[publié le 11 février 2017]
Roger Walkowiak, à la mort de Ferdi Kubler, était devenu le plus vieux vainqueur du Tour de France pendant 41 jours, du 29 décembre 2016 au 07 février 2017.
C’était bien sûr un bon coureur qui avait remporté en 1956 une Grande Boucle de haut niveau, même si au final il était rentré bredouille de victoire d’étape.
Beaucoup de champions fonctionnent avec leurs coéquipiers sur le principe de « tous pour un seul homme : le boss ».
Loin de cette organisation pyramidale, Walko était un mec bien, gentil, poli. Une anecdote racontée par le journaliste Jacques Marchand éclaire complètement sa relation avec les autres coureurs.
On est dans le Tour 1957 – celui qui suit la victoire de Walkowiak – et Roger fait partie de l’équipe de France. Mais alors qu’il est le vainqueur sortant, il n’est sélectionné qu’au titre d’équipier. Le responsable de la rubrique cyclisme à l’Equipe raconte : « René Privat inspire à ses camarades quelque méfiance. On le sait maintenant roublard et assez égoïste. Dans l’étape Caen-Rouen, il avait refusé de partager son bidon avec un Roger Walkowiak assoiffé et conservé sa petite provision d’eau pour s’asperger, au nez et à la barbe de son coéquipier qui en pleura de dépit ! » (*)
Dans une situation identique, imagine-t-on un Louison Bobet, un Jacques Anquetil, un Eddy Merckx ou un… Lance Armstrong subir une telle vexation ?
Walko n’était pas un tueur mais un brave et honnête homme respectant partenaires et adversaires.
(*) Jacques Marchand, journaliste à L’Equipe [in « 44e Tour de France ». – 1957, n° 15, août, p 80]

Roger Walkowiak déshydraté – Le Miroir des Sports, 1956, n° 584, 27 juillet, p 13