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Comme Georges Clémenceau l’avait dit en son temps à propos de la guerre qui, elle, était une chose trop grave pour la confier à des militaires, on peut pour les mêmes raisons admettre – vu la consommation galopante des drogues de la performance – que la lutte antidopage est une chose trop sérieuse pour la laisser entre les mains du ministère des Sports, du CNOSF, de l’AFLD et de l’AMA.

 

AFLD et ministère des Sports complices passifs de la désinformation depuis… 11 ans

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FOOTBALLEUR MASQUÉ – Il dévoile sa grande ignorance sur le dopage

En janvier 2015, les éditions Hugo Sport publient un ouvrage racoleur « Je suis le footballeur masqué ».  FOOTBALLEUR MASQUE

Mais pourquoi lis-tu de tels livres ?

Mes amis me disent toujours : « Mais pourquoi lis-tu des livres aussi nuls ? » En réalité, ce qui m’intéresse c’est de comprendre pourquoi on écrit un ouvrage pour débiter de grossières erreurs ? Dans ce but, je lis toujours avec un surligneur jaune en main. Sur les 221 pages du bouquin en question, je n’ai rien trouvé qui vaille la peine d’en faire état, seulement 45 lignes sont consacrées au dopage. Elles montrent cependant l’étendue abyssale de l’ignorance du footballeur masqué. D’ailleurs, je ne suis pas sûr que l’auteur soit vraiment footeux.Revenons aux révélations sur le sujet n° 1 qui fâche le milieu du ballon rond. Le joueur masqué français balance avec l’air de celui qui est au parfum : « En France, dans le protocole, tu n’as même pas droit aux pastilles Drill®. C’est considéré comme dopant. » Sauf que ces pastilles destinées à soigner les maux de gorge ne sont plus prohibées depuis 2004, soit onze ans. Bravo pour la désinformation distillée par le footballeur masqué professionnel qui, ainsi, dévoile sa grande ignorance.

Pastilles Drill® : ne sont plus en liste rouge depuis 2004 !

DRILL  En effet, les spécialités Drill® en pastilles ou en collutoire contiennent de la tétracaïne, un anesthésique qui ne figure plus sur la liste depuis le début de l’année 2004. Pour être précis, on doit ajouter que le laboratoire Pierre Fabre Santé qui commercialise les spécialités Drill®, porte une part de responsabilité dans ce mastic puisque la notice incluse dans la boîte des pastilles à sucer contre les maux de gorge comporte toujours en 2015 la mention : « L’attention des sportifs sera attirée sur le fait que cette spécialité contient un principe actif pouvant induire une réaction positive des tests pratiqués lors des contrôles antidopage ». Cette même fausse indication figure en toutes lettres dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP) du Vidal, le dictionnaire des médicaments.

DRILL 2   Je conçois que pour le sportif lambda, il est compliqué de s’y retrouver. Mais si ce dernier clique « Liste des substances interdites dans le cadre des compétitions sportives » du ministère de la Jeunesse et des Sports, il constatera que les pastilles Drill® n’y figurent plus depuis 2004.

Une désinformation partagée entre l’AFLD, le Vidal, l’ANSM et le footballeur masqué 

Au final, on constate que la désinformation, en dehors du footballeur masqué, provient d’une responsabilité multiple. En premier lieu, le laboratoire Pierre Fabre qui commercialise les pastilles Drill® et dans la foulée le Vidal sous contrôle de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament de santé). Mais on peut également s’interroger sur l’inaction de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) et du ministère des Sports qui depuis onze ans restent les bras croisés. A chaque affaire de dopage, ils nous affirment pourtant que ‘’Ça va changer’’ et en réalité c’est toujours la même chose.