Lutte antidopage – Tripatouillages d’urines, laboratoires  »flottants » et magouilles de la Russie ont commencé au minimum en 1976. Le CIO ne pouvant l’ignorer démontre ainsi qu’il est le maillon extrafaible de la solution du dopage

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[publié le 12 décembre 2016]

Déjà en 1976 et 1988, les Soviétiques, grâce à un laboratoire flottant dans les ports de Montréal et Séoul, sont passés à travers les mailles du filet extralarges des tests antidopage olympiques.

Le jeu des sportifs de haut niveau est de se doper, gagner et surtout de ne pas se faire prendre par la maréchaussée olympique.

D’où la mise en place de contrôles préalables juste avant les compétitions en mode incognito pour déjouer les tests officiels. Les cures de dopants, notamment celles à base de stéroïdes anabolisants, sont calculées pour que le sportif arrive négatif le jour de son épreuve.

En 1976 et en 1988, à Montréal et à Séoul, les Soviétiques avaient installé un laboratoire clandestin dans les ports des deux métropoles.

Un « laboratoire fantôme » destiné à contrôler la délégation soviétique et vérifier ainsi que les sportifs aux maillots rouges siglés de la faucille et du marteau qui n’auraient pas encore complètement éliminée toute trace de produits dopants, soient écartées avec une excuse bidon : une blessure soudaine, un membre de la famille très malade  à rejoindre dare-dare ou l’accouchement au pays d’une conjointe !

Ajoutons qu’au final, aucun concurrent soviétique n’a été détecté positif ni à Montréal ni à Séoul. Résultats des courses : tout cela a bien fonctionné ! Merci le CIO.

 1976 – Jeux de Montréal : présence ‘’incognito’’ d’un laboratoire soviétique

C’est le Canadien Charlie Francis, ex-entraîneur de Ben Johnson, qui en 1992 a confirmé ce que l’on supposait depuis seize ans. En effet, à partir des révélations du magazine Zmena (Changement), un périodique du Comité central des jeunesses communistes, le coach de Big Ben donnait quelques détails sur les pratiques des soviétiques. Visiblement, aucun membre du CIO n’a lu le bouquin de Charlie Francis. Rien d’étonnant. En quatre décennies, jamais, je dis bien JAMAIS, aucun responsable antidopage ne m’a contacté pour me dire : « Vos ouvrages sur le dopage, c’est des c… » ou, à l’inverse, vouloir me rencontrer pour discuter de toutes les données scientifiques et historiques que j’ai accumulées sur la triche biologique dans le sport de haut niveau.

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Charlie Francis. – Le piège de la vitesse. – Paris, éd. Robert Laffont, 1992. – 303 p (p 277)

 1988 – Jeux de Séoul : à nouveau le laboratoire soviétique flottant fait escale dans une ville olympique

Le même magazine Zmena dans son édition du 22 mars 1989, à propos de la quinzaine olympique qui s’est déroulée dans la capitale sud-coréenne, témoigne de la présence d’un bateau soviétique au large de Séoul comportant un laboratoire sophistiqué destiné à organiser des tests préventifs pour ne pas exposer les athlètes de la grande nation communiste à tomber dans les éprouvettes olympiques. C’est le quotidien le Monde qui en fait part dans son édition du 25 mars 1989.

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Au final, que le rapport McLaren – fer de lance du CIO de l’AMA – mette en émoi la planète sportive découvrant l’ampleur de la triche de l’Etat russe de 2011 à 2015, est une belle et grande imposture de la famille olympique. Nous l’avons démontré à plusieurs reprises…

la triche et les magouilles ont commencé au minimum en 1976.

 POST-IT

Dans L’Equipe du 12 décembre 2016, on a droit à un long entretien de la Tsarine de la perche, Elena Isinbaeva, au CV long comme le bras : double championne olympique en 2004 et 2008, membre du CIO et depuis peu directrice de l’Agence antidopage russe (RUSADA).

Elle dit deux choses qui posent problème :

  1. Se présente en athlète propre : « J’ai satisfait à des centaines de contrôles antidopage». Malheureusement pour elle, Isinbaeva utilise le même argument que des tricheurs célèbres tels que Lance Armstrong, Marion Jones et beaucoup d’autres.

  2. L’Agence antidopage russe dont elle assure la direction est indépendante de l’Etat ainsi que financièrement. A ce jour, et cela se saurait, le mot indépendant ne fait pas partie du dictionnaire des institutions russes.