Cyclisme et cas positifs : l’arnaque des statistiques !

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Le Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), dans un communiqué de presse, a dévoilé une étude sur son site internet, révélant que le cyclisme était dépassé, en 2015 et en nombre de cas de dopage (recensés et publiquement communiqués), par l’athlétisme, l’haltérophilie et le baseball.

MPCC 1      LEJEAY

Roger Lejeay, président du MPCC depuis 2011

Le MPCC a comptabilisé l’ensemble des cas positifs du 1er janvier au 31 décembre 2015. Avec 62 cas positifs, l’athlétisme arrive en tête devant l’haltérophilie (55), le baseball (30), le cyclisme (21) et le football (20). Suivent le rugby (11), la natation (9) et la boxe (6). C’est la Russie qui a connu le plus de cas de dopage en 2015 (38), largement devant les Etats-Unis (21), le Royaume-Uni (20) et le Kenya (16) ou la France (2). Concernant le cyclisme, 16 des 21 cas concernent le cyclisme sur route, 4 dans la catégorie World Tour et en Continental Pro, et 7 en Continental (6 dans les autres divisions).

Commentaires Dr JPDM – Ces chiffres ne sont pas crédibles pour quatre raisons principales :

–        Il existe un ‘’paquet’’ de substances indécelables connues des pros de la dope (exemples : les sportifs mettent en avant leurs multiples tests négatifs pour dire qu’ils ne se dopent pas : Armstrong, Contador, Hinault, Poulidor, Marion Jones, etc.)

–        Le nombre de cas positifs publiés n’est pas corrélé au nombre de contrôles effectués ainsi qu’au nombre des licenciés

–        Les contrôles inopinés ne sont pas comptabilisés à part, or ce sont les seuls vraiment efficaces.

–        Quatrième raison majeure : comment peut-on encore croire un seul instant alors que l’on est membre du MPCC – donc averti des pratiques biologiques illégales  – qu’il n’y a eu que 26 cyclistes dans l’année 2015 qui ont enfreint les règles ?

Le MPCC, au lieu de perdre son temps et sa crédibilité en se focalisant sur les autres sports, ferait mieux de traquer les tricheurs cyclistes et d’aider la lutte antidopage à être plus performante.

Cette analyse du MPCC illustre de façon remarquable la fameuse citation de Mark Twain, journaliste, humoriste et romancier américain : « Il y a trois sortes de mensonges. Les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques. »

Tennis – Suspicion légitime

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L’Anglais Andy Murray, 2e mondial à l’ATP, a été repris de volée par Boris Becker pour avoir suspecté certains adversaires curieusement jamais fatigués (voir l’Equipe du 19 avril). Pour Boris Becker, actuel entraîneur de Novak Djokovic : « Tant qu’il n’y a pas de preuve, les joueurs sont 100% innocents ».

EXPRESSO

Avec un tel discours, le dopage a de beaux jours devant lui. Depuis cinquante ans, le monde du sport lutte contre le fléau sans grande efficacité pour la simple raison qu’il existe en pagaille des substances indécelables en liste rouge. Devant des performances étonnantes, c’est bien la suspicion légitime qui prédomine face à la présomption d’innocence.

Lors de la finale du Tournoi de Monte Carlo entre Rafael Nadal et Gaël Monfils, on a bien vu que ce dernier – pour le troisième set – était groggy dans les cordes ; il n’arrivait plus à retourner les boulets de canon de son adversaire surpuissant. Il n’en pouvait plus physiquement. Les deux premiers sets l’avaient laminé.

Régulièrement, on nous vante les qualités athlétiques du Français qui, selon les entraîneurs, serait capable de réussir dans de nombreux sports. Eh bien, là, face à l’Espagnol, Monfils a bâché le dernier set, vaincu par les coups de boutoir à répétition de Nadal. Depuis quelques années, cette domination musculaire du Taureau de Monacor interpelle de nombreux observateurs de la planète tennis. On trouve parmi eux Yannick Noah en novembre 2011, les Guignols de l’Info en février 2012, Daniel Koellerer – un ancien joueur pro – en septembre 2013, l’ex-ministre de la Santé Roselyne Bachelot en mars 2016.

NADAL 2

Dans le même temps, le nonuple champion de Roland-Garros (2005-2014) nous assène : « Aucun sportif de haut niveau n’est dopé. » Pour le moins, cela relève de la méthode Coué sans pour autant écarter d’un iota la suspicion légitime du dopage. D’autant qu’en dehors d’avoir carbonisé Monfils en deux sets, Nadal – après chaque manche – a disparu du court central en direction du vestiaire. Pourquoi ? A 29 ans, difficile de croire qu’il a des problèmes de prostate. Avec ce genre de comportement non justifié, le doute ne peut que croître !