Dopage – Confusion entre stéroïdes anabolisants et glucocorticoïdes

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[publié le 08 avril 2017]

Depuis 1999 et la détection des glucocorticoïdes dans les contrôles antidopage, la presse mélange les deux familles de stéroïdes anabos et corticos.

Le trois-quarts néozélandais du Racing 92, Joe Rokocoko, a subi à ses dépens les effets boomerang d’une traduction erronée.

Depuis quasiment 20 ans, à plusieurs reprises, j’ai rectifié la confusion entre les deux catégories de stéroïdes aux effets distincts : ‘’bâtisseurs’’ pour les premiers et anti-inflammatoires pour les seconds.

1998 – La vie à la limite, de Sid Watkins

La première fois, c’était en 1998 pour le compte de la revue bimestrielle Sport et Vie dans laquelle j’intervenais régulièrement à la rubrique Livres. Cette fois-là, je commentais l’ouvrage écrit par le médecin de la F1 Sid Watkins paru aux éditions Solar un an plus tôt. Le traducteur y mélangeait les stéroïdes dérivés de l’hormone mâle et ceux originaires de la corticosurrénale en faisant dire à Watkins qu’il traitait la paralysie faciale de Ayrton Senna avec de la testostérone alors qu’en réalité c’était avec des corticostéroïdes.

 

vie limite

Dr JPDM

 

2000 – Tragédie à l’Everest, de Jon Krakauer

Le 10 mai 1996, le Toit du monde fut le théâtre d’une véritable hécatombe. En route vers le sommet, quatre expéditions furent prises dans une violente tempête. En vingt-quatre heurs, huit alpinistes – dont deux guides réputés – trouvèrent la mort. Envoyé spécial du magazine américain Outside, Jon Krakauer faisait partie des survivants. Salué par le magazine Time comme le meilleur document de l’année 1997, ce livre raconte la mode des expéditions commerciales du début des années 1990 amenant au sommet de l’Everest des gens plus ou moins sportifs pouvant débourser  – à l’époque – 8 000 euros.

Cet ouvrage hypercaptivant nous décrit abondamment la médicalisation de l’exploit individuel. Les seringues de corticoïdes destinées à parer toutes sortes de défaillances sont omniprésentes tout au long du récit.

Alors que l’auteur, Krakauer, nous parle de dexaméthasone (glucocorticoïde), le journaliste du Monde – Alain Giraudo – qui en fait l’analyse dans son quotidien, se plante en confondant les corticoïdes avec les anabolisants : « Jon Krakauer, nous dit Giraudo, raconte comment il s’est fait une piqûre d’un anabolisant permettant de fixer l’oxygène lors de la descente vers le col sud. Ce geste lui a permis de survivre. Il en a été de même pour presque tous les rescapés de cette hallucinante odyssée. Tous les candidats à un sommet de plus de 8 000 mètres emportent avec eux cette seringue magique. »

Quand on n’est pas pharmacologue ou médecin, on interroge un vrai spécialiste même si on exerce au journal Le Monde.

 

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Tragédie à l’Everest, éd. presses de la Cité, 1997

 

 

SV

Dr JPDM

 

 2002 – Hein Verbruggen (Ned), pseudo-expert des drogues de la performance et accessoirement président de l’UCI de 1991 à 2005

 L’homme qui a accompagné la pandémie du dopage au sein du cyclisme, n’a pas arrêté de donner son avis sur les substances dopantes alors qu’il n’y connaissait strictement rien. D’ailleurs, on retrouve cette dérive chez de nombreux présidents de fédérations nationales ou internationales. Les journalistes leur donnant la parole, notamment sur la triche biologique, dans leur réponse ils ne se privent pas de causer à tort et à travers !

Ici, ce n’est pas la confusion entre stéroïdes anabolisants et glucocorticoïdes mais notre homme –  – ancien responsable de la publicité des barres chocolatées  ‘’Mars’’ – nie la dangerosité des anti-inflammatoires stéroïdiens (corticoïdes).

 

badine

Dr JPDM

 

 

2004 – Rugby – Ma grammaire fait du rugby

 Dès le début du XXIe siècle, le rugby confondait les deux familles de stéroïdes. Douze ans plus tard, lors de l’affaire des corticos concernant le Racing 92, rien n’a changé. La rédaction de Rugby Mag – revue fédérale – était probablement … à la plage !

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2004 – Tennis – Stéroïdes : les faux amis

 On est toujours dans la confusion des stéroïdes mais là c’est le tennis qui est concerné. La partie se joue entre John McEnroe et Tatum O’Neal, son ex-femme, qui n’arrivent pas à communiquer car le joueur pense anti-inflammatoire et Madame O’Neal anabolisants.

 faux amis