
Au moment du déconfinement, le 11 mai dernier, il était recommandé aux cyclistes de ne pas rouler en peloton mais d’observer une distanciation d’un minimum de 10 mètres.
Mesure non observée par la plupart, notamment par ceux qui n’avaient pas été confrontés au sein de leur entourage proche par la Covid-19.
De plus, lorsqu’on roule en paquet, à 40 km/h, on bénéficie au plan énergétique, d’une ristourne de 30%. Difficile de s’en priver même avec la menace de la Covid-19.
En fait, les études scientifiques les plus récentes rapportées par le site Nature Humaine du 30 juin 2020, tempèrent les mises en garde drastiques du début de la reprise des sorties en plein air.

Tout d’abord, le risque d’infection à ce virus est beaucoup plus faible en plein air qu’en milieu confiné.
Par ailleurs, pour qu’il y ait infection, il faut avoir été exposé à une grande quantité de virus en passant pas mal de temps en présence d’une ou de plusieurs personnes infectées.
Tout d’abord, le risque d’infection à ce virus est beaucoup plus faible en plein air qu’en milieu confiné.
Par ailleurs, pour qu’il y ait infection, il faut avoir été exposé à une grande quantité de virus en passant pas mal de temps en présence d’une ou de plusieurs personnes infectées.
CYCLISTE ROULANT EN PELOTON
Afin de ne pas contaminer vos compagnons de route, avant de vous moucher en appuyant avec un doigt sur une narine et en soufflant avec l’autre – expulsant ainsi vos sécrétions en direction de ceux qui se trouvent derrière vos roues – laissez-vous glisser en fin de paquet
L’important c’est la dose de virus inhalée
On sait maintenant que la Covid-19 pénètre surtout par les voies nasales. Elle ne se rend pas immédiatement dans les poumons. Théoriquement, un seul virus peut rendre malade. Mais cela suppose qu’il aura infecté une cellule nasale en y rencontrant le bon récepteur cellulaire et qu’il s’y sera reproduit. Le risque est donc très faible, pour ne pas dire négligeable.
En réalité, les chances d’infection ne seraient élevées que si un très grand nombre de virus avait été inspiré.
Sans connaître précisément la dose virale minimale pour la Covid-19, les spécialistes croient qu’il en faut quelques centaines voire quelques milliers ; une infection à faible dose n’affectera souvent qu’un seul organe (notamment les sinus placés en premières ligne des voies respiratoires inhalantes) et demeurera asymptomatique grâce aux premiers systèmes de défense immunitaire. D’où l’intérêt en cette période de pandémie de protéger au maximum son niveau de réactivité immunitaire.
Les exercices exténuants, surtout sur des organismes en recherche de condition physique après cette longue période de faible activité en milieu confiné, sont surexposés aux déficiences immunitaires.
Certes, un éternuement peut disperser des dizaines de milliers de gouttelettes chargées globalement de millions de virus, soit beaucoup plus que la dose minimale infectieuse. Mais dans les faits, les grosses gouttelettes tombant rapidement vers le sol, seule une petite quantité ‘’voyage’’ à plus d’un mètre.
Lieux facilitant la contamination : à l’intérieur avec de nombreuses personnes discutaillant devant un bar ou à la table d’un restaurant
Le risque étant proportionnel à la charge virale, à la proximité entre les personnes et au temps d’exposition, on comprend pourquoi les lieux où le risque d’infection est le plus élevé sont ceux où l’air circule peu, où des gens discutent, proches les uns des autres, pendant de longues périodes de temps.

