Portrait-robot d’un spécialiste du dopage

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CONSULTANT MÉDIA

Régulièrement, on lit dans la presse qu’un tel est « spécialiste du dopage ».

Or le qualificatif de spécialiste lui a été attribué par les médias, autrement dit par des journalistes qui n’ont qu’une connaissance anecdotique du fléau et sont donc peu crédibles pour sélectionner un sachant ou un spécialiste.

Par ailleurs, lors de chaque affaire de triche biologique touchant un gros poisson, on voit débarquer sur les plateaux de télévision des « spécialistes du dopage », souvent des journalistes, interrogés par un confrère animateur de l’émission sur, entre autres, les effets de telle ou telle substances. Et ils osent répondre alors qu’ils n’ont aucune légitimité pour le faire.

Après quarante ans d’expérience, j’estime qu’un expert des drogues de la performance doit répondre aux critères donnés ci-dessous.

Ainsi un pharmacologue, un toxicologue – même agréé par l’AMA -, un responsable d’une agence antidopage qui bien souvent la veille de sa nomination ignore si dopage prend un p ou deux p !!, un entraîneur, un coach, un élu, un dirigeant, un journaliste, sera forcément carencé sur plusieurs aspects du dopage.

Un véritable spécialiste du dopage doit donc être :

  • Médecin du sport
  • Pratiquer des contrôles antidopage dans le milieu amateur et professionnel
  • Soigner des sportifs de tous niveaux (amateurs et pros)
  • Suivre comme médecin soignant des compétitions sportives nationales, voire internationales
  • Publier sur le thème du dopage dans les revues scientifiques et médicales
  • Intervenir dans les diplômes universitaires sur la dope et sa prévention
  • Faire des conférences pour les médecins et le grand public
  • Dans les affaires de dopage, être sollicité comme expert auprès des tribunaux

En résumé, un spécialiste du dopage intervenant dans les médias doit connaître :

  • La pharmacologie
  • La physiologie de l’effort
  • Les soins spécifiques des sportifs
  • La réglementation antidopage
  • Les aspects pratiques d’un contrôle, les techniques d’analyses des labos agréés
  • L’historique du phénomène dopage en sport
  • Et être indépendant des institutions s’occupant de dopage.

Ainsi, un journaliste ne peut être qualifié de « grand spécialiste du dopage » parce qu’il a enquêté sur le sujet et publié un ouvrage sur ses propres recherches. En revanche, il peut être qualifié correctement de journaliste d’investigation.