EURO 2016 – Didier Deschamps face au dopage

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Durant sa carrière de joueur, l’actuel sélectionneur des bleus a été confronté à plusieurs reprises aux rumeurs de consommation de ‘’pilules et seringues haute performance’’. A l’OM de Bernard Tapie où de 1991 à 1994 a joué Deschamps, plusieurs témoignages font état de la médicalisation de l’effort pas forcément avec des substances licites : Tony Cascarino, Chris Waddle, Jean-Jacques Eydelie, Marcel Desailly…

DESCHAMPS 2

A la Juventus Turin où Trois Pommes (surnom dû à Aimé Jacquet) a exercé de 1994 à 1999, des anomalies sanguines sont venues jeter un doute maximal sur les pratiques médicales de la Vielle Dame (281 substances différentes retrouvées dans la pharmacie de la Juve destinées pour la plupart à soigner la performance).

DESCHAMPS 1

Deschamps a avoué seulement qu’il avait pris de la créatine pendant… deux mois. La belle affaire ! Il ne prend aucun risque de mise à l’index puisque ce complément alimentaire n’a jamais été listé dans le Code mondial antidopage (CMA).

Afin de vous faire une opinion sur le personnage confronté aux questions qui fâchent, nous vous proposons une dizaine de réponses de Maxitête (autre surnom de Deschamps). La première concernant le refus de serrer la main de Jacques Glassman, qui n’a rien à voir avec le dopage, mais montre sans l’ombre d’un doute le peu de respect que La Dêche a vis-à-vis de ceux qui refusent la triche.

la suite…

Forçats de la route, Juges de Paix, Homme au marteau : des expressions nées sur la route du Tour

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Le Tour de France (comme le vélo) a forgé sa légende grâce à ses routes très escarpées, ses cols mythiques, ses champions hors normes aux noms évoquant les pionniers de la conquête hexagonale à vélo : Octave Lapize – dit Le Frisé -, Gustave Garrigou – dit L’Elégant -, François Faber – dit le Géant de Colombes – Eugène Christophe – dit le Vieux Gaulois -, mais aussi en raison des célèbres métaphores nées dans la roue des Vagabonds de la chaussée : Forçats de la route, Juges de paix, l’Homme au marteau…

Forçats de la route – Dès 1906 la métaphore est déjà associée aux cyclistes du Tour

 A propos du spectaculaire et médiatique abandon des frères Pélissier lors du Tour de France 1924, Albert Londres, le célèbre journaliste présent sur cette édition pour le compte du Petit Parisien, n’a jamais écrit dans aucun de ses textes, l’expression « les forçats de la route ». En fait, l’inventeur de la célèbre métaphore est un journaliste, Maurice Genin, collaborateur de la Revue de l’Automobile Club du Rhône, qui l’avait utilisée en 1906, soit… dix-huit auparavant. Ce dernier, afin d’illustrer le labeur inhumain accompli par les semeurs d’énergie avait titré son article « les forçats de la route ».

Trois ans avant le reportage d’Albert Londres interviewant les Pélissier  sur leurs rudes conditions  d’As de la route, Roule-Lacaisse, reporteur du Miroir des Sports, caché derrière un pseudonyme, dans son commentaire de la troisième étape Cherbourg-Brest utilise la métaphore de forçats : « Nous passons dans un petit village de Bretagne. Toute la population est là égrenée en chapelet dans la Grande-Rue. Nos coureurs passent à 34 kilomètres à l’heure et Bretons et Bretonnes les regardent avec la stupeur mêlée de je ne sais quel respect effrayé de gens qui semblent regarder des forçats.

 LE PETIT PARISIEN

 Texte d’Albert Londres du 27 juin 1924 dans Le Petite Parisien : ni dans le titre ni dans l’article ne figure l’expression ‘’les Forçats de la route’’

 

Géants de la route – En 1908 dans l’Auto

 C’est Charles Ravaud, journaliste sportif et collaborateur à la rubrique cycliste de L’Auto, surnommé le Beau-Joli, qui, le premier, le 13 juillet 1908 dans ce quotidien et afin de magnifier les exploits des participants à la Randonnée de Juillet, les surnomme les géants de la route.

