L’Equipe confond caisson hyperbare et chambre d’altitude

Par défaut
[publié le 09 mars 2017]

Caisson hyperbare = hyperoxie

Chambre d’altitude = hypoxie

C’est du même niveau que de faire l’amalgame entre un catabolisant (glucocorticoïde) et un anabolisant (stéroïde anabolisant, testostérone)   

Ça commence à être lassant. Dès que l’on aborde la physiologie, la médecine (maladies et blessures), le dopage, le quotidien sportif se plante plus que la moyenne.

La dernière en date c’est lorsque une journaliste de L’Equipe, dans la page Extra du 8 mars, nous fait le portait d’Alberto Salazar, ancien triple vainqueur du marathon de New York, aujourd’hui responsable d’une structure d’entraînement top niveau – Nike Oregon Project – créée en 2001.

On apprend dans ce papier que le natif de La Havane (Cuba) est un perfectionniste, toujours à la recherche de ‘’gains marginaux’’ comme Dave Brailsford le team manageur de l’équipe cycliste Sky.

La journaliste du quotidien sportif écrit qu’ « il est l’un des premiers à se préparer dans un caisson hyperbare reconstituant les conditions d’une altitude de 2 000 m, à dormir dans une chambre hypoxique recréant la raréfaction de l’oxygène à 4 000 m d’altitude. »

Première erreur : les Soviétiques, dès les années 1960 (rappelons que Salazar, né en 1958, aurait eu du mal à l’âge de 2 ans à jouer le rôle de pionnier), utilisaient des chambres d’hypoxie pour booster le corps à produire plus d’EPO et, par ricochet, des globules rouges. D’écrire qu’il se préparait dans un caisson hyperbare pour reconstituer les conditions à une altitude de 2000 m s’appelle une grosse boulette !

En effet, un tel caisson n’a rien à voir avec l’hypoxie mais à son contraire avec l’hyperoxie. Quand on n’a pas la légitimité pour parler de physiologie, on s’adresse a minima à Wikipedia, ce que n’a pas fait la collaboratrice de L’Equipe. Les caissons hyperbares sont destinés à soigner des accidents de plongée sous-marine dits de décompression ainsi que des pathologies où il est nécessaire de réoxygéner les tissus (en sport, on s’en sert pour des blessures musculaires à répétition).

Wikipedia : Le caisson hyperbare, également appelé caisson de recompression ou chambre hyperbare, est une installation médicotechnique étanche au sein de laquelle un ou plusieurs patients peuvent être exposés à une pression supérieure à la pression atmosphérique, ce qui permet principalement d’accroître l’oxygénation des tissus. Lors du traitement hyperbare, un médicament, le plus souvent un gaz thérapeutique comme l’air médical, l’oxygène médical, ou un mélange de gaz médicinaux (héliox, nitrox…), peut également être administré via un masque. Le traitement est généralement supervisé depuis l’extérieur de l’enceinte hyperbare par un opérateur hyperbare selon un protocole établi à l’avance. [Dernière modification de cette page le  20.05.2016]

En revanche, les chambres d’altitude créent une hypoxie normobare. Elles n’abaissent pas la pression atmosphérique mais modifie la composition de l’air en diminuant la part de l’oxygène, ce qui favorise l’adaptation du corps à cette situation de manque en boostant la production de globules rouges de façon endogène dite naturelle.

En résumé, les caissons hyperbares augmentent l’apport d’O; les chambres d’altitude le diminuent.

salazar

 

L’Equipe, 08 mars 2017

Dopage – Rugby Mag, la revue fédérale, toujours aphone sur la triche biologique

Par défaut
[09 mars 2017]

C’est ce qu’on appelle un silence assourdissant ou, autrement dit, une énième « valeur du rugby »

Le numéro de mars du magazine de la Fédération française de rugby vient de sortir et toujours aucun commentaire sur les affaires de dopage ayant secoué l’ovalie depuis octobre dernier (corticoïdes, higénamine, cocaïne).

Pas de mise en garde sur les dangers de ces produits ; aucune information de prévention sur les compléments alimentaires et les risques d’un contrôle antidopage positif avec toutes les conséquences psychologiques d’un tel avatar pour le joueur.

Cela fait donc six numéros de Rugby Mag – d’octobre à mars – et 324 pages sans informations sur le fléau n° 1 de la triche biologique de notre société hypermédicalisée.

En conclusion, on peut s’interroger : que font la Fédé, son président et ses médecins ?

Poser la question c’est y répondre.

RUGBY

Rugby Mag, revue fédérale, mars 2017