Athlétisme chinois : une lettre d’aveux de dopage  »postée » il y a 21 ans et révélée seulement en février 2016

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En 1993, les Chinoises dominaient les pistes d’athlé, particulièrement dans les épreuves de demi-fond. Lors des Mondiaux de Stuttgart, l’armée de Ma (nom de leur entraîneur) avait raflé 6 médailles sur 9 possibles. Des ‘’experts’’, notamment français, avaient cru bon de les défendre en expliquant que leurs performances n’étaient pas surhumaines. Dans un courrier écrit en 1995, mais révélé seulement en février 2016, Wang Junxia – la recordwoman du monde du 10 000 m en 29’31’’78 (temps qui tient toujours aujourd’hui) – et ses copines admettent que les drogues de la performance ont joué un rôle déterminant dans leurs temps canons. Pour montrer que nous n’étions pas dupes à l’époque, nous vous proposons  sur cet épisode qui avait agité le monde de l’athlétisme un texte écrit par nos soins : ‘’Chinoises, la rumeur sur le podium’’, publié dans le bimestriel Sport et Vie n° 21 des mois de novembre-décembre 1993.

MA JUNREN L’entraîneur Ma Junren

« Nous sommes des êtres humains, pas des animaux »

Dans la fameuse lettre signée en 1995 par neuf athlètes, dont Wang Junxia, les sportives faisaient part de leur souffrance et de certaines pratiques. Ce courrier avait été adressé au journaliste Zhao Yu, auteur en 1997 d’un livre intitulé « Enquête sur l’Armée de Ma ».

WANG JUNXIA Wang Junxia

 Cette lettre n’était pas présente dans la première version de l’ouvrage, mais dans la réédition du livre l’an passé, selon CCTV. La lettre a été publiée cette semaine en mandarin par Tencent Sport, puis reprise en anglais par le South China Morning Post. « Nous sommes des êtres humains, pas des animaux », écrivent notamment les signataires. « Pendant de nombreuses années, Ma Junren nous a forcées à prendre de grandes quantités de produits interdits. C’est vrai. Nous sommes également inquiètes d’entacher la gloire de notre pays et de minimiser la valeur de nos médailles d’or, qu’il nous a été si difficile de gagner. »

Quelques semaines après avoir été sacrée championne du monde du 10 000 m à Stuttgart (Allemagne) en 1993, Wang Junxia avait établi les records du monde du 3 000 m et du 10 000 m lors eds championnats nationaux, en septembre. Elle avait alors amélioré la précédente marque mondiale de plus de quarante-deux secondes sur 10 000 m, pour la porter à 29 min 31 s 78 et devenir la première femme sous les trente minutes. En 1995, Wang Junxia s’était ensuite éloignée de Ma Junren, menant une sorte de fronde avec d’autres athlètes. Ce qui ne l’avait pas empêchée de devenir championne olympique du 5 000 m un an plus tard, en 1996, aux JO d’Atlanta et d’y décrocher l’argent olympique sur le 10 000 m.

Agence France-Presse, 05.02.2016

ARTICLE ARMEE DE MA

L’Equipe du 06 février 2016 témoigne de ce courrier de 1995 resté en rade pendant 21 ans

 CHINOISES LA RUMEUR SUR LE PODIUM

 

Une réflexion au sujet de « Athlétisme chinois : une lettre d’aveux de dopage  »postée » il y a 21 ans et révélée seulement en février 2016 »

  1. Guillaume

    Et dire que l’an dernier Genze Dibaba a battu le record inaccessible du 1500 m de Qu Yunxia…
    La fameuse « soupe de tortue » semble dépassée.

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