Juges de paix – Expression inventée par Henri Desgrange (HD). Il désigne ainsi la haute montagne et ses passages hauts perchés

Dans son ouvrage « La Vie sportive » publié en 1913 mais commentant la Grande Boucle 1912, HD en voyant, lors de la cinquième étape Chamonix-Grenoble, les ténors de la route grimper les trente-trois kilomètres de sentes impossibles du Galibier, compare le géant des Alpes à un juge de paix. : « En voyant tous ces coureurs aborder le Galibier géant, je n’ai pu m’empêcher de les comparer à une théorie de plaideurs comparaissant volontairement devant un  juge de paix irrécusable, chargé de déterminer infailliblement leur valeur respective. C’est Eugène Christophe qui a gagné ce procès sportif. Mais il me faudrait citer l’ensemble des plaideurs si je voulais rendre justice à tous et si les minutes et la place ne m’étaient pas mesurées aujourd’hui. »

LE GALIBIER

Un Juge de paix sous les traits bourrus d’Henri Desgrange

JUGES DE PAIX

Les Juges de paix caricaturés par Pellos

                                         

L’Homme au marteau sévit à partir de 1923

Outil de fer, à manche de bois, propre à cogner. Est employé en ce sens dans l’expression l’Homme au marteau. Ce dernier est un mauvais génie invisible qui assène sur le crâne du coureur cycliste un coup d’assommoir moral. Il symbolise la défaillance soudaine et irrémédiable. Cette expression est surtout utilisée dans les défaillances en montagne.

Pour Maurice Pefferkorn,l’auteur de Géants et sédentaires[1], l’expression doit être attribuée à Maurice Ville qui, en 1924, à Deauville lors de la première étape Paris-Le Havre, en proie à une défaillance carabinée, aurait déclaré à un suiveur : « C’est l’homme au marteau qui m’a cueilli »

En revanche, le ‘’Speaker’’ du Miroir des Sports croit mordicus que l’expression est de Jean Alavoine, lequel disait en 1923 d’un concurrent en difficulté : « L’homme au marteau lui en a refilé un coup derrière la nuque ». [2]

[1] Paris, éd. Brelaz, 1925

[2]Le Miroir des Sports, 1926, n° 321, 30 juin, p 431

TDF – Des histoires  »bidon » romancées par des journalistes de pacotille

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A l’approche du Tour, les éditions font feu de tout bois pour sortir des ouvrages sur le cyclisme mais plus précisément sur la Grande Boucle espérant attirer par des souvenirs d’enfance le lecteur potentiel qui a forcément croisé pendant cette première période d’insouciance la caravane des géants de la route.

En ce qui me concerne, ma légitimité s’appuie sur une bibliothèque cycliste de 1 800 ouvrages lus de A à Z pour la plupart, des milliers de périodiques mais aussi sur quatre décennies de collaboration à des revues cyclistes.

Devant la constance des erreurs colportées par des journalistes peu sérieux, j’ai publié différents ouvrages sur les fausses histoires du Tour : 36 Histoires du Tour de France ; Les histoires extraordinaires des géants de la route ; Les grandes premières du Tour de France.

Tout récemment, on m’a offert un livre sur la plus grande course du monde : « En boucle. Un autre regard sur le Tour ». Malheureusement, il y figure un paquet d’erreurs qui montre le manque de connaissances des signataires sur le sujet.

EN BOUCLE

La plus grande mascarade concerne le texte consacré au Roi René : « On a retrouvé l’orteil de Vietto » 

Pour vous faire une idée, je vous donne la version de Vietto lui-même, parue en 1954 dans Miroir-Sprint, puis, ensuite, le texte des éditions Tana sorti en 2016.

VIETTO A VELO

                René Vietto sur le Tour 1939

Tour de France 1947 (10e étape : Digne-Nice) : « Coupez-moi le doigt de pied ! »

« Quelque chose encore allait m’empêcher d’être heureux : j’ai toujours eu un orteil chevauchant, au pied gauche (du même côté que mon mauvais genou) ; sous l’effet de la chaleur, cet orteil, sur lequel frottait la chaussure et le cale-pied, s’était enflammé. Le soir, j’avais une plaie qui s’infectait.

À Nice, Fermo Camellini gagne et j’ai bien du mal à garder mon maillot. Mon pied me fait de plus en plus souffrir. Pour la journée de repos, j’ai un projet. Je fais venir un toubib et lui dis : « Faites-moi sauter ce doigt de pied. C’est une pourriture qui me gêne. 

