Dans Cyclosport Magazine n° 98 de juillet 2014, j’avais réagi à la suite de la publication du rapport à charge contre Lance Armstrong rédigé par l’USADA (Agence antidopage américaine). A mon point de vue, dans ce document, l’institution américaine s’arrangeait avec les faits pour glorifier la réussite de son action antidopage et notamment celle de son chef Travis Tygart. Le 10 octobre 2012, le fameux rapport sur les activités biologiques occultes de Lance Armstrong et de sa bande est mis en ligne. Dans son pavé de 1 000 pages annexes comprises, l’USADA qualifiait le dopage au sein de l’US Postal de ‘’programme le plus perfectionné, le plus professionnel et le plus efficace que le sport ait jamais vu’’.
Travis Tygart, directeur de l’USADA depuis septembre 2007
Dès le 18 janvier 2013, dans la foulée des aveux télévisés d’Armstrong, présent sur le plateau d’une chaîne d’informations, j’avais le premier expliqué qu’en réalité le dopage du Texan bien que haut de gamme n’était pas plus avantgardiste que celui de ses adversaires directs ou des Allemands de l’Est des années 1980. Lui-même l’a confirmé lors de ses aveux effectués dans le cadre d’une interview avec l’animatrice Oprah Winfrey. Tout récemment, mon analyse initiale d’il y a trois ans a été confirmée par Jeff Novitsky. L’agent fédéral américain qui a fait tomber des stars de son pays comme le joueur de baseball Barry Bonds et les athlètes Tim Montgomery et Marion Jones, s’exprimait ainsi dans L’Express : « Les médias ont dit que le dopage d’Armstrong était plus sophistiqué que celui des autres. Mais j’ai constaté ce même type de dopage au sien de plusieurs équipes de cyclistes pros. »
Jeff Novitsky