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 Chris Froome n’a rien inventé. C’est Charles Nieuport, 3e du championnat de France de vitesse 1898, surnommé La Sole, précurseur de l’aérodynamisme, qui a initié cette position.

cycliste penché

Charles Nieuport

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                               Chris Froome

BOOSTER SON SOUFFLE : Le Powerbreathe est-il efficace ?

 L’entraîneur de Peter Sagan, l’Espagnol Francisco Patxi Vila, un ancien coureur de Ibanesto et Lampre, nous apprend que le sprinteur de la Tinkoff utilise depuis 2015 un appareil destiné à augmenter l’aptitude inspiratoire :

VILA                                               Francisco Patxi Vila, alors coureur à La Lampre

« Cet appareil entraîne les muscles respiratoires. Suite à la position des coureurs à vélo, le cœur et les poumons compriment le diaphragme et empêchent de bien respirer. Le Powerbreathe, que Sky et Frederik van Lierde, le lauréat de l’Ironman, connaissent bien, permet de résoudre le problème. C’est un petit effort : cinq fois par semaine, deux fois cinq minutes par jour. D’ailleurs, je le fais aussi. »

Je suis dubitatif sur l’efficacité réelle du Powerbreathe chez un cycliste de compétition sur route.

Tenir un guidon crée une chaîne articulaire fermée et optimise le travail des muscles respiratoires intercostaux notamment. Rappelons que les cyclistes ont des capacités pulmonaires très élevées en raison de la position assise, mains fixées au guidon facilitant le travail des muscles de la cage thoracique dans une plus grande amplitude.

POWERAppareils  Powerbreathe

Signalons également que les asthmatiques s’agrippent aux montants des lits (quand il en existe) afin d’augmenter l’efficacité de leurs muscles thoraciques. Que l’appareil améliore les insuffisants respiratoires, intégré dans un programme de rééducation, c’est fort possible.

Pour les cyclistes de compétition, j’y crois beaucoup moins !

La seule pratique du vélo de compétition, notamment dans les parcours bosselés, doit être plus performante que n’importe quel appareil, même avec une charge réglable intervenant sur l’inspiration.

Est-ce que les concepteurs ont déjà fait une étude comparative Powerbrathe versus la course Liège-Bastogne-Liège ?

J’attends le résultat pour me faire un avis crédible.

STAGE EN ALTITUDE – Est-ce le stage ou l’altitude qui donne un plus ?

 Sportmagazine, l’excellente revue belge, dans son hors série sur le Tour 2016 et ses différentes interviews de coureurs, a posé la question des bénéfices des stages en altitude à certains cadors du peloton.

Pour Alberto Contador c’est plus le stage que l’altitude qui bonifie son potentiel : « Avec moi, ça a toujours bien fonctionné mais ce n’est pas tellement l’altitude qui m’intéresse : c’est la concentration, le fait de pouvoir consacrer chaque minute de la journée au vélo et rien qu’à cela. Les entraînements sont bons, je peux me faire masser chaque jour et c’est très calme. Difficile de mener la même vie en restant à la maison. »

Pour Peter sagan, le champion du monde en exercice depuis le 27 septembre 2015, c’est son entraîneur espagnol Francisco Patxi Vila – un ancien coureur pro – qui s’exprime pour lui : « Peter répond aux lois physiologiques normales, de ce point de vue. Elles disent qu’après un stage en altitude, on se sent bien quatre jours puis qu’on marque le coup jusqu’au onzième jour avant de progresser jusqu’au jour 21, pour atteindre son summum durant les jours 35 à 37. J’avais programmé ce pic pour fin mars, début avril, de l’E3 jusqu’à Roubaix. Le Circuit et Kuurne, fin février, n’étaient donc que des entraînements, Peter n’était pas super. Ça allait déjà mieux à la Strade Bianche et à Tirreno à partir de l’E3 il a été en pleine forme. Un timming parfait. »

De son côté, Fabio Aru, le dernier lauréat de la Vuelta, en est un partisan convaincu : « Je crois fermement en notre approche avec ces stages en altitude ».

A contrario, Thibaut Pinot, le leader de la FDJ n’a pas la même attraction que ses confrères envers les stages en altitude : « Pour commencer, l’altitude ne produit que peu d’effets sur mon corps. Je m’en suis aperçu l’an passé, lorsque j’ai remporté une étape du Tour d Suisse à Söldene 2 700 m au-dessus du niveau de la mer. Et puis, si je partais pour trois semaines de stage d’altitude avant le Tour, je ne me sentirais pas frais mentalement au moment du départ. Pour bien me sentir, je dois pouvoir m’entraîner chez moi, dans un environnement familier. A la FDJ, on n’effectue pas trop de stages et cela me convient. Je suis parfaitement capable de bien m’entraîner seul. Dans cette équipe, on écoute les coureurs. C’est aussi une question de confiance, beaucoup d’équipes emmènent leurs coureurs en stage parce qu’ils ne sont pas certains de leur rigueur dans le travail qu’ils pourraient effectuer chez eux. »

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Christopher Froome à l’entraînement sur les pentes du volcan Teide à Tenerife