VIETTO CHAUSSURE

Tour de France –      Sprint, 10.07.1947

Cette fois c’était moi qui exigeais qu’on m’ampute et le médecin qui refusait. Il me bourra de pénicilline jusqu’au départ. Je dois reconnaître que c’est lui qui avait raison. Handicapé pour le reste du Tour avec ma pénicilline, je ne serais même pas reparti l’orteil amputé. J’en fis l’expérience lorsque, le Tour fini, je pus enfin « faire sauter ça ». Pendant vingt et un jours je dus garder la jambe en l’air, souffris énormément et mis des mois avant de retrouver l’équilibre nécessaire à la marche. On ne croirait pas comme un simple doigt de pied peut vous manquer dès qu’il est enlevé ! »  [Vietto R. .- Ma vie : un handicap sur 8 Tours (propos recueillis par Roger Frankeur) .- Miroir-Sprint, 1954, n° 405, 15 mars, pp 16-17  et n° 406, 22 mars, pp 14-15 (p 14)]

VIETTO     VIETTO 2

François Thomazeau – En Boucle. Un autre regard sur le Tour. – Paris, éd. Tana, 2016. – 159 p (pp 68-69)

Autres bidonnages (en rouge le vrai) –

  • VO2 max est du genre masculin et non féminin (p 13)
  • Jacques Chirac est maire de Paris de 1977 à 1995. Donc, en 1974, au moment de la discussion pour faire arriver les géants de la route sur les Champs Elysées, ce n’est pas lui qui donne son accord à Yves Mourousi mais Valery Giscard d’Estaing, alors président de la République (p 20)
  • Le nom de la première lanterne rouge en 1903 Arsène Millochau ne prend pas de e après le h (p 33)
  • Henri Pélissier est décédé en 1935 et non en 1931 (p 79)
  • Pedro Delgado, lauréat du Tour 1988, est contrôlé positif au probénécide qui est du genre masculin, et non à la probénécide (p 86)
  • Associer le passeport biologique (2008) au contrôle positif au clenbutérol de Contador en 2010 montre l’étendue de l’ignorance du journaliste sur les questions de dopage. Le clenbutérol n’est as une hormone mais un bêta-stimulant. A ce titre, il n’est pas identifié par le passeport mais par un test urinaire (p 87)
  • Ottavio Bottecchia et non Ottavo (p 71)

Si j’avais le temps, je pourrais lister encore un paquet de vannes….

Au crédit de l’ouvrage, la publication de la photo du panneau de contrôle antidopage sans trait d’union (p 87) que l’on doit à mon intervention auprès de l’organisateur pour supprimer le fameux trait d’union intempestif d’antidopage. Par ailleurs, là aussi grâce à mes recherches publiées dans « 36 histoires du Tour de France » l’expression Les Forçats de la route est signalée indûment attribuée à Albert Londres, ‘’le Prince des journalistes’’ d’enquête des années 1920-1930.

Je sais cependant qu’en en parlant, je fais de la publicité à cet ouvrage médiocre mais je crois fondamentalement à la perspicacité des lecteurs du blog.

 

 

 

 

Football et dopage – PUNCHLINES, réflexions et commentaires Dr JPDM

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Le milieu du ballon rond nous gonfle un max sur la prétendue inefficacité du dopage dans le football.

Pour le milieu du ballon rond, en raison des aspects technico-tactiques spécifiques à ce jeu, les drogues de la performance seraient inefficaces. Alors pourquoi la culture des piqûres de « vitamines» dans les vestiaires avant le match – reconnues par l’ensemble des spécialités sportives comme le dopage du pauvre – apportaient-elles un plus aux prestations des footballeurs ?

Il n’y a aucune raison technique, tactique, physique, énergétique, physiologique, mentale, psychologique, scientifiquement argumentée pour affirmer que le dopage est inefficace dans telle ou telle spécialité sportive et, notamment, serait inopérant pour transcender les footballeurs.

Par quel miracle les produits licites (vitamines, glucose, créatine, Esafosfina, etc.) abondamment consommés par les joueurs seraient efficaces sur les prestations des footballeurs alors que les substances dopantes prohibées seraient quant à elles totalement inopérantes pour rehausser le niveau de jeu de ces derniers. Se poser la question, c’est y répondre.