Même si le risque zéro n’existe pas, on a de bonnes raisons de croire que la probabilité d’être infecté est très faible pendant la pratique en plein air d’activités aérobies comme le cyclisme, qu’il s’agisse de séances d’entraînement ou de compétitions.
Le risque tend vers zéro lorsqu’on roule en pleine nature



Cyclistes, attention aux cadences de forçats et aux AINS
Deux facteurs principaux interviennent pour augmenter les effets collatéraux d’une contamination à la Covid-19 :
- Des séances d’exercices très prolongées sur des périodes très rapprochées sans temps mort suffisants peuvent être associées à une vulnérabilité plus importante due à une baisse temporaire de la fonction immunitaire induite par l’exercice exténuant. Tout effort déclenche une diminution passagère de l’immunité. Cette baisse de notre défense concerne essentiellement l’immunité cellulaire de telle sorte que le sujet sera plus sensible aux infections causées par les bactéries gram-négatives, les levures, les moisissures et les virus intracellulaires (COVID-19, grippe, MNI, etc.). Plusieurs enquêtes laissent entendre que des efforts épuisants consentis pendant la période d’incubation de l’affection virale – 4 à 14 jours alors que le sujet est déjà contaminé mais que la maladie ne s’est pas encore déclarée – aggravent le pronostic final d’évolution de celle-ci.
- Le 14 mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a mis en garde les français contre deux types de traitements qui aggraveraient les symptômes de l’infection à la Covid-19 : les anti-inflammatoires (AINS) et la cortisone. Or, ces médicaments sont surtout consommés par les rhumatisants et… les sportifs ! Pour ces derniers, ils soignent souvent leurs pépins physiques avec ces deux anti-inflammatoires alors que le plus souvent ils existent d’autres moyens efficaces et nettement mois agressifs : cryothérapie, étirements, vérification du matériel…
Les séniors en première ligne
Les séniors sont plus exposés à la virulence de la Covid-19 pour trois raisons :
- Avec l’âge, leurs défenses immunitaires sont moins performantes,
- Ils sont le plus souvent porteurs de pathologies chroniques associées : hypertension artérielle, diabète, surpoids et / ou consommateurs réguliers d’alcool et fumeurs.
- Leur fonction respiratoire – en raison de la moindre sollicitation de cette dernière par l’exercice physique – régule moins bien l’expulsion des micro-organismes.
En roulant, faut-il porter un masque ?
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), dans son rapport publié en juillet 2018, sur les dispositifs antipollution ne recommande pas les masques portés par les cyclistes pour lutter contre les particules fines.
En raison des campagnes de mise en garde auprès des usagers de la route, notamment cyclistes, contre les méfaits des particules fines et autres polluants (azote, dioxyde de carbone, benzène). On voit quelques coureurs s’entraîner avec des masques. Ils ne sont pas nombreux mais ça commence comme au début des années 1980 avec les casques à coque rigide. Or, pour que ces masques soient efficaces, il faut – pour les hommes – être rasé de près avant d’enfiler ce type de protection antipollution. Le moindre poil qui dépasse empêche que le dispositif soit étanche et l’air pollué se glisse à l’intérieur. Comme aujourd’hui, la moustache, le collier et la barbe même chez les cyclistes (par exemple Julian Alaphilippe) sont à la mode, le masque antiparticules adopté par l’ensemble des pratiquants cyclos n’est pas pour tout de suite.
Face à la Covid-19 (virus d’un diamètre inférieur à 0,1µm), les masques antipollution pour cyclistes sont inefficaces
Les poils situés dans le nez vont retenir 80% des poussières ; seules les particules d’un diamètre inférieur à 1/10 de micromètre (0,1 µm – micromètre : 10 millièmes de millimètres – taille du COVID-19) vont passer la barrière d’autant plus que l’appareil respiratoire n’est pas en superforme ni tout jeune. Le nez contribue également au réchauffement à 37°C et à la saturation en vapeur d’eau de l’air inspiré, grâce aux vaisseaux sanguins de sa muqueuse. L’air est ainsi plus fluide et moins agressif envers les poumons. On comprend donc aisément l’importance de bien inspirer par le nez. Mais, à l’effort, les quantités d’air mises en jeu nécessitent souvent une respiration bouche ouverte.
La goutte au nez du cycliste
A l’effort, la sécrétion nasale augmentant notamment le matin, à la fraîche, pousse le cycliste à se moucher en appuyant avec un doigt sur une narine et en soufflant avec l’autre, expulsant ses sécrétions en direction de ceux qui se trouvent derrière, dans les roues. A partir de cette situation, même un porteur sain devient un risque potentiel.
