Dopage – L’Equipe a vraiment beaucoup de mal à faire la différence entre un fluidifiant bronchique et un décongestionnant nasal

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[publié le 03 mars 2017]

Ce sont bien sûr deux problèmes respiratoires différents. L’un concerne les bronches et l’autre le nez.

 

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L’Equipe, 02 mars 2017

 

Convoyage – 1 500 km pour un produit disponible à la pharmacie du coin (La Toussuire), c’est le comble du trajet chronophage !

Ce cafouillage médico-physiopathologique et anatomique concerne le fameux paquet convoyé par un employé de l’équipe Sky, Simon Cope, de Manchester à La Toussuire en Savoie et remis à Bradley Wiggins, le soir de sa victoire dans le Dauphiné 2011.

Selon le manageur du team anglais, Dave Brailsford, il s’agissait de Fluimicil®, un banal fluidifiant bronchique (il n’a pas été précisé la forme galénique : sachets, solution buvable, comprimés effervescents, ampoules injectables, solution injectable pour perfusion).

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Fluimicil, toux grasse – Boîte de 30 sachets ; prix 5,67 euros

 POST-IT – L’Equipe patauge entre décongestionnant et fluidifiant !

L’Equipe, 20.12.2016 : « Il s’agissait d’un décongestionnant nasal, le Fluimicil® »

L’Equipe, 07.01.2017 : « Expectorant pour la toux » 

L’Equipe, 12.012017 : « Le paquet contenait du Fluimicil®, un expectorant pour la toux« 

L’Equipe (hebdo), 18.02.2017 : « Il s’agissait de Fluimicil®, un banal fluidifiant pour les bronches »

L’Equipe, 22.02.2017 : « Un banal fluidifiant bronchique »

L’Equipe, 02.03.2017 : « Un banal décongestionnant nasal »

Sauf que cela a l’air très confus pour les journalistes de L’Equipe qui, dans l’édition du quotidien sportif du 20 décembre font du Fluimicil®, un décongestionnant nasal, et ensuite pendant deux mois, le Fluimicil® va changer d’indication thérapeutique, se transformant en fluidifiant bronchique ! Et puis, par un coup de baguette magique, le 02 mars 2017, redeviendra un décongestionnant nasal.

Le Fluimicil® agit en priorité sur les sécrétions bronchiques

En réalité le Fluimicil® est prescrit pour des problèmes d’hypersécrétion bronchqiue en fluidifiant ces dernières ils facilitent leur expulsion par la toux.

Cette pirouette thérapeutique au fil des semaines est probablement due au fait que deux rubricards de la page cyclisme ont traité le sujet, l’un en décembre et en mars, l’autre en janvier et février. Visiblement, il manque un responsable pour harmoniser les informations santé. Avec L’Equipe, c’est toujours le lecteur qui trinque. Si, par exemple, à l’arrivée de Milan-Sanremo, il était écrit dans ce même journal, que le vainqueur lors du sprint tirait un braquet de 39 x 25, tout le monde penserait que le journaliste a bu un coup de trop ! Avec les termes médicaux, il faut être également précis, sinon plus.

Rappelons l’éclairante punchline du journaliste-romancier américain Mark Twain (1835-1910) : « Faites attention quand vous lirez des livres sur la santé. Vous pourriez mourir d’une faute d’impression.»

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Rappel anatomique – Les fosses nasales ou cavités nasales au nombre de deux ont des fonctions différentes de celle de l’arbre bronchique. De plus, la distance fosses nasales-pharynx-larynx-trachée-bronches fait pas moins de 30 cm.

 

 

Punchline Dr de Mondenard

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[publié le 03 mars 2017]

N° 89

Dopage – ‘’Traces’’ ne signifie pas des ‘’petites quantités’’ mais uniquement présence de la substance interdite

Lorsqu’on parle de la présence de ‘’traces’’ d’un produit dopant dans les urines d’un sportif, pour les laboratoires d’analyse cela ne veut pas dire qu’il n’y en que très peu mais que la substance prohibée est présente dans l’échantillon testé.

Peu importe la quantité trouvée, la sanction sera la même.

En revanche, la liste rouge comprend aussi des substances avec un seuil (glucocorticoïdes, salbutamol, testostérone, nandrolone, etc.). Le sportif ne sera alors positif que s’il dépasse le seuil et, dans ce cas, il sera susceptible d’être suspendu.

En résumé, le terme de ‘’traces’’ signifie la présence et non la quantité.

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Laboratoire antidopage – La présence du mot ‘’traces’’ sur un rapport d’analyses signifie la présence de la substance et non la quantité