Le manque de professionnalisme de la lutte antidopage française

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[mise à jour le 16 février 2017]

L’AFLD et le ministère des Sports devraient être sanctionnés pour leurs informations contradictoires.

 Depuis 1986, par étapes successives, la France se targue de mettre le paquet sur la prévention, notamment grâce à la collaboration du dictionnaire Vidal : en début d’ouvrage, liste indicative des spécialités pharmaceutiques françaises contenant des produits dopants et, pour chaque spécialité médicamenteuse renfermant un principe actif pouvant entraîner un contrôle positif, une mise en garde aux sportifs les informe de ce risque dans chaque Résumé des caractéristiques du produit (RCP) concerné.

Mais là où le bât blesse, c’est que depuis l’édition 2005 les informations concernant le dopage sont contradictoires entre la liste placée en tête du Vidal et les RCP de ce même dictionnaire.

Prenons pour exemple le Nasacort®, un spray nasal dont la composition comporte un glucocorticoïde, la triamcinolone, molécule inscrite dans la liste de l’Agence mondiale antidopage (AMA).

Sur la nomenclature du ministère des Sports, page 27, où sont listées les spécialités commençant par N, on constate l’absence du Nasacort®. En revanche, dans le RCP de la même spécialité, il est indiqué page 1865 : « L’attention des sportifs sera attirée sur le fait que cette spécialité contient un principe actif pouvant induire une réaction positive des tests pratiqués lors de contrôles antidopage »

Ces deux informations contradictoires page 27 et 1865, datant de 1998 et toujours présentes dans l’édition 2017 du Vidal, font pour le moins désordre, voire amateur !

Comment un médecin « lambda » et a fortiori un sportif peuvent-il comprendre un message dont la clarté n’est vraiment pas évidente ?

Ajoutons que la notice du médicament figurant dans le conditionnement (boîte) présente depuis 2005 les mêmes erreurs que celles des RCP du Vidal.

 Vidal 2017 : trois substances – caféine, phényléphrine et tétracaïne – sont prohibées par erreur !!!!!

 trois-subs

Liste des spécialités pharmaceutiques présentes dans le Vidal 2017 avec la mise en garde aux sportifs alors quelles ne sont pas considérées comme dopantes par l’AMA. Certaines ne figurent plus en liste rouge depuis… 2005

POST-IT

Contribution du dictionnaire Vidal à une meilleure connaissance des risques de contrôle positif

1986

Publication annuelle de la liste des substances prohibées dans le cadre des compétitions sportives (DCI) (nomenclature fournie par le ministère des Sports)

1989

Mention d’une mise en garde aux sportifs

Depuis le 7 septembre 1988, les fabricants de médicaments ont un an pour faire figurer sur la notice de leurs spécialités pharmaceutiques contenant des substances dopantes une mise en garde destinée aux sportifs.

Le Journal officiel du 7 septembre publie un avis du ministère de la Santé par lequel il demande aux fabricants de spécialités pharmaceutiques contenant des substances susceptibles de rendre positifs les résultats des tests pratiqués sur des sportifs, lors de contrôle antidopage, d’ajouter sur la notice destinée aux utilisateurs, ainsi que dans la documentation destinée à l’information médicale une mise en garde ainsi libellée : « Sportifs, attention : cette spécialité contient un principe actif pouvant induire une réaction positive des tests pratiqués lors de contrôles antidopage ».Le Journal officiel publie ensuite la liste des produits touchés par cette obligation. Les produits sont classés par classes pharmacologiques : stimulants (les anorexigènes y figurent), narcotiques, stéroïdes anabolisants, bêtabloquants, diurétiques.

2001

Liste des substances prohibées dans le cadre des compétitions sportives. Elle figure au début du Dictionnaire et comporte à la fois le nom des spécialités et les DCI.

Depuis décembre dernier, le site du Vidal (Vidal.fr) a fait le ménage en actualisant les mises en garde aux sportifs sauf que pour les substances délivrées par ordonnance la mention n’est pas accessible au grand public.

On attend depuis l’édition papier 2005 que le Vidal soit en accord avec le Code mondial antidopage, ce qui n’est pas encore le cas avec la dernière édition sortie au début de l’année 2017.

Compte tenu des modifications récentes (décembre 2016) apparues sur vidal.fr, il est probable que le Vidal 2018 contiendra enfin les mentions exactes.

vidal-2018

A priori en 2018, le Vidal tirage papier sera enfin à jour

 POST-IT – Marche à suivre pour les athlètes pouvant être soumis à un contrôle antidopage

Compte tenu des informations discordantes sur le statut des drogues de la performance publiées par les différents ‘’partenaires’’ de prévention du dopage listés ici :

  1. Le ministère des Sports
  2. AFLD (Agence française de lutte contre le dopage)
  3. Dictionnaire Vidal (Résumé des Caractéristiques du Produit – RCP)
  4. Vidal.fr (site internet)
  5. Notice présente dans le conditionnement d’un médicament (boîte)

Nous vous conseillons de ne prendre que des médicaments prescrits par votre médecin en lui précisant que vous êtes susceptible de subir des tests antidopage.

Pour les compléments alimentaires, sollicitez l’avis d’un expert et non celui d’un autre sportif même de niveau international qui, a fortiori, fait de la pub pour un de ces produits ergogènes.

Si l’on veut consulter une réglementation, seule la liste du ministère des Sports offre le moins d’erreurs (mais il y en a quand même)

 

 

 

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