Courrier des lecteurs – Rugby, amphets, Captagon et violence : un quatuor à risque

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En réaction à deux articles publiés dans ce blog les 22 et 24 avril sur la violence dans le rugby induite par le Captagon® et les amphets, un dénommé Fred ‘’X’’ nous a adressé un commentaire peu amical mais  démontrant son ignorance criarde sur les effets collatéraux du Captagon® en particulier et des amphétamines en général : « Venir affirmer que la prise de Captagon® expliquerait les bagarres générales au rugby… franchement vous sombrez dans le ridicule ». Suivent des appréciations désobligeantes à mon encontre.

J’ai l’habitude ! Ces opinions sont le plus souvent proférées par des individus concernés eux-mêmes par le dopage et s’en prenant à ceux qui dénoncent cette dérive. Ces ‘’voyous’’ du net n’ont aucun argument sauf l’injure, l’invective ou l’insulte.

Quoi qu’il en soit, différents médecins et acteurs du sport des années 1960 à 1990 ont exprimé leur avis sur la violence provoquée par les amphétamines (Captagon® compris). Ajoutons qu’à l’époque – au plan du dopage – elles n’étaient pas recherchées dans les sports d’équipes

PUNCHLINES – AMPHÉTAMINES et VIOLENCE

Fernand Albaret (FRA), journaliste sportif : « Le docteur Robert Boncour a personnellement relevé deux cas d’intoxication avec obnubilation, délire, violence et précoma à la suite d’ingestion d’un seul comprimé de Méthédrine® (métamphétamine) au cours de l’ascension d’un col durant le Tour de l’Avenir. » [Compte rendu de la Conférence de Strasbourg (sept. 1965) .- L’Équipe, 29.09.1965]

Mervin Berger (USA), journaliste scientifique : « Les amphétamines rendent souvent les joueurs désagréables et agressifs. Certains disent que les effets de ces médicaments sont démontrés chez les joueurs de hockey les plus violents. Les utilisateurs perdent aussi de leur faculté de jugement. Ils sont persuadés faire mieux que ce qu’ils font en réalité. Et ils sont incapables de prendre des décisions rapides. Il y a d’autres symptômes comme un rythme cardiaque irrégulier, des maux de tête, une perte de poids, des troubles digestifs et, en dernière extrémité, la mort. »  [in « Sports medicine » .- New York (USA), éd. Thomas Y. Crowell, 1982 .- 322 p (p 99)]

POST-IT 

Les amphets favorisent la distribution de coups : bourre-pif, châtaigne, gnon, jeton, marron, pain, ramponneau, taloche, tarte, torgnole; mais aussi – en raison de l’effet-groupe (voir plus loin) – bagarre, rixe, bataille

Dave Meggyesy (USA) : « L’ancien joueur des Cardinals de Saint Louis, de la Ligue Nationale de football, Dave Meggyesy, s’est lancé dans un violent réquisitoire pour démontrer que le football professionnel est une industrie déshumanisante. Dans on livre Out of Their League, Dave Meggyesy fera état de fraudes, de manipulations de contrats, de tactique d’intimidation, de racisme, d’utilisation massive de drogues et de violence à nulle autre pareille. » [in « Les gladiateurs de l’Amérique » de Pul Ohl. – Montréal, éd. Alain Stanké, 1977. – 254 p (p 159)]
Paul Ohl – Les gladiateurs de l’Amérique, éd. Alain Stanké, 1977
Dr Gabe Mirkin (USA), médecin du sport : « Il fut révélé, au cours des audiences sur le trafic et le contrôle des narcotiques, barbituriques et amphétamines tenues en 1955 par la sous-commission du Budget de la Chambre des représentants, que les amphétamines rendent les individus agressifs et plus enclins à des gestes criminels. On ne peut s’empêcher d’établir une relation entre l’usage de ce produit et la violence qui caractérise certaines parties de hockey. » [in Mirkin G. et Hoffman M. .- La médecine sportive .- Montréal (CAN), Les Éditions de l’Homme, 1981 .- 322 p (p 154)]

Dr Jacques Mombet (FRA), médecin de l’équipe de France de rugby (en alternance) de 1975 à 1995 : « Les amphétamines ont toujours existé dans le rugby et ailleurs. Dans les années 1970, des équipes entières en prenaient, d’autres non. Je me souviens d’un match de championnat, entre Fleurance et Marmande je crois, au cours duquel l’arbitre a pris peur ! Les joueurs avaient tous la bave aux lèvres, ils se mettaient des marrons même entre équipiers ! Il a dû arrêter le match. » [in « Rugby à charges » de Pierre Ballester. – Paris, éd. de La Martinière, 2015. – 293 p (p 94)]

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