Football et dopage – PUNCHLINES, réflexions et commentaires Dr JPDM

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Le milieu du ballon rond nous gonfle un max sur la prétendue inefficacité du dopage dans le football.

Pour le milieu du ballon rond, en raison des aspects technico-tactiques spécifiques à ce jeu, les drogues de la performance seraient inefficaces. Alors pourquoi la culture des piqûres de « vitamines» dans les vestiaires avant le match – reconnues par l’ensemble des spécialités sportives comme le dopage du pauvre – apportaient-elles un plus aux prestations des footballeurs ?

Il n’y a aucune raison technique, tactique, physique, énergétique, physiologique, mentale, psychologique, scientifiquement argumentée pour affirmer que le dopage est inefficace dans telle ou telle spécialité sportive et, notamment, serait inopérant pour transcender les footballeurs.

Par quel miracle les produits licites (vitamines, glucose, créatine, Esafosfina, etc.) abondamment consommés par les joueurs seraient efficaces sur les prestations des footballeurs alors que les substances dopantes prohibées seraient quant à elles totalement inopérantes pour rehausser le niveau de jeu de ces derniers. Se poser la question, c’est y répondre.

CARTON ROUGE

Selon les instances fédérales, la meilleure façon de lutter contre la triche médicamenteuse, c’est de ne pas en parler. Il y a vingt ans, l’un des responsables français m’avait dit « moins on en parle, moins il y a du dopage ».

En ce qui concerne les enquêtes sur le dopage dans le football, ce sont les journalistes – des incompétents de base sur le sujet (leur cursus ne comporte aucune formation spécifique sur les drogues de la performance) – qui sélectionnent les experts “compétents” pour répondre à leurs questions. Et surtout, ces mêmes plumitifs recherchent les spécialistes qui ont le même avis qu’eux, une désinformation efficace se met ainsi en marche …

Football de compétition et valeurs morales, une association antinomique. Cela s’apparente au mariage de la carpe et du lapin.

Les experts du football croient avoir trouvé l’argument qui tue le scepticisme et la rumeur galopante affirmant que le dopage ne sert à rien dans ce sport aussi complexe au plan des qualités requises: vivacité, précision du geste, adresse, détente, lecture du jeu. Malheureusement, les témoignages et les faits décrédibilisent de A à Z ces pseudo-experts du ballon rond.

Plus la dimension physique s’est imposée dans le football moderne, plus les aides ergogéniques sont devenues prégnantes sur les pelouses de la planète du ballon rond.

Aujourd’hui, dans le sport de haut niveau la présomption d’innocence – principe juridique qui consiste à présumer innocente toute personne mise en cause dans une affaire de dopage – est devenue totalement obsolète. Pour coller à la réalité de la triche endémique et ne pas tromper en permanence le public en s’appuyant sur des contrôles antidopage « désespérément» négatifs et mettre en avant à tout bout de champ la présomption d’innocence, il faut adopter systématiquement « la suspicion légitime», seul principe en adéquation avec la noria des affaires depuis cinquante ans.

Depuis des lustres, les fédérations et les organisateurs ont cherché à préserver l’image de leur sport plutôt que d’affronter le dopage.

Il est clair que l’argent, les médias, les reconnaissances officielles potentialisent la quête du dopage mais que, même sans ces ingrédients perturbateurs, la nature humaine est attirée vers tout ce qui peut lui permettre de jouer les premiers rôles, que ce soit dans le sport ou ailleurs et, bien sûr, dans le foot comme dans le rugby.

De la même manière qu’un test positif ne prouve pas obligatoirement le dopage, le contrôle négatif est incapable d’affirmer l’absence de triche.

Les laboratoires cherchent des substances que les sportifs ne prennent pas et ces mêmes sportifs absorbent des drogues de la performance que les Unités d’analyses estampillées AMA, FIFA, UEFA, UCI ne détectent pas.

DOPAGE DANS LE FOOTBALL (1)

éditions Gawsewitch, 2010

 

Par quelle magie, face à la compétition, le comportement du footballeur serait-il différent d’un cycliste ou d’un athlète ?

Aujourd’hui, la question n’est pas de savoir si le dopage existe dans le football mais comment un joueur adepte des molécules haute performance peut encore se faire épingler par la patrouille ?

Le dopage ne concerne pas cent pour cent des sportifs mais, compte tenu des lacunes des contrôles, tous les sportifs – footeux compris – peuvent se doper sans se faire prendre.

Face à la potentialité du dopage sportif, comment peut-on croire la fable que les footballeurs seraient recrutés dans les monastères et les cyclistes chez les truands ?

Tous les experts admettent que pour être dissuasif, le contrôle antidopage doit concerner au moins dix pour cent des compétiteurs. Or, en 2006, dans le football hexagonal, selon le médecin fédéral, le risque d’être testé en Ligue 1 et Ligue 2 n’était que de 0,05%, soit un pour deux milles … Par comparaison, un cycliste professionnel sur dix passe au contrôle.

 

LES DOPES DU FOOT

éditions Quel Corps ?, 2012

 

Les prosélytes des valeurs tous azimuts du football lorsqu’ils sont renvoyés dans leur cage avec, jeté à la face, les dérives immuables du ballon rond : violence, dopage, corruption, truquage, racisme, homophobisme … contre- attaquent en affirmant qu’au contraire ce jeu universel rassemble les peuples, la famille, les races, tout en éliminant la violence, le dopage, la corruption … Lorsque l’amoureux du football se sent agressé sur l’illusion des valeurs véhiculées, il se transforme en propagandiste acharné, voire même en fanatique de cet admirable sport de compétition.

Face à un problème (violence, triche, dopage, racisme…), l’objectif n° 1 des Fédés (foot compris) n’est pas de le résoudre ni de l’affronter à bras le corps mais de le … nier.

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