CARTON ROUGE

Selon les instances fédérales, la meilleure façon de lutter contre la triche médicamenteuse, c’est de ne pas en parler. Il y a vingt ans, l’un des responsables français m’avait dit « moins on en parle, moins il y a du dopage ».

En ce qui concerne les enquêtes sur le dopage dans le football, ce sont les journalistes – des incompétents de base sur le sujet (leur cursus ne comporte aucune formation spécifique sur les drogues de la performance) – qui sélectionnent les experts « compétents » pour répondre à leurs questions. Et surtout, ces mêmes plumitifs recherchent les spécialistes qui ont le même avis qu’eux, une désinformation efficace se met ainsi en marche …

Football de compétition et valeurs morales, une association antinomique. Cela s’apparente au mariage de la carpe et du lapin.

Les experts du football croient avoir trouvé l’argument qui tue le scepticisme et la rumeur galopante affirmant que le dopage ne sert à rien dans ce sport aussi complexe au plan des qualités requises: vivacité, précision du geste, adresse, détente, lecture du jeu. Malheureusement, les témoignages et les faits décrédibilisent de A à Z ces pseudo-experts du ballon rond.

Plus la dimension physique s’est imposée dans le football moderne, plus les aides ergogéniques sont devenues prégnantes sur les pelouses de la planète du ballon rond.

Aujourd’hui, dans le sport de haut niveau la présomption d’innocence – principe juridique qui consiste à présumer innocente toute personne mise en cause dans une affaire de dopage – est devenue totalement obsolète. Pour coller à la réalité de la triche endémique et ne pas tromper en permanence le public en s’appuyant sur des contrôles antidopage « désespérément» négatifs et mettre en avant à tout bout de champ la présomption d’innocence, il faut adopter systématiquement « la suspicion légitime», seul principe en adéquation avec la noria des affaires depuis cinquante ans.

Depuis des lustres, les fédérations et les organisateurs ont cherché à préserver l’image de leur sport plutôt que d’affronter le dopage.

Il est clair que l’argent, les médias, les reconnaissances officielles potentialisent la quête du dopage mais que, même sans ces ingrédients perturbateurs, la nature humaine est attirée vers tout ce qui peut lui permettre de jouer les premiers rôles, que ce soit dans le sport ou ailleurs et, bien sûr, dans le foot comme dans le rugby.

De la même manière qu’un test positif ne prouve pas obligatoirement le dopage, le contrôle négatif est incapable d’affirmer l’absence de triche.

Les laboratoires cherchent des substances que les sportifs ne prennent pas et ces mêmes sportifs absorbent des drogues de la performance que les Unités d’analyses estampillées AMA, FIFA, UEFA, UCI ne détectent pas.

DOPAGE DANS LE FOOTBALL (1)

éditions Gawsewitch, 2010

 

Par quelle magie, face à la compétition, le comportement du footballeur serait-il différent d’un cycliste ou d’un athlète ?

Aujourd’hui, la question n’est pas de savoir si le dopage existe dans le football mais comment un joueur adepte des molécules haute performance peut encore se faire épingler par la patrouille ?

Le dopage ne concerne pas cent pour cent des sportifs mais, compte tenu des lacunes des contrôles, tous les sportifs – footeux compris – peuvent se doper sans se faire prendre.

Face à la potentialité du dopage sportif, comment peut-on croire la fable que les footballeurs seraient recrutés dans les monastères et les cyclistes chez les truands ?

Tous les experts admettent que pour être dissuasif, le contrôle antidopage doit concerner au moins dix pour cent des compétiteurs. Or, en 2006, dans le football hexagonal, selon le médecin fédéral, le risque d’être testé en Ligue 1 et Ligue 2 n’était que de 0,05%, soit un pour deux milles … Par comparaison, un cycliste professionnel sur dix passe au contrôle.

 

LES DOPES DU FOOT

éditions Quel Corps ?, 2012

 

Les prosélytes des valeurs tous azimuts du football lorsqu’ils sont renvoyés dans leur cage avec, jeté à la face, les dérives immuables du ballon rond : violence, dopage, corruption, truquage, racisme, homophobisme … contre- attaquent en affirmant qu’au contraire ce jeu universel rassemble les peuples, la famille, les races, tout en éliminant la violence, le dopage, la corruption … Lorsque l’amoureux du football se sent agressé sur l’illusion des valeurs véhiculées, il se transforme en propagandiste acharné, voire même en fanatique de cet admirable sport de compétition.

Face à un problème (violence, triche, dopage, racisme…), l’objectif n° 1 des Fédés (foot compris) n’est pas de le résoudre ni de l’affronter à bras le corps mais de le … nier.

Football – La médicalisation de la performance des  »manchots » date au moins des années 1950

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PREUVES EN IMAGES

L’Euro bat son plein. Les joueurs courent, sautent, démarrent, frappent du pied et de la tête sans temps mort pendant 90 minutes et un peu plus (temps additionnel).
Il y aura jusqu’au 10 juillet prochain des centaines de contrôles forcément tous négatifs. Est-ce la preuve qu’il n’y a pas de dopage ? Bien sûr que non ! Les staffs médicaux des 24 équipes ont trois possibilités pour passer sans encombre à travers les mailles XXL du filet antidopage :
des substances indécelables en nombre : corticotrophine, hGH, transfusions sanguines autologues, …
des produits borderlines ayant des effets équivalents à des dopants mais non listés par le Code mondial antidopage : caféine, Actovegin®, Neoton®,…
des masquants.
Afin de montrer que le ver est dans le fruit depuis les années 1950, nous vous proposons trois documents du passé.

1954

football 1954

Science et Vie, 1954, n° 442, juillet, p 94

 

 

1959

football - 3

Match Limoges-Nîmes (2-1), le 18 octobre 1959

L’éthique médicale bafouée

(Le Miroir des Sports, 1959, n° 768, 19 octobre, p 13)

 

 

1965

foot 1

L’Equipe – Les analphabètes du corps !

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Le comble du journaliste sportif c’est de commenter les performances du corps et de ne rien connaître au fonctionnement de ce dernier. Par exemple, selon un plumitif de L’Equipe, un hématome musculaire est « rassurant car il n’y a pas de déchirure ».

Manque de chance ! le bleu ou hématome signale qu’il y a eu saignement et que, par conséquent, les tissus en regard de l’hématome ont été abimés, plus ou moins déchirés.

DI MARIAL’Equipe, 13 juin 2016

Tour de France – Après avoir subi une mononucléose infectieuse (MNI), Julian Alaphilippe ne doit pas être trop  »gourmand » en raison des risques de retours de manivelles, imprévisibles et durables

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Le jeune coureur de l’équipe Etixx-Quick déjà 2e de la Flèche Wallonne, lauréat du Tour de Californie et 6e du très récent Dauphiné où il s’est confronté à la majorité des cadors du peloton, envisage de participer au Tour de France 2016. A juste titre, Patrick Lefévère, le manageur de l’équipe, s’interroge sur la pertinence d’une telle épreuve de trois semaines lorsqu’on sait « que son jeune poulain n’a pas passé l’hiver escompté en raison de sa mononucléose infectieuse (MNI) contractée en septembre dernier. »

p; lefeverePatrick Lefévère

Plusieurs éléments font réfléchir :

  • Le nombre de cyclistes de haut niveau perturbés par cette affection ces dernières années,
  • Les récidives,
  • Les problèmes cardiaques.

Par ailleurs, il est difficile pour un coureur qui vient de fêter le 11 juin ses 24 ans alors qu’il est euphorisé par la critique de faire l’impasse sur la Grande Boucle. Rappelons que Jacques Anquetil, Felice Gimondi, Bernard Hinault et Laurent Fignon ont couru leur premier Tour à 23 ans et l’ont gagné haut la main. Afin d’éviter une mise à pied prématurée sur les routes de juillet, nous invitons tous les concernés par le cas du Saint-Amandois à lire les différents textes publiés dans la revue mensuelle Cyclosport Magazine et consacrés à cette pathologie de l’homme jeune. Ils peuvent aider le staff encadrant Julian Alaphilippe à prendre la bonne décision, tout en sachant qu’il n’y a aucune certitude dans un sens comme dans l’autre. Ce n’est qu’a posteriori que l’on saura si c’était le bon choix de faire le Tour ou pas.

MONONUCLEOSE (MNI)

 

 

 

Rétro cyclisme -« Je veux faire le Tour mais le Tour ne veut pas de moi et je ne verrai jamais les Alpes »

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 Un coureur du Tour de France qui n’a jamais pu vraiment explorer la géographie du Tour 

En reprenant mes archives et mes classements des Tours de France depuis la première édition en 1903, je trouve Robert Asse, un Breton médaille d’argent des abandons sur la Grande Boucle. Il est devancé de deux longueurs par l’Estonien Jaan Kirsipuu (douze abandons en autant de participations entre 1993 et 2005)

Entre 1919 et 1929, Asse a pris 10 fois le départ et n’a jamais terminé la formidable Epopée. Il est parti neuf fois de Paris et une fois d’Evian. A quatre reprises de 1920 à 1923, il a poussé jusqu’à la 6e étape mais là le menu étant vraiment indigeste – 326 km et 4 cols à travers les Pyrénées avec comme point culminant le Tourmalet – épuisé, il met les pouces. On comprend ainsi que lors de ses 10 pérégrinations, il n’a jamais vu les Alpes.

Sur la dizaine de Tours où il est monté dans le balai, à cinq reprises, il a mis la flèche dès la première étape. Visiblement, Asse était passionné par l’épreuve chère à Henri Desgrange mais le Tour n’avait aucune empathie pour le natif de Vannes dans le Morbihan. Compte tenu de ses performances et de son palmarès, on peut penser qu’il était… sous-entraîné.

Rendons-lui néanmoins hommage pour sa pugnacité à vouloir participer à une épreuve qui, manifestement, ne voulait pas de lui !

Né le 17.08.1894  (Vannes 56)

Décédé le 27.04.1932  (Vannes 56) = 37 ans

Professionnel : 1917-1929 (13 saisons)

Classement Tour de France :

1919 : ab 1re

1920 : ab 6e

1921 : ab 6e

1922 : ab 6e

1923 : ab 6e

1925 : ab 3e

1926 : ab 1re

1927 : ab 1re

1928 : ab 1re

1929 : ab 1re    (10 participations)

       Palmarès : Paris-Tours 1917 (13e), 1918 (13e);  Paris-Bruxelles 1924 (19e)

TOURMALET 1920

Etape Bayonne-Luchon du Tour de France 1920 – Un coureur en difficulté et on comprend pourquoi Asse n’a pas insisté

 

 

 

Cyclisme – Cédric Vasseur, un consultant récemment converti au recyclage de l’acide lactique

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Lors du Giro 2015 remporté par Alberto Contador, le consultant de Bein Sport, Cédric Vasseur – l’ancien porteur du maillot jaune sur le Tour 1997 – expliquait à chaque fois que l’on voyait le leader de la Tinkoff pédaler sur home-trainer dans les minutes qui suivaient son passage sur la ligne – que ce dernier exercice avait pour but de faire « baisser les pulses ».

CEDRIC VASSEUR 1

Cédric Vasseur, porteur – pendant cinq jours – du maillot jaune du Tour 1997 

Dans Cyclosport Magazine n° 109 (octobre 2015), j’avais écrit un texte pour éclairer la gent cycliste sur l’intérêt de ce travail musculaire post-effort destiné à recycler les lactates et non à baisser les pulses : « Dès la fin de l’étape, surtout si elle s’est terminée par une arrivée en altitude, l’acide lactique en excès est progressivement transformé en glycogène au sein même du muscle. Le retour des lactates à leur niveau de base s’accélère en facilitant la restauration des réserves énergétiques si durant la phase de récupération, le coureur continue à faire un effort de faible intensité c’est-à-dire qui ne détermine pas en principe de fabrication supplémentaire d’acide lactique. »

Epilogue : lors du Tour d’Italie 2016, j’ai eu la bonne surprise d’entendre Cédric Vasseur – devant les leaders de la course (Nibali, Chaves, Majka, etc.) s’activant sur home-trainer dès la fin des étapes à forts pourcentages – expliquer que cela avait pour but de « recycler l’acide lactique ». Comme quoi, Cyclosport Magazine sert à éduquer les consultants.

CEDRIC VASSEUR 2

Cédric Vasseur, désormais consultant cyclisme

Dopage et presse : pas toujours évident !

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René Kuhn

  • Né le 30 janvier 1946 à Strasbourg.
  • DEA de chimie en 1968. Chimiste à Bâle de 1970 à 1977
  • puis journaliste de sports par passion durant 32 ans aux Dernières Nouvelles d’Alsace à Strasbourg puis à Colmar.
  • Retraité depuis 2008. 
  • Responsable cyclisme et judo puis athlétisme en fin de carrière.
  • De par ma formation, très intéressé par les questions de dopage. Grâce au docteur de Mondenard, j’ai pu réaliser de nombreuses pages sur le sujet aux D NA.
  • Meilleur souvenir professionnel: le Mondial 2003 d’athlétisme au Stade de France dans une ambiance sportive extraordinaire mais avec, aussi, le problème du dopage à l’EPO de Fouad Chouki le demi-fondeur alsacien que j’ai traité encore longtemps après le Mondial.

KUHN

René Kuhn

Le traitement du dopage dans la presse écrite n’est pas toujours évident. Et cela même si, à première vue, l’aspect toujours un peu sensationnel des révélations pourrait convenir à des médias toujours avides de buzz.

Tenu au secret

Mais il ne faut pas oublier que les journalistes fréquentent souvent les sportifs et peuvent tisser des liens avec eux qui risqueraient de se déchirer en cas de révélation de cas positif. Ainsi lorsqu’un champion d’Europe vous révèle à la fin de la carrière sous le sceau du secret qu’il avait pris de l’EPO, difficile de divulguer la nouvelle dans la presse…

Ensuite, la compétence des journalistes n’est pas toujours suffisante pour parler du dopage qui nécessite des connaissances scientifiques pas toujours présentes dans leur formation. Les belles phrases et le besoin de sensationnel sont souvent plus importants que la recherche minutieuse des propriétés des médicaments.

Tout cela amène notamment très souvent à l’erreur ou plutôt l’omission la plus souvent commise: celle de ne jamais répliquer à un sportif qui dit avoir subi des centaines de contrôles négatifs : « Mais vous savez bien que cela ne prouve rien les produits ne se trouvant surtout pas lors des contrôles faits à l’issue des compétitions. »

Un volume suspect…

Là l’exemple le plus typique est évidemment celui de Lance Armstrong qui a sorti cet argument bidon des dizaines de fois sans se faire contredire alors que tout le monde savait qu’il se dopait. A ce propos, nous avions été le premier journaliste européen à interviewer Lance. C’était en aout 1989 à Emmendingen en Allemagne où il a gagné la première étape du Regio-Tour cycliste au sein de l’équipe junior des Etats-Unis qui préparait le Mondial. Je me souviens d’un jeune homme (il avait 18 ans), fin, racé, un vrai cycliste en devenir. Quatre ans plus tard quand il a gagné le Mondial pro à Oslo, je ne l’ai plus reconnu tellement il avait pris du volume sans doute à cause des anabolisants. Malheureusement je n’ai plus jamais eu l’occasion de l’interviewer …

Certes, dans quelques rédactions, il existe des journalistes compétents désirant traiter de tels sujets.  Mais ces derniers sont souvent refusés par leurs supérieurs hiérarchiques qui ne veulent par exemple pas d’une chronique régulière sur le dopage ou qui répondent « On n’est pas un journal scientifique » !

Dollé préservé

Récemment en Alsace, lors des affaires qui ont secoué la fédération internationale d’athlétisme où Lamine Diack, son président, et le docteur Gabriel Dollé, médecin responsable des contrôles,  ont été inculpés, les journaux alsaciens n’ont ainsi pas jugé nécessaire de faire un papier sur Dollé, un Strasbourgeois avec lequel nous avions traité au Mondial 2003 de Paris, « l’affaire Fouad Chouki », le coureur du 1500m strasbourgeois positif à l’EPO et suspendu deux ans par le Tribunal arbitral du sport.

Nous connaissons tous des exemples de journalistes, très au courant des affaires de dopage mais qui ont quitté leur employeur parce qu’on leur a fait comprendre qu’il fallait mettre la pédale douce sur cette dérive inhérente à la compétition.

Traiter le dopage dans la presse n’est donc pas toujours facile. Dommage car les journalistes sont quand même des témoins privilégiés des mœurs sportives.