Les corticos sont-ils des masquants efficaces de l’EPO ?

Par défaut

Question d’un lecteur sur les microdoses d’EPO indétectables et sur les corticos associés à l’EPO comme « antiradars » de cette dernière

 corticoides           epo-2                

                                                                                     Une seringue préremplie d’EPO     

 Q : « L’information suivante est-elle exacte ? J’avais cru comprendre que les microdoses d’EPO étaient en elles-mêmes rapidement indétectables ?

Pierre Bordry, l’ancien directeur de l’Agence française de dépistage du dopage (AFLD) de 2005 à 2010, évoque un autre problème : ‘’Certains corticoïdes, associés à l’EPO en dose faible, aboutissent à un véritable dopage. Mais dans l’analyse d’urine, on ne retrouve pas l’EPO’’. Ils agiraient comme des agents masquants’’.

Que pensez-vous de cette affirmation ? »

PS : trouvé sur cyclisme-dopage.com et issu de lexpress.fr du 07.10.2016

 

epo

Un flacon d’EPO

 

Dr JPDM – Le principe des microdoses est une technique efficace pour passer à travers les mailles du filet des tests antidopage. En fait, elle n’a rien d’innovant puisque, dès la fin des années 1970, les tricheurs – lors du début des contrôles des stéroïdes anabolisants – avaient découverts la faille en prenant des doses homéopathique de 15 ou 20 marques différentes, les effets sur les muscles sont identiques mais en revanche, l’élimination de chaque anabolisant est hyperaccélérée.

Ce principe des microdoses qui date de 1978 a été étendu à l’EPO, l’hormone de croissance, les corticoïdes, etc.

La parade contre les microdoses d’EPO administrées en intraveineuse consiste à contrôler les sportifs dans la soirée. En effet, on peut être négatif dès 6 heures du matin après une injection effectuée la veille, vers 23 heures.

N’étant pas un expert en toxicologie, concernant la question des corticoïdes masquant la prise d’EPO, je me suis adressé à l’un des laboratoires les plus expérimentés au plan mondial parmi la trentaine de structures analytiques exerçant leur activité sur les liquides biologiques des sportifs. Voici ce que m’a répondu le scientifique (qui n’exerce pas en France). « Le travail rappelé par l’ancien directeur de l’AFLD ne montrait pas la qualité d’agent masquant des corticos mais seulement leurs effets potentialisateurs des microdoses d’EPO. On avait ainsi introduit le monitoring des corticos dans les contrôles hors compétition de manière à en vérifier la prévalence et leur usage éventuellement synergique avec l’EPO. Très clairement, l’usage des corticos chez les sportifs n’a pas montré de différence hors ou en compétition. » Et notre interlocueur pour enfoncer le clou a ajouté :

« C’est un fantasme de croire que les corticos sont des masquants d’EPO. »