrui après une incroyable course-poursuite en voiture qui s’achève dans le talus pour Agathe. Les deux procédures se concluent par un classement sans suites.  La jeune femme sera entendue une quatrième fois après avoir adressé une lettre où elle résume en 14 points les violences qu’elle a subies et continue à subir de son ex-compagnon. Le procureur de La République demande un complément d’enquête. « Aujourd’hui, on nous dit qu’elle a retiré toutes ses plaintes et c’est faux », tonne Me Schwerdorffer. « Elle a retiré celle pour harcèlement, pour avoir la paix. Et c’est tout. Il n’y a qu’en Amérique où retirer sa plainte éteint l’action publique. En outre, l’ordre du procureur de la République en personne, de procéder à une perquisition chez Didier Grosjean, n’a pas été suivi. On y aurait découvert les armes qu’il n’avait pas le droit de détenir, bien que chasseur. Il y a une inaction totale dans ce dossier, une négligence et un manque d’attention, des fautes caractérisées. On a laissé Didier Grosjean monter dans un sentiment de toute puissance ! » [estrepublicain.fr, 10.01.2015]

2014 – ETATS-UNIS – Les footballeurs américains sont-ils des criminels en puissance sur leurs compagnes ?

1. Texte de l’hebdo VSD: « C’est la question que se pose de nombreux observateurs du football américain après la suspension par la National Football League (NFL) de cinq joueurs dont Ray Rice, l’attaquant vedette des Baltimore Ravens. Début septembre dans une vidéo d’ascenseur d’hôtel qui avait fait scandale, on voyait le joueur frapper sa compagne au visage jusqu’à ce qu’elle s’écroule inconsciente. Depuis, la polémique enfle. Sandy Padwe, journaliste sportif et professeur à la prestigieuse université de Columbia, s’étonne ‘’qu’aucune étude sérieuse sur le lien entre les produits anabolisants que prennent les joueurs avant les matches et la violence qu’ils montrent quand ils rentrent chez eux’’ n’ait été menée. Et cela alors que, selon le quotidien USA Today, sept cents joueurs de la ligue ont eu affaire à la justice depuis 2000, la plupart pour des agressions sur des proches. » [VSD, 2014, n° 1935, 25 septembre, p 13]

 

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Ray Rice

 

2 – Texte du quotidien gratuit 20 Minutes: « Les footballeurs américains ne sont pas vraiment de doux poètes. Leur sport est d’une violence extrême mais c’est dans la coulisse que la Ligue de foot US est secouée par des scandales de violences conjugales. Ray Rice, Adrian Peterson et Greg Hardy, trois joueurs célèbres sont déjà sous le coup de graves accusations et un nouveau cas pourrait éclater au grand jour : Jonathan Dwyer, coureur des Arizona Cardinals a été arrêté et interrogé le mercredi 17 septembre par la police de Phoenix dans le cadre d’une enquête sur des violences domestiques. Dans l’immédiat, aucune information n’a filtré sur ce qui pourrait être reproché au joueur de 25 ans, marié et père d’un fils. Mais les polémiques autour de la NFL ne font qu’augmenter. Ne nous y trompons pas, derrière cela, il y a de graves problèmes de dopage qui peuvent avoir des conséquences désastreuses, thèse avancée dans l’affaire Oscar Pistorius (un athlète sud-africain coupable du meurtre de sa compagne) . Rappelons qu’un catcheur américain, Chris Benoit, s’était donné la mort après avoir assassiné son épouse et son fils. On ne parle plus d’augmenter les performances sportives. On parle de femmes en grand danger. » [20 minutes, 19.09.2014]

2014 – TOUOUSE – Un culturiste résiste aux décharges de Taser

« Il aura fallu plusieurs décharges de pistolet à impulsions électriques pour le calmer. Une vingtaine de policiers ont été nécessaires mardi soir à Toulouse (Haute-Garonne) pour maîtriser un culturiste, en conflit avec sa petite amie, dans un état de surexcitation tel qu’une première décharge de Taser a fait sur lui « l’effet d’une piqûre de moustique ».

Trois fonctionnaires ont été légèrement blessés dans l’empoignade avec le colosse, qui n’entendait pas céder aux exigences de sa petit amie et refusait de quitter l’appartement, dans le quartier des Minimes. L’arrivée sur place d’une première équipe de policiers a permis d’extraire la jeune femme. Mais la situation a dégénéré avec le bodybuilder au point que les policiers ont dû appeler à la rescousse plusieurs équipages. La Dépêche du Midi précise que l’homme, dopé aux anabolisants, a été emmené à l’hôpital comme le prévoit la procédure après des décharges. Il a ensuite été placé en garde à vue. Nul doute qu’il devra répondre de sa résistance plus que musclée à son interpellation. » [Leparisien.fr, 25.06.2014]

2015 – MONTBELLIARD – Un culturiste épinglé par la douane pour un colis bourré de      drogues pour ‘’gros bras’’

