Idée reçue des tenants de l’antidopage : la dope est inefficace… sauf que CETTE AFFIRMATION est TOTALEMENT FAUSSE

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Contrairement à ce qu’annonçaient au début de la lutte antidopage les tenants d’un sport propre, les drogues de la performance sont efficaces, et pas qu’un peu !

Encore dernièrement lors d’une conférence dans le Nord, un représentant d’un organisme régional de la Jeunesse et des Sports revenait sur le thème en martelant que le dopage ne jouait qu’un petit rôle et que c’était l’entraînement qui faisait la différence.

Malheureusement, les témoignages des experts (pratiquants) montrent bien qu’avec l’arme biologique  il n’y a pas photo pour creuser l’écart avec les concurrents non dopés.

 Jacques Anquetil (FRA), cycliste professionnel de 1953 à 1969 :

  1. « Sans stimulants, les grandes performances ne seraient jamais battues. »[Radio-Télévision Française (RTF) « Cinq colonnes à la une », 07.04.1961]

 

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Jacques Anquetil

 

  1. « Moi aussi, je me suis dopé. Moi aussi, comme tous les autres coureurs, il m’est arrivé d’être frappé par le brutal coup de pompe qui, à un moment capital de la course, vous laisse privé de jambes, de réactions, le cœur et la têtes vides. Alors j’ai fouillé dans ma musette, la main tremblante pour y cueillir les deux comprimés de Corydrane® ou de Maxiton® qui pouvaient me donner le coup de fouet nécessaire pour surmonter la défaillance. » [France Dimanche, 11.07.1967]

Pierre Chany (FRA), journaliste sportif : « Ce doping, devenu d’usage courant dans les sports de compétition, qui fausse aujourd’hui les véritables critères de valeur et confond les notions les plus sûres, au point que les rares qui n’en usent pas n’osent plus le faire remarquer. Car nous en sommes arrivés à ce point, et j’en prends les coureurs cyclistes à témoin, où celui qui ne boit pas la drogue apparaît comme un arriéré, où celui qui déclare « ne pas y toucher » est tenu pour un menteur. Et c’est vrai qu’il ment dans la plupart des cas… » [[L’Équipe, 29.03.1960]

Enrico Crispi (ITA), journaliste à La Notte : « Il semble très difficile d’éliminer le doping car Jacques Anquetil, par exemple, qui obtient avec lui des moyennes de l’ordre de 47 km/h, alors que Fausto Coppi n’atteignait que le 42 ou le 43, n’admettra pas de renoncer à une pratique qui lui ôterait la majeure partie de ses moyens. » [L’Équipe, 09.07.1962]

Serge Demierre (SUI), cycliste professionnel de 1977 à 1991 : « En quelques années, la course est devenue irréelle. Soudain, je ne voyais plus que les talons de coureurs qui ne m’avaient pourtant jamais battu. Pire, le seul fait de suivre le rythme tout à coup infernal du peloton relevait de l’exploit ou, en tout cas, d’un effort surhumain. Finalement, j’en ai eu marre de passer pour un imbécile, pour un tocard, d’être proprement ridiculisé. » [Info Dimanche, 31.01.1999]

Edouard Fachleitner (FRA), cycliste professionnel de 1943 à 1952 : « En 1951, je me suis rendu compte qu’il se passait des choses ‘’bizarres’’. Des coureurs d’une valeur moyenne se mirent tout d’un coup à ‘’marcher’’. Cherchez l’erreur. La métamorphose de ces coureurs-là me laissait songeur et, à vrai dire, suspicieux quant à certaines pratiques. » [in « Edouard Fachleitner. L’odyssée du berger de Manosque“ de Yvan André. – Château-Arnoux (04), Imp. B. Vial, 2003. – 135 p (p 125)]

Paul Fournel (FRA), écrivain : « Le problème c’est que le dopage est devenu efficace et qu’il ne s’agit plus de prendre deux amphétamines. Aujourd’hui, les coureurs augmentent leur potentiel de 20 à 30%, c’est là qu’est le souci. »  [L’Équipe, 25.10.2007]

Dawn Fraser (AUS), triple championne olympique du 100 m NL (1956, 1960, 1964) :

  1. « Un écrivain scientifique anglais, Chapman Pincher, prétend avoir recueilli des observations concluantes chez des nageurs, des coureurs à pied et des lanceurs de poids. Il rapporte qu’une dose convenable d’amphétamine, administrée environ trois heures avant une épreuve olympique, peut transformer un zéro en champion.» (p 121)]

2.  « A titre expérimental, on a donné certaines pilules à un groupe d’athlètes ; les uns ont reçu des dopants véritables, les autres des placebos ; naturellement, ni les uns ni les autres n’étaient dans le secret. Chapman Pincher, un journaliste scientifique anglais, rapporte que les athlètes ayant absorbé des dopants ont tous accompli des performances supérieures à leur moyenne habituelle. » (p 121)]

3. « Selon un journaliste scientifique anglais, Chapman Pincher, au-dessus de 100 mètres, le dopage donne une différence d’une demi-seconde chez les nageurs de nage libre. Dans la nage papillon, plus de trois secondes. Au-dessus de 200 mètres en brasse française, on a enregistré des améliorations de près de trois secondes. Au-dessus du mile, la pilule pourrait donner jusqu’à 16 secondes de différence. » [in « Championne olympique. Les revers de 3 médailles d’or. – Paris, éd. Plon, 1965. – 300 p (pp 121-122)]

Raphaël Géminiani (FRA), cycliste professionnel de 1946 à 1960 : « Si personne ne prenait de stimulants il n’y aurait pas un seul coureur qui terminerait le Tour de France tant l’épreuve est pénible. » [Bastide R. et coll. – Le Tour devant les stimulants. – But et Club, Le Miroir des Sports, 1962, n° 919, 12 juillet, pp 7-11 et 19 (p 9)]

 

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Raphaël Geminiani

 

Jean Graczyk (FRA), cycliste professionnel de 1957 à 1972 :

  1. « Celui qui ne prend pas de stimulants ne peut pas filer dans les courses actuelles où l’allure est devenue trop rapide. » [[L’Équipe, 29.03.1960]

2 .   « Le dopage ça fait mal à la santé mais ça augmente les forces. » [L’Équipe, 29.03.1960]

Greg LeMond (USA), cycliste professionnel de 1981 à 1994 : « Il y a toujours eu un problème avec le dopage dans notre sport mais, depuis dix ans, les produits sont tellement performants qu’ils peuvent changer un athlète physiologiquement. On peut transformer une mule en un étalon ! » [Le Monde, 16.07.2004]

Félix Lévitan (FRA) (1911-2007), patron du Tour de France de 1962 à 1986 :

  1. « Celui qui ne se dope pas est un pauvre type voué par avance à la défaite. » [Le Miroir des Sports, 20.04.1965]

 

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Félix Lévitan

 

  1. « Plus graves sont les doutes nés à Belgrade (championnats d’Europe de natation). Car s’il est effectivement mis à la disposition des athlètes de l’Allemagne de l’Est des produits indécelables à l’analyse (à tout le moins inconnus des analystes qui les décèlent, s’ils les décèlent, et parce qu’ils sont inconnus n’entraînent pas de sanctions fédérales : amendes et suspensions…) s’il est effectivement mis à la disposition des représentants de la RDA de tels produits, rien n’empêche les sportifs de l’Ouest de s’en procurer ou de les obtenir de chimistes amis et grâce à ces produits d’établir et de maintenir leur supériorité sur des rivaux respectueux des règles du jeu? »        [RTL, 17.09.1973]

Erwann Mentheour (FRA), cycliste professionnel de 1994 à 1997 :

  1. « Avec le dopage, tout le monde monte d’une marche mais si tu es un tocard, tu auras beau te doper, tu ne seras pas devant. Je n’incrimine surtout pas les coureurs, car ce sont tous des mecs d’exception. Les champions ne sont ni des voleurs, ni des tricheurs. Leur réussite est d’abord due à une énorme somme de travail, à des sacrifices que l’homme de la rue ne peut pas imaginer. » [L’Équipe, 23.01.1998]

2.  « Ce sont les Italiens, les précurseurs. En fait, c’est à la Gewiss, l’équipe phare du début des années 90, qu’ils ont été les premiers à maîtriser le protocole d’administration de l’ÉPO combiné aux hormones de croissance. Je me souviens, tous les coureurs français se disaient : « C’est pas possible ces Gewiss, comment font-ils pour marcher aussi bien ?» [France Soir, 02.09.1999]

 

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Erwann Mentheour

 

3.  « C’est un monde fou : si tu fais 30 000 bornes de vélo sans rien prendre, tu tombes malade et tu finis dernier. Si tu prends de la dope, tu pédales mais tu roules, c’est le cas de le dire, à tombeau ouvert ! » [Paris Match, 11.02.1999]

Pierre Naudin (FRA), journaliste sportif, écrivain et ancien cycliste amateur : « Un fait est certain qui constitue une des ombres des Tours d’après-guerre : les coureurs ne peuvent réaliser leurs performances qu’avec le secours de la médecine. L’aisance d’un Hugo Koblet était facilitée par des doses massives de stimulants. Il pédalait certes très vite. » [in « La foire au muscle ». – Paris, éd. les Editeurs Français réunis, 1961. – 377 p (p 283)]

Dr Jean-François Ratel (FRA), médecin du sport : « Les dopants sont soit inefficaces et inoffensifs, soit encore inefficaces mais déjà dangereux, soit efficaces et toujours dangereux. Jamais ils ne sont efficaces et inoffensifs. » [Aventure sportive sans médecin .- Paris, éd. Amphora, 1986 .- 159 p (p 42)]

Roger Rivière (FRA), cycliste professionnel de 1957 à 1960 : « À mon avis, il est impossible de battre un record de l’heure à vélo sans être dopé. Je ne peux pas croire qu’on puisse enrouler un braquet aussi monstrueux, par exemple, que celui que Jacques Anquetil a poussé pendant une heure, au Vigorelli de Milan, sans avoir pris quelque chose. »   [L’Équipe, 25.10.1967]

Lucien Van Impe (BEL), cycliste professionnel de 1969 à 1987 : « Si on parle du dopage, c’est qu’il existe. Je ne dirai jamais comme certains tentent de le faire croire qu’il ne change rien aux choses. Il n’y a qu’à se souvenir d’Hitler. C’est le premier à l’avoir utilisé pour galvaniser ses armées ! » [Vélo, 1987 , n° 222, novembre, p 13]

 

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Lucien Van Impe

 

 

Tennis – C’est avec un grand oui que l’on peut affirmer que le dopage est efficace sur les courts. Pourquoi ?

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Aujourd’hui, c’est sur le physique que la hiérarchie et la sélection des sportifs s’opèrent. Dans le tennis, les musculairement denses, les bien taillés, les gabarits prennent le pouvoir. Or, le dopage agit en priorité sur la force, la puissance, la vitesse, la détente verticale,  la célérité de la mise en action, les démarrages et les accélérations à répétition, l’endurance et la résistance. Au final, il n’y a aucune raison physiologique, morphologique, technique, tactique ou mentale qui ferait que le dopage serait inopérant chez les tennismen. Ce constat est également valable pour tous les sports, notamment ceux dont les acteurs clament haut et fort que le dopage est inefficace dans leur spécialité.

La perfusion au service de la performance : c’est interdit… depuis 2005

La lutte antidopage ne peut être exercée que par des organismes indépendants. La preuve lors des Internationaux d’Australie en janvier 2013, Gilles Simon – en vue de son huitième de finale face à Andy Murray – bénéficie d’une perfusion de récupération. Or, ce genre de coup de pouce est prohibé par l’Agence mondiale antidopage (AMA) depuis 2005. Elle figure dans le groupe des méthodes interdites M2. Manipulation physique et chimique au paragraphe 2. « Les perfusions intraveineuses et/ou injections de plus de 50 ml par période de 6 heures, sauf celles reçues légitimement dans le cadre d’admissions hospitalières, les procédures chirurgicales ou lors d’examens cliniques. »

Dans le cas du français, c’est le médecin du tournoi qui l’a mis sous perfusion à la sortie des courts après son match fleuve face à Gaël Monfils. Si, médicalement, la perfusion était justifiée, en aucun cas elle ne devait autoriser Gilles Simon à poursuivre l’Open d’Australie.

Pour moi, c’est une dérive de la réglementation à mettre sur le compte de la Fédération internationale de tennis qui a été incapable de la faire respecter. Comme pour la liste rouge de l’AMA concernant la perfusion, c’est exactement le même principe de précaution qui anime le monde du rugby lors des commotions cérébrales où, systématiquement à la suite d’un traumatisme crânien avec altération de la conscience, un protocole établissant le degré de perturbation cognitif du sujet traumatisé, est empêché de reprendre la partie, voire de rester au repos plusieurs semaines.

COMMUNIQUE TENNIS

Dans le cas du tennis, ce n’est pas la tête qui a pris un coup mais le corps. Si médicalement la perfusion s’impose, en aucun cas elle n’est destinée à permettre au joueur de continuer le tournoi ce qu’a fait Simon et probablement que ce dernier croit dur comme fer qu’il n’a pas transgressé le code mondial antidopage !

PERFUSION   Perfusion de récupération (vestiaire) = dopage

PERFUSION 2 Perfusion thérapeutique = mise au repos