L’Equipe du 4 juillet sort deux pages sur Perico en zappant à la fois sa violation des règles antidopage et les magouilles de l’UCI lui ayant permis d’être blanchi et de remporter le Tour de France 1988.









Tour de France 1968
Un lecteur du Blog nous interroge sur le contre-la-montre final Melun-Paris du Tour 1968 où le moins bon rouleur remporte l’étape chronométrée et le Tour de France sans avoir jamais porté le Maillot Jaune durant les 22 étapes.
« Pensez-vous que le Belge Herman Van Springel a été injustement battu par le Néerlandais Jan Janssens dans le Tour 68 à cause d’une erreur de chronométrage ? Il le battait régulièrement dans cet exercice. Je me rappelle que les résultats avaient été trop rapidement annoncés compte tenu de la technologie de l’époque. »
Sur ce point précis, je ne peux vous apporter mon éclairage car j’ignorais ce détail sur le manque de fiabilité des appareils enregistrant les temps. En revanche, en 2003, