[publié le 13 février 2017]
La caféine – en tant que substance interdite aux sportifs – ne figure plus dans le Code mondial antidopage depuis 2004. Et pourtant, le dictionnaire Vidal continuait toujours à diffuser dans ses pages la mise en garde aux sportifs que cette substance peut provoquer un contrôle positif.
Pendant 13 ans – pas moins – on pouvait se poser la question : à quoi servent l’Agence du médicament (ANSM), l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) et le ministère des Sports qui, à chaque affaire, se gargarisent d’axer leur action sur… la prévention ?
POST-IT
Sans mon intervention, on en serait toujours au même point. Affligeant.
Au final, on peut se poser la question : à quoi servent les conseillers scientifiques ainsi que les médecins des commissions médicales antidopage des fédérations françaises, sans oublier tous les pseudo-experts dont la principale spécialité consiste à ‘’activer les éoliennes’’ ? Visiblement, ils ne consultent pas le Vidal.
Une notice de retard
Dès 2005 – par l’intermédiaire du bimestriel Sport et Vie – j’avais alerté les instances antidopage de cette absence de mise à jour (Guronsan® : une notice de retard).
En 2015, dans le mensuel Cyclosport Magazine n° 109, j’étais revenu à la charge avec un article de deux pages. Comprenant que les responsables de cette carence ne lisaient ni Sport et Vie ni Cyclosport, courant 2015, j’ai téléphoné à l’AFLD pour l’aviser de la persistance de cette « erreur chronique » mais personne de l’Agence n’a bougé.
En 2016, j’ai donc réitéré mes coups de téléphone à la responsable des Résumés des Caractéristiques des produits (RCP) du Vidal et enfin au laboratoire pharmaceutique concerné.
Bingo ! Au début de l’année 2017 est parue la 93e édition du gros dictionnaire rouge des médicaments avec, ENFIN, UNE INFORMATION ACTUALISÉE.
Guronsan® : Attention « Ce médicament contient de la caféine qui n’est plus considérée comme substance interdite dans les tests antidopage. Néanmoins, elle fait partie du programme de surveillance de l’Agence mondiale antidopage. Elle peut être recherchée dans les urines des sportifs pour déceler un éventuel mésusage. »
Autorisée mais toujours stimulante sur le système nerveux central (SNC)
Précision importante : depuis 2004, la caféine présente dans le Guronsan® ne peut entraîner de sanction tant que cette dernière ne sera pas réintégrée dans la liste rouge.
Depuis 2004, la caféine fait partie du programme de surveillance de l’AMA (section 1. Stimulants)
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Produits dopants autorisés par l’Agence mondiale antidopage (AMA)
Depuis 2004, l’AMA autorise un certain nombre de produits dopants sans que le sportif consommateur ne risque quoi que ce soit comme sanction. Ces drogues de la performance parfaitement connues de la part des tricheurs, figurent dans un programme de surveillance. C’est ce que j’appelle la liste jaune = pas de suspension, qui en 2017, comporte un minimum de 13 produits dopants autorisés dont la caféine
A lire également sur ce blog d’autres textes consacrés au Guronsan®
– La désinformation dure depuis 11ans (publié le 4 décembre 2015)
– Dictionnaire Vidal 2016 : les mêmes erreurs perdurent depuis 2005 (publié le 9 février 2016)
– Euro – Le Guronsan® l’arme des Bleus contre l’Allemagne (publié le 13 juillet 2016)