Rapport McLaren- Depuis leur apparition dans les compétitions internationales, les Russes – toutes nations confondues – ont joué un rôle majeur dans la mise au point de substances et méthodes dopantes

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ié le 9 décembre 2016]

 

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La délégation russe à la cérémonie d’ouverture des Jeux de Londres 2012

 

Le rapport Richard McLaren dévoilé le vendredi 09 décembre, démontre un dopage d’Etat en Russie entre 2011 et 2015 concernant plus de 1 000 sportifs russes appartenant à plus de 30 disciplines.

 Le rapport McLaren confirme ce que l’on sait depuis 1952

 Malheureusement, cette enquête indépendante de l’Agence mondiale antidopage (AMA), ne fait que confirmer ce que l’on sait depuis plus de… soixante ans ! Alors que des témoignages accablants recueillis par la Commission d’enquête McLaren démontrent bien que le dopage est une institution en Russie, la nouvelle responsable de l’Agence antidopage russe (RUSADA), Elena Isinbaeva – recordwoman de saut à la perche – met en cause l’instance mondiale antidopage basée à Montréal pour avoir banni des JO de Rio les athlètes russes, sans preuve d’un dopage organisé par l’Etat, ajoutant que cette dernière se trompait de cible et que « C’est la lanceuse d’alerte Loulia Stepanova qui devrait être bannie à vie ». Avec une telle plaidoirie, pas sûr que le frémissement d’un changement s’opère rapidement !

 

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La perchiste Elena Isinbaeva, récemment nommée à la tête du Conseil de surveillance de l’Agence russe de lutte antidopage (RUSADA)

 

En fait, du côté de Moscou et de ses environs, le seul objectif est de continuer à investir les premières places et non d’affronter l’éradication de la triche biologique organisée par les dirigeants (responsables politiques, entraîneurs, médecins). Si le CIO et l’AMA croient un seul instant que les Russes vont faire le ménage, ils se mettent le doigt dans l’œil !!!

Rappelons que depuis les JO de 1952 et leur apparition sur la scène sportive internationale, les Soviétiques, jusqu’en 1992, et ensuite sous la bannière russe, ont contribué efficacement à enrichir la pharmacie dopante du monde sportif.

 Une contribution au dopage top niveau

 Mieux que de longs discours, le tableau ci-dessous liste l’exceptionnelle contribution des Soviétiques et des Russes à la mise au point de nombreuses substances et techniques dopantes pour atteindre plus surement les podiums mondiaux et olympiques

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L’athlète russe Loulia Stepanova, lanceuse d’alerte en 2014 du dopage russe organisé par l’Etat

 

 

URSS-RUSSIE – La culture de la performance sportive boostée par la science date des années 1930-1940

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Récemment, lors de l’affaire du meldonium, un contingent important de sportifs russes a été écarté des Jeux de Rio pour avoir été contrôlé positif à ce médicament interdit par l’AMA depuis le 1er janvier 2016 ;

Le produit en question utilisé en thérapeutique dans les pathologies cardiovasculaires, figurait dans la plupart des pharmacies haute performance de la Russie. Le 26 octobre dernier, le site l’Esprit du Judo publiait une interview de Dimitry Morozov, l’entraîneur en chef de l’équipe masculine russe de judo, qui donnait la clef pour comprendre la consommation très répandue parmi les sportifs de haut niveau de médicaments de soutien : « Il faut bien comprendre une chose : en Russie – et avant la Russie, l’URSS – il est normal de soutenir son corps pendant les périodes d’entraînement intense. C’est culturel. Le haut niveau n’est pas une activité normale pour un corps humain. Donc, si tu veux que ton corps soit capable de supporter cet effort, il faut l’aider. C’est une question d’équilibre. »

Dans un précédent texte publié dans ce blog, nous écrivions : « Depuis 1952 et leurs premiers Jeux olympiques à Helsinki, les Soviétiques (Russes à partir de 1992) n’ont qu’une idée fixe : remporter le plus de médailles possibles grâce à un « truc » d’avance sur toutes les autres nations, notamment les Etats-Unis.

1952 – « ARME SECRÈTE POUR HELSINKI »

 C’est le titre d’un article paru dans Sport Sélection de juillet 1952 qui ‘’détaille’’ sans beaucoup de précision la technique – l’électropneumatique – mise au point par les savants soviétiques pour amasser des médailles olympiques.

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Or, en réalité, cette quête de l’amélioration du rendement humain, a commencé dès la décennie 1930-1940. C’est dans le corps d’un article signé par le Dr Louis Zwahlen – ancien président de la Fédération française de cyclisme (ce dernier s’étonnant à juste titre que le Tour de France ne soit suivi par aucun médecin) que l’on apprend que les Soviétiques sont très largement en tête au plan du nombre des publications scientifiques traitant de la performance sportive.

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Dr Louis Zwahlen, ancien président de la Fédération française de cyclisme (1941-1942). – Science et Vie, 1949, n° 382, juillet, p 68

     Un dopage d’Etat culturel

En analysant ce texte paru en 1949, on apprend que pour la période de 1930 à 1940 au plan des publications scientifiques traitant du sport, l’Union soviétique caracole en tête avec 44% des travaux contre 20% aux USA et 10% à l’Allemagne. En revanche, la France avec 0,5% de la production mondiale se classe « en fort médiocre rang ». Ce dernier chiffre est concordant avec les performances sportives des sportifs hexagonaux de l’époque.

Donc, avec un tel passé, rien de surprenant à ce que l’élite sportive de la Russie actuelle soit médicalisée sous la directive de l’Etat. Les différentes affaires impliquant des drogues de la performance ayant émaillé le parcours sportif de l’URSS puis de la Russie depuis des décennies, accréditent sans nuance que dans ce grand pays dirigé aujourd’hui par Vladimir Poutine le dopage d’état est toujours en place.

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                                                      Science et Vie, 1949, n° 382, juillet