Texte du journaliste Sam Bonjean : « Depuis un bon moment, il était dans le collimateur des enquêteurs. Depuis notamment qu’un certain Hervé Meraihia, l’auteur présumé du triple meurtre de Belfort en janvier 2014, suicidé depuis, l’avait mis en cause affirmant que le quadragénaire lui avait procuré des produits ayant agi sur son psychisme : ‘’Il n’en jamais rien ressorti et rien n’a été établi’’ réfute fermement Alain Dreyfus-Schmidt, l’avocat de ce Voujeaucourtois de 42 ans, interpellé mercredi. Et ce à la suite d’un contrôle des douanes. Un colis provenant de Malte attire l’attention des agents lors de son arrivée dans un centre de tri du Pays de Montbéliard. A l’intérieur, il y a effectivement une ribambelle de produits: 2 000 cachets de Clenbutérol (NDLR : un produit, à l’origine d’usage vétérinaire, des hormones de croissance, des anabolisants et du Viagra pour une valeur estimée par les enquêteurs à près de 8 000 euros. Les gendarmes de Bavans sont sollicités pour procéder à une perquisition au domicile voujeaucourtois du destinataire du colis. Lequel est, par ailleurs, gérant d’une boutique, à Belfort, de compléments alimentaires « sportifs et naturels », insistait l’intéressé, hier à 17 h 15, sur le parvis du tribunal de Montbéliard d’où il est ressorti libre, sous contrôle judiciaire, avec néanmoins une mise en examen sur le dos, notamment pour détention de produits pharmaceutiques sans justificatif.

Solide gaillard aux biceps hypertrophiés et pectoraux débordant sous son t-shirt

Ce solide gaillard aux biceps hypertrophiés et aux pectoraux débordant sous son t-shirt moulant assume sa commande mais ne veut pas qu’il y ait méprise. « Je fais du bodybuilding et pour atteindre un certain niveau, il est nécessaire davoir recours à ces produits. Mais ça n’a strictement rien à voir avec mon magasin et les produits que je vends. Ce sont deux choses bien distinctes. Le Clenbutérol, par exemple, est utile pour sécher (NDLR : pour faire fondre au maximum les graisses). Ce colis, cest une commande que javais passée mi-juin. Je suis en phase de préparation pour des concours en octobre du côté de Béziers, en novembre près de Saint-Etienne et en mars 2016 à Colmar. Certaines épreuves font office de qualificatifs pour des sélections univers et monde », justifie le culturiste. À ce stade, deux questions se posent et s’imposent: n’y a-t-il pas de contrôle antidopage dans ces compétitions sous l’égide de fédérations connues et n’est-ce pas jouer avec sa santé que d’utiliser pareils produits quand on sait que plusieurs candidats aux podiums sont morts des suites de cancers fulgurants ? À la première question, la réponse fuse : « Certaines fédérations tolèrent le recours à certains produits ». Quant à la santé? « Tout est dans la mesure. Moi, je fais deux contrôles sanguins par an et je suis nickel ».

Certaines substances sont libres aux Etats-Unis

Son avocat complète: « Il faut aussi savoir que certaines substances sont interdites ici mais quelles sont libres de circulation aux ÉtatsUnis par exemple. Certains produits sont inoffensifs... » Aucune fermeture du magasin belfortain n’a été ordonnée et le mis en cause le répète: « Cétait pour ma consommation personnelle. Cétait un traitement pour une année entière». Il conteste aussi la valeur estimée du paquet. Le juge d’instruction Pallière, sur le départ, transmettra donc ce sulfureux et musclé dossier à son successeur. L’une des pistes d’investigation portera notamment sur le rôle du mis en cause. Simple athlète en quête de succès frelatés ou fournisseur d’autres adeptes des mêmes rêves de gloire ? Le sport et ses dérives, à l’aune de la justice. » [L’Est Républicain, 09.07.2015]

2016 – TOUOUSE – Un culturiste pète les plombs et blesse cinq personnes

Texte de la journaliste Amandine Briand : « Un jeune culturiste de 24 ans a été placé en garde à vue à Toulouse, après avoir semé une belle pagaille dans une pizzeria toulousaine et blessé cinq personnes . C’est le bilan d’une soirée agitée, samedi 17 septembre 2016, rue de la Colombette. Tout a commencé par une banale soirée en couple dans une pizzeria. Ce soir-là, peu avant 22 heures, alors qu’un jeune homme de 24 ans venait de prendre place dans le restaurant avec sa compagne, les choses ont presque immédiatement dégénéré. Le jeune homme, culturiste confirmé « a adopté un comportement dérangeant et agressif dès le début du repas » indique ainsi une source policière. Et c’est au moment de payer que tout s’est accéléré. Toujours d’après les éléments recueillis par les policiers, le client aurait mis un coup de poing au pizzaïolo sans raison apparente. L’intervention du patron du restaurant n’a fait qu’empirer les choses puisque l’altercation a viré en bagarre générale. Dans la confusion, le client agressif s’est retrouvé au sol où il a réussi à se saisir d’un couteau avec lequel il a menacé les employés. L’homme a ensuite tout renversé sur son passage et cassé du mobilier avant de s’enfuir tout en menaçant de mort le pizzaiolo. Rapidement rattrapé dans la rue par des fonctionnaires de police, alertés par le patron de la pizzeria, l’homme a été interpellé. Constatant que le jeune homme souffrait d’une blessure à la main, visiblement antérieure aux événements de la soirée, les policiers l’ont transféré à l’hôpital pour qu’il y soit soigné. Mais alors qu’il était en train d’être pris en charge, sous la surveillance de deux policiers, l’homme est de nouveau entré en crise. ‘’Il a fait valser un brancard et s’en est pris aux deux collègues’’ poursuit notre source policière. Bilan de la soirée : deux policiers blessés ainsi que trois employés de la pizzeria. Finalement maîtrisé, l’individu a pu être placé en garde à vue où il a expliqué ne se souvenir de rien. Depuis deux semaines, l’homme avait consommé de l’alcool et des anabolisants régulièrement. Un cocktail explosif qui pourrait être à l’origine de ces accès d’extrême violence dont l’homme affirme n’avoir gardé aucun souvenir. Lundi 19 septembre, l’homme était en prolongation de garde à vue. Une expertise psychiatrique a été demandée et des analyses biologiques devront déterminer la dose d’anabolisants consommée par le jeune homme. » [Côté Toulouse, 19.09.2016]

 

Sur le même thème : « La rage meurtrière des homo anabolicus », un article paru en 2013 dans le mensuel scientifique « ATHENA » (Belgique) signé Philippe Lambert avec la collaboration du Dr JPDM

 

 

La Rage des stéroïdes (suite) : Pour ceux qui veulent explorer plus loin la compréhension de cet effet secondaire spécifique de la consommation de stéroïdes anabolisants, nous vous proposons quelques références à lire sans modération.

 RÉFÉRENCES : La RAGE DES STÉROÏDES ANABOLISANTS (« Roid Rage »)

ANTONIO José. – Excès, abus et stéroïdes : exposé sur la rage des stéroïdes et autres mythes. – Flex, 1997, n° 18, janvier, pp 142-145

BRUNET Mathias. – Mémoires d’un dur à cuire. Les dessous de la LNH. – Montréal (CAN), éd. des Intouchables, 2005. – 182 p

 CANSECO José. – Juiced : Wild Times Rampant’Roids, Smash Hits and How Baseball Got Big. – New York, ReganBooks, 2005. – 290 p

CHNEIWEISS Laurent. – Mise au point. Les stéroïdes anabolisants peuvent entraîner des troubles du comportement. – Panorama du Médecin, 1989, n° 3050, 31 octobre, p 9

DALBY J.T. . – Brief anabolic steroïd use and sustained behavioral reaction (letter). – Am. J. Psychiatry, 1992, 149, n° 3, pp 271-272

GOETGHEBUER Gilles. – La rage des stéroïdes. – Sport et Vie, 1999, n° 9 HS, janvier, pp 20-27

HENDERSON Thomas « Hollywood » et KNOBLER Peter. – Out of control. Confessions of NFL casaualty. – New York G.P. Putnam’s sons, 1987. – 304 p

HONDELATTE Christophe. – Crime et châtiment : l’affaire Jamel Leulmi. – France 3, 31 octobre, 20 h 55

LAMBERT Philippe. – La rage des stéroïdes. – Lifestyle (Tempo Médical), 2013. – avril, pp 3-5

LAMBERT Philippe. – La rage des stéroïdes. – Bodytalk, 2013, n° 78, avril-mai, pp 30-31

LAMBERT Philippe. – La rage meurtrière des homo anabolicus. – Athena, 2013. – n° 291, mai, pp 26-29

LAMBERT Philippe. – La rage meurtrière des stéroïdes. – Echo Magazine, 2014, n° 45, 6 novembre, pp 18-19

LEJOYEUX Michel et ADES Jean. – Les stéroïdes anabolisants provoquent fréquemment des troubles thymiques et psychotoniques. – Panorama du Médecin, 1988, n° 2827, 18 octobre, pp 36-35

de MONDENARD Jean-Pierre. – De bien tristes gladiateurs. – Le Figaro, 2000, n° 17271, 21 février, p 29

de MONDENARD Jean-Pierre. – Rage des stéroïdes – Canal+ présente une série consacrée à O.J. Simpson accusé d’un double meurtre perpétré en juin 1994. En toile de fond l’hyperviolence induite par les stéroïdes anabolisants. – Blog, https.//dopagedemondenard.com

 de MONDENARD Jean-Pierre. – Rage des stéroïdes (suite) – Affaires d’hyperviolence des gros bras sous l’influence de stéroïdes anabolisants. – Blog, https.//dopagedemondenard.com

 MURPHY Ryan. – The People VS OJ Simpson – Série américaine diffusée sur Canal + du 10 novembre au 8 décembre 2016

NACK W., YAEGER D. et CLIVE T.. – Bodybuilding ton univers impitoyable. Les rois du culturisme ont le meurtre facile. – Courrier International, 1998, n° 416, 22-28 octobre, pp 51-53

OHL Paul E.. – Les gladiateurs de l’Amérique. – Montréal (CAN), éd. Stanké, 1977. – 254 p

POPE Harrison Graham et KATZ David L. – [Troubles thymiques et psychotiques provoqués par l’utilisation des stéroïdes anabolisants] (en anglais). – Am. Jour. of Psych., 1988, 145, n° 4, avril, pp 487-490 (commentaires : Panorama du Médecin, 1988, n° 2827, 18 octobre, pp 36-37)

POPE Harrison Graham et KATZ David L. .- Effets psychiatriques du dopage aux stéroïdes androgènes-anabolisants. – Revue AEFA, 1990, n° 117, oct-déc, pp 17-20 ; 2e symposium mondial sur le dopage dans le sport de la Fondation Internationale d’Athlétisme (IAF), Monte-Carlo, 5-7 juin 1989. – Monte-Carlo (MCO), éd. Fondation Internationale d’Athlétisme, 1990. – 195 p (pp 117-122)

POPE Harrison Graham et KATZ David L. . – Homicide and near-homicide by anabolic steroid users. – J. Clin. Psychiatry, 1990, 51, pp 28-31

POPE Harrison G., KOURI Elena M. et HUDSON James I. . – Effects of supraphysiologic doses of testosterone on mood and agression in normal men. – Med. Sci Sports Exerc., Arch Gen Psychiatry, 2000, 57, n° 2, février, pp 133-140

ROUSSELOT Fabrice. – L’affaire Rae Carruth, mauvaise passe pour le foot américain. – Libération, 15.01.2001

 SCHULTE Heather M., HALL Molly J., BOYER Michelle. – Domestic violence associated with anabolic steroid abuse. – Am. J. Psychiatry, 1993, 150, february, p 2

STREET Chris. – Mauvais comportement : trois études de plus sur la fameuse ‘’rage’’ stéroïdienne. – Flex, 1997, n° 23, octobre-novembre, pp 99-100

TUNG-PING Su « et al ». – Stéroïdes anabolisants : effets neuro-psychiatriques chez le volontaire sain normal de sexe masculin. – JAMA, France, 1993, 18, n° 268, 30 septembre, pp 727-730

ZWOLINSKI Mark. – John Kordic : le combat de sa vie. – Montréal (CAN), éd. du Roseau, 1996. – 266 p

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Voir également sur ce blog :

Rage des stéroïdes – Canal+ présente une série consacrée à O.J. Simpson accusé d’un double meurtre perpétré en juin 1994. En toile de fond, l’hyperviolence induite par les stéroïdes anabolisants  (30 novembre 2016)

 

 

Tennis – Les forçats de la langue de bois

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Mise à jour enrichie le 29 novembre 2016

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Dans ce blog nous avons abordé à plusieurs reprises les relations entre dopage et petite balle jaune : Fabio Fognini et l’absence de fraude dans le peloton du Top 100 ; Maria Sharapova et la consommation généralisée du meldonium par les sportifs russes ; le match par média interposé entre Andy Murray et Boris Becker, le premier s’interrogeant sur les capacités physiques exceptionnelles de certains joueurs, l’autre le reprenant de volée pour dire « tant qu’on n’a pas de preuve, on se la ferme. » Pour finir, lors de la finale du Tournoi de Monte-Carlo, l’image de Gaël Monfils saoulé des balles de Rafael Nadal, s’appuyant sur sa raquette verticale posée au sol comme une canne pour se reposer entre les points.

Aujourd’hui, nous vous proposons la litanie des explications bidons du ‘’milieu des courts’’ dont la plus nulle est de vouloir faire croire au bon peuple des supporteurs qu’aucune pilule absorbée dans l’environnement immédiat d’un match ne peut améliorer « la coordination, la faculté de sentir la balle, la réceptivité ou le timing. » C’est possible sauf que la majorité des drogues de la performance, déjà depuis plusieurs décennies, ne sont pas consommées juste avant la partie mais en amont des compétitions. Ainsi utilisées, elles améliorent efficacement les qualités athlétiques et ce dans toutes les spécialités sportives (tennis, foot, rugby, course à pied, cyclisme, etc.). Résultats des courts : on se déplace et on démarre plus vite, on saute plus haut (smash), on frappe plus fort avec plus de précision, on tient plus longtemps l’échange et on est toujours vaillant au tie-break du cinquième set.

Voici l’abécédaire de A à V des joueurs, officiels, médecins, journalistes tous convaincus que le dopage « n’est pas efficace pour aider les joueurs » !

Lecteurs, vous n’êtres pas obligés de les croire…

 Tennis versus dopage : Autres articles qui peuvent vous intéresser

 Le Top 100 : trop propre pour être honnête (publié le 1er février 2016)

Meldonium – Le cas Sharapova interpelle (publié le 9 mars 2016)

Tennis – Suspicion légitime (publié le 19 avril 2016)

Match Murray-Becker arbitré par … Lendl (publié le 25 avril 2016)

Tennis – C’est avec un grand oui que l’on peut affirmer que le dopage est efficace sur les courts. Pourquoi ? (publié le 26 avril 2016)

Tennis – En réalité, les AUT sont destinées à légaliser le dopage et sont surtout contraires à l’éthique médicale (publié le 16 septembre 2016)

Tennis – Autorisation de tricher – Après les sœurs Williams, Nadal enfin démasqué… merci l’ITF et l’AMA (publié le 19 septembre 2016)

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Voile (suite) – Une condition physique de haut niveau est indispensable

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Si l’on en croit les reportages et interviews des skippers actuels – certains présents sur le Vendée Globe – on constate sans surprise que leur condition physique fait l’objet d’un entraînement de sportifs de haut niveau.

Sous la conduite d’un coach personnel, ils enchaînent des exercices de cardio (vélo, stepper, tapis de course pour les plus légers…), de musculation, de gainage, le tout renforçant les aptitudes mentales, la lucidité, la récupération, la vitesse d’endormissement. Et sur la majorité des paramètres athlétiques qui boostent le navigateur dans les moments compliqués de grand vent, le dopage dont le coup de pouce sur le rendement du corps connu de l’ensemble des spécialités sportives est parfaitement adapté aux exigences physiques des skippers de longue haleine. Il permet de façonner un corps d’athlète pendant des semaines et – cerise sur le gâteau – bien maîtrisé, il sera indétectable à l’arrivée de l’épreuve. Et tout le milieu de la voile se gargarisera de son statut de sport pur confirmé par des contrôles antidopage tous négatifs.

Seuls les tests inopinés peuvent débusquer les fraudeurs. A ma connaissance, s’il y en a, ils sont pratiqués de façon exceptionnelle.

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Régler les voiles ou manœuvrer le bateau par vent de force 8 et plus, exigent des qualités physiques pouvant être transcendées par le dopage

Tennis – Comme pour le foot, le physique fait de plus en plus pencher la balance pour enquiller les perfs…

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Et le dopage peut parfaitement booster les breaks décisifs.

 Dans L’Equipe du 21 novembre 2016, Patrick Mouratoglou, l’entraîneur de Serena Williams, décrypte l’évolution du tennis en prenant l’exemple d’Andy Murray le nouveau n° 1.

« Andy numéro 1 mondial, c’est le triomphe du tennis d’aujourd’hui. Novak a le même tennis que lui, Rafa est plus typé terre battue, mais tous les trois ont les mêmes qualités : ultraphysiques, très durs à déborder, très intenses, faisant très peu de fautes. Ils cherchent à être agressifs ou plus exactement à dominer l’échange mais toujours en jouant un tennis pourcentage. »

 

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Andy Murray

 

Face à de telles caractéristiques, qui peut encore soutenir que le dopage serait inopérant sur les courts. Rappelons que les drogues de la performance font sauter plus haut, taper plus fort et plus longtemps, démarrer et courir plus vite, maintenir son niveau physique plus longtemps, booster sa vigilance et sa concentration pour lire plus vite le jeu…

Ajoutons que dans tous les sports comme dans le tennis, le physique prend le pouvoir et le dopage avec. Les contrôles antidopage négatifs ne sont pas la preuve que le coup de pouce biologique est refoulé en dehors des courts.

Compte tenu de cette carence des analyses biologiques et bien que le Britannique, ces derniers temps, demande plus de contrôles, rien ne modifiera la suspicion que l’on peut avoir sur son évolution physique.

 POST-IT –  Murray veut plus de contrôles

 « Cette année, j’ai été contrôlé plus que jamais, entre 20 et 30 fois. Je suis pour plus de contrôles. Plus il y a en a, mieux c’estLe prize money dans le tennis est extrêmement élevé, on doit regarder combien on dépense dans les tests antidopage. Ce qui est arrivé en Russie est vraiment mauvais, mais je ne pense pas que le problème soit seulement la Russie ou l’athlétisme. C’est aux instances dirigeantes de savoir à quel point elles veulent lutter contre le dopage. » Andy Murray (ECO), tennisman professionnel depuis 2005, n° 1 mondial fin 2016 [Orangesports, 13.11.2015]

 Commentaires JPDM – Déjà, de ne pas savoir de façon précise combien il a passé de contrôles antidopage dans l’année paraît suspect. L’écart de 33 % (‘’entre 20 et 30 fois’’) dans le nombre des tests effectués nécessite une explication. C’est comme de se glorifier en annonçant que l’on a remporté 30 tournois alors qu’en réalité, 20 est le bon chiffre.

Par ailleurs, s’il a subi 30 contrôles, tous négatifs, deux diagnostics sont possibles :

  • Soit il ne dope pas ; c’est possible mais la preuve manque (voir le 2e diagnostic)
  • Soit les contrôles c’est du vent ; on penche pour cette seconde hypothèse.

 PUNCHLINE Dr de Mondenard

 Les maîtres des courts et autres consultants nous serinent à longueur d’année que le dopage au tennis n’est pas déterminant car il n’améliore pas le toucher, la précision, la concentration, etc. Alors que, parallèlement, on nous dit que le jeu de la petite balle jaune est de plus en plus physique. Or, les drogues de la performance permettent de courir plus vite, plus longtemps, démarrer sur les chapeaux de roues, sauter plus haut (détente verticale), taper au fil des sets de plus en plus fort sur la balle afin de dézinguer la résistance de l’adversaire. D’affirmer que la dope ne sert à rien pour grimper dans la hiérarchie, c’est enfumer le public en voulant lui faire croire que le tennis n’est pas plus physique que de jouer au babyfoot.

URSS-RUSSIE – La culture de la performance sportive boostée par la science date des années 1930-1940

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Récemment, lors de l’affaire du meldonium, un contingent important de sportifs russes a été écarté des Jeux de Rio pour avoir été contrôlé positif à ce médicament interdit par l’AMA depuis le 1er janvier 2016 ;

Le produit en question utilisé en thérapeutique dans les pathologies cardiovasculaires, figurait dans la plupart des pharmacies haute performance de la Russie. Le 26 octobre dernier, le site l’Esprit du Judo publiait une interview de Dimitry Morozov, l’entraîneur en chef de l’équipe masculine russe de judo, qui donnait la clef pour comprendre la consommation très répandue parmi les sportifs de haut niveau de médicaments de soutien : « Il faut bien comprendre une chose : en Russie – et avant la Russie, l’URSS – il est normal de soutenir son corps pendant les périodes d’entraînement intense. C’est culturel. Le haut niveau n’est pas une activité normale pour un corps humain. Donc, si tu veux que ton corps soit capable de supporter cet effort, il faut l’aider. C’est une question d’équilibre. »

Dans un précédent texte publié dans ce blog, nous écrivions : « Depuis 1952 et leurs premiers Jeux olympiques à Helsinki, les Soviétiques (Russes à partir de 1992) n’ont qu’une idée fixe : remporter le plus de médailles possibles grâce à un « truc » d’avance sur toutes les autres nations, notamment les Etats-Unis.

1952 – « ARME SECRÈTE POUR HELSINKI »

 C’est le titre d’un article paru dans Sport Sélection de juillet 1952 qui ‘’détaille’’ sans beaucoup de précision la technique – l’électropneumatique – mise au point par les savants soviétiques pour amasser des médailles olympiques.

electro-pneumatique

Or, en réalité, cette quête de l’amélioration du rendement humain, a commencé dès la décennie 1930-1940. C’est dans le corps d’un article signé par le Dr Louis Zwahlen – ancien président de la Fédération française de cyclisme (ce dernier s’étonnant à juste titre que le Tour de France ne soit suivi par aucun médecin) que l’on apprend que les Soviétiques sont très largement en tête au plan du nombre des publications scientifiques traitant de la performance sportive.

1

Dr Louis Zwahlen, ancien président de la Fédération française de cyclisme (1941-1942). – Science et Vie, 1949, n° 382, juillet, p 68

     Un dopage d’Etat culturel

En analysant ce texte paru en 1949, on apprend que pour la période de 1930 à 1940 au plan des publications scientifiques traitant du sport, l’Union soviétique caracole en tête avec 44% des travaux contre 20% aux USA et 10% à l’Allemagne. En revanche, la France avec 0,5% de la production mondiale se classe « en fort médiocre rang ». Ce dernier chiffre est concordant avec les performances sportives des sportifs hexagonaux de l’époque.

Donc, avec un tel passé, rien de surprenant à ce que l’élite sportive de la Russie actuelle soit médicalisée sous la directive de l’Etat. Les différentes affaires impliquant des drogues de la performance ayant émaillé le parcours sportif de l’URSS puis de la Russie depuis des décennies, accréditent sans nuance que dans ce grand pays dirigé aujourd’hui par Vladimir Poutine le dopage d’état est toujours en place.

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                                                      Science et Vie, 1949, n° 382, juillet

Athlétisme (sprints, lancers, épreuves combinées, courses de demi-fond, marathons…) et positive attitude

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De longue date, plus personne parmi le public ne croit que le sport numéro un des Jeux olympiques n’est épargné par le dopage.

Les témoignages recueillis notamment parmi les anciens champions et les dirigeants fédéraux, tous appartenant au milieu des joutes athlétiques, montrent bien que dès le départ ils ont essayé d’adopter la méthode Coué en minimisant le fléau et, pour certains mêmes, de vouloir faire passer les stéroïdes anabolisants pour des vitamines.

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Cyclisme – Fractures annuelles de la clavicule (suite) : les chiffres

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Depuis 2010, par année, nous avons recensé le nombre de clavettes brisées chez les cyclistes professionnels masculins.

 2010    14 ; 2011   142012    22 ; 2013    12 ; 2014    22 2015    25 ; 2016    24

 Soit, en 7 ans, 133 (moyenne 19/an) dont 14 récidivistes

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Maxime Bouchet, fracture de la clavicule gauche lors de la 5e étape de Paris-Nice 2014

Le Grand Bêtisier de L’Equipe (suite) – Les valeurs du foot à la mode Tapie :  »saler » à son insu la soupe de l’entraîneur !

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Dans L’Equipe du 18 novembre, Yohann Hautbois, journaliste au quotidien sportif, écrit deux pleines pages sur le parcours déterminant de l’entraîneur belge Raymond Goethals sur les performances du Club Marseillais face à l’AC Milan dans la Coupe d’Europe des clubs champions.

 

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Raymond Goethals et Bernard Tapie

 

 Première version en direct sur Paris Première

 Visiblement, le journaliste est un néophyte puisqu’il nous ‘’vend’’ une histoire que lui a raconté Bernard Tapie en off et que ce dernier « nous a fait promettre de ne pas raconter » ajoute Hautbois. Or, cette fable a déjà été relatée par Bernard Tapie lui-même en direct sur  la chaîne de télévision Paris-Première le 16 mars 2004 à 22 h 25.

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Dans mon ouvrage « Dopage dans le football : la loi du silence » paru en 2010, dans un chapitre consacré à « Tapie, l’OM ou la bonne alchimie », j’avais déjà décrit et commenté cette Tapinade sans garantie que les faits rapportés en direct par BT à la TV soient authentiques.

1

Dr JPDM – Dopage dans le football. – Paris, éd. J.C. Gawsewitch, 2010. – 379 p (pp 85-86)

                                pros          p-3   

                            Le ‘’matos’’ destiné aux joueurs selon Bernard Tapie

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Yohann Hautbois. – Raymond ramène sa science – L’Equipe, 18 novembre 2016

 Un seul match dans la semaine…

Entre la version en direct de 2004 sur Paris-Première et celle de L’Equipe du 18 novembre 2016, on constate que l’ex-boss de l’OM souffre de trous de mémoire à répétition.

En effet, lorsqu’il explique au journaliste du quotidien sportif que « l’affaire se passe au cœur d’une semaine chargée pour les Phocéens avec trois matches à jouer tous à l’extérieur dont le dernier à Paris, Tapie décide pour éviter la fatigue que le groupe ne rentrera pas à Marseille. »

En réalité, les trois matches concernés se sont déroulés sur douze jours : le 29 mai (finale de la Coupe d’Europe contre l’Etoile Rouge), le 02 juin (1/2 finale de la Coupe de France contre Rodez) et le 08 juin (finale de la Coupe de France contre Monaco). Ce qui fait une semaine d’intervalle entre les deux derniers matches.

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Autre différence beaucoup plus éclairante sur les capacités mnésiques de l’ancien ministre de la ville, le nom du médicament introduit en douce dans la purée de Goethals change entre les deux versions. Le comprimé de Tranxène® de 2004 devient en 2016 du Valium® avec une nuance supplémentaire : le médecin de l’OM est dans le coup ! Ajoutons que ces deux produits sont des benzodiazépines dont l’indication thérapeutique principale est l’anxiété et non l’induction du sommeil, même si dans les effets secondaires on enregistre des troubles de la vigilance.

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 En 12 ans, le Tranxène® se transforme en Valium®

 Rappelons que ces deux médicaments, en 1991 date des faits, appartiennent à la liste I, nomenclature des produits toxiques (ex-tableau A) du marché. L’un comme l’autre comportent des contre-indications, des mises en garde, des précautions d’emploi. L’âge du patient et l’état des reins peuvent augmenter l’efficacité et donc les risques. Par exemple, ce genre de molécule peut provoquer une perte d’équilibre avec des risques de chutes potentiellement graves. Tout le monde sait, mis à part ses affidés, que Tapie est un drôle de voyou. Connaissant le personnage avec toutes les casseroles qu’il trimballe, il n’est pas sûr que l’histoire soit vraie à simplement… 25% !

Mais que dire du journaliste qui gobe ce qu’on lui raconte sans vérifier ? Dernière réflexion : j’ose espérer que le médecin de l’OM n’était pas complice de cette mise en danger de la vie d’autrui !

Rappelons-nous le fait divers de ce père d’un joueur de tennis qui avait mis du Tranxène® dans la bouteille de l’adversaire de son fils et qu’après le match perdu, en reprenant sa voiture, ce jeune concurrent en avait perdu le contrôle et s’était tué. Le père avait été condamné à plusieurs années de prison.

POST-IT 

D’une version à l’autre (2004 – 2016)

 En 2004, Bernard Tapie raconte l’histoire probablement très romancée en direct à la télévision, mais

  • L’OM n’a pas joué – en huit jours – trois matches à l’extérieur

  • Les joueurs étaient rentrés à Marseille entre la ½ et la finale de la Coupe

  • Le médicament anxiolytique utilisé, le Tranxène® (qui n’était pas un somnifère), 12 ans plus tard est devenu le Valium®

    Dans la première version, Tapie fait la manipulation tout seul. Dans celle de 2016, il est aidé par le toubib de l’OM.

Fréquence des blessures des coureurs cyclistes

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La course en tête de la clavette (suite)

 Parmi les vainqueurs du Tour de France qui se sont brisé la clavette à plusieurs reprises, on trouve en tête, détaché, le gagnant du Tour de France 2011, l’Australien Cadel Evans avec 4 cassures.

 

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Cadel Evans, vainqueur du Tour de France 2011

 

Trois autres lauréats du Tour sont classés ex-aequo en deuxième position avec 3 cassures.

  • Le Belge Philippe Thys (vainqueur du Tour en 1913-1914-1920)
  • L’Italien Fausto Coppi (vainqueur du Tour en 1949 et 1952)
  • Le Luxembourgeois Charly Gaul (vainqueur du Tour 1958)

Par ailleurs, en dehors des vainqueurs du Tour, il faut noter que Michel Pollentier entre 1972 et 1980 s’est rompu 8 fois la clavicule.

 

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Michel Pollentier, coureur professionnel de 1973 à 1983

 

Mais le record toutes catégories du cycliste récidiviste au nombre de fractures de la clavicule, mais pas que, appartient au stayer américain Boby Walthour qui exerçait son talent au début du XXe siècle. C’est l’hebdomadaire cycliste La Pédale qui en témoigne :

« Le vieux stayer américain, Bobby Walthour, qui fut l’un des plus prestigieux de la catégorie et qui a remporté le titre de champion du monde en 1904 et en 1905, détient un record, celui des blessures. Au cours de sa longue carrière sportive, il a totalisé : 28 fractures de la clavicule droite, 18 fractures de la clavicule gauche, 32 côtes brisées ou rebrisées, 16 points de suture à la jambe, plus de 100 cicatrices sur tout le corps, 60 cicatrices sur la tête, 6 chutes qui eussent pu être mortelles, 2 chutes dont on crût qu’il ne réchapperait pas et 6 doigts écrasés ! » [La Pédale, 1924, 2, n° 18, 22 janvier, p 6]

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Signalons qu’à l’époque de Walthour, les épreuves derrière moto étaient très dangereuses : taille et vitesse des engins, nombre de concurrents par rapport à la largeur des pistes.

Les corticos sont-ils des masquants efficaces de l’EPO ?

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Question d’un lecteur sur les microdoses d’EPO indétectables et sur les corticos associés à l’EPO comme « antiradars » de cette dernière

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                                                                                     Une seringue préremplie d’EPO     

 Q : « L’information suivante est-elle exacte ? J’avais cru comprendre que les microdoses d’EPO étaient en elles-mêmes rapidement indétectables ?

Pierre Bordry, l’ancien directeur de l’Agence française de dépistage du dopage (AFLD) de 2005 à 2010, évoque un autre problème : ‘’Certains corticoïdes, associés à l’EPO en dose faible, aboutissent à un véritable dopage. Mais dans l’analyse d’urine, on ne retrouve pas l’EPO’’. Ils agiraient comme des agents masquants’’.

Que pensez-vous de cette affirmation ? »

PS : trouvé sur cyclisme-dopage.com et issu de lexpress.fr du 07.10.2016

 

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Un flacon d’EPO

 

Dr JPDM – Le principe des microdoses est une technique efficace pour passer à travers les mailles du filet des tests antidopage. En fait, elle n’a rien d’innovant puisque, dès la fin des années 1970, les tricheurs – lors du début des contrôles des stéroïdes anabolisants – avaient découverts la faille en prenant des doses homéopathique de 15 ou 20 marques différentes, les effets sur les muscles sont identiques mais en revanche, l’élimination de chaque anabolisant est hyperaccélérée.

Ce principe des microdoses qui date de 1978 a été étendu à l’EPO, l’hormone de croissance, les corticoïdes, etc.

La parade contre les microdoses d’EPO administrées en intraveineuse consiste à contrôler les sportifs dans la soirée. En effet, on peut être négatif dès 6 heures du matin après une injection effectuée la veille, vers 23 heures.

N’étant pas un expert en toxicologie, concernant la question des corticoïdes masquant la prise d’EPO, je me suis adressé à l’un des laboratoires les plus expérimentés au plan mondial parmi la trentaine de structures analytiques exerçant leur activité sur les liquides biologiques des sportifs. Voici ce que m’a répondu le scientifique (qui n’exerce pas en France). « Le travail rappelé par l’ancien directeur de l’AFLD ne montrait pas la qualité d’agent masquant des corticos mais seulement leurs effets potentialisateurs des microdoses d’EPO. On avait ainsi introduit le monitoring des corticos dans les contrôles hors compétition de manière à en vérifier la prévalence et leur usage éventuellement synergique avec l’EPO. Très clairement, l’usage des corticos chez les sportifs n’a pas montré de différence hors ou en compétition. » Et notre interlocueur pour enfoncer le clou a ajouté :

« C’est un fantasme de croire que les corticos sont des masquants d’EPO. »