Typique ! C’est triste d’entendre ou de lire encore ça car ça fait des décennies que l’on sait que l’acide lactique ne cause pas les douleurs de l’effort intense.
J’avais bien informé en 1997 pendant mes stages à Macolin, les responsables du programme Jeunesse et Sport, Ecole fédérale de Sport en Suisse (Macolin), programme basé sur celui de Paul Koechli (qui était très bien d’autre part). Je crois que les Suisses ont adapté le cursus de formation. Maintenant, il faut souvent une génération ou plus pour réformer les « croyances
Lors du Giro 2015 remporté par Alberto Contador, le consultant de Bein Sport, Cédric Vasseur – l’ancien porteur du maillot jaune sur le Tour 1997 – expliquait à chaque fois que l’on voyait le leader de la Tinkoff pédaler sur home-trainer dans les minutes qui suivaient son passage sur la ligne – que ce dernier exercice avait pour but de faire « baisser les pulses ».
Cédric Vasseur, porteur – pendant cinq jours – du maillot jaune du Tour 1997
Dans Cyclosport Magazine n° 109 (octobre 2015), j’avais écrit un texte pour éclairer la gent cycliste sur l’intérêt de ce travail musculaire post-effort destiné à recycler les lactates et non à baisser les pulses : « Dès la fin de l’étape, surtout si elle s’est terminée par une arrivée en altitude, l’acide lactique en excès est progressivement transformé en glycogène au sein même du muscle. Le retour des lactates à leur niveau de base s’accélère en facilitant la restauration des réserves énergétiques si durant la phase de récupération, le coureur continue à faire un effort de faible intensité c’est-à-dire qui ne détermine pas en principe de fabrication supplémentaire d’acide lactique. »
Epilogue : lors du Tour d’Italie 2016, j’ai eu la bonne surprise d’entendre Cédric Vasseur – devant les leaders de la course (Nibali, Chaves, Majka, etc.) s’activant sur home-trainer dès la fin des étapes à forts pourcentages – expliquer que cela avait pour but de « recycler l’acide lactique ». Comme quoi, Cyclosport Magazine sert à éduquer les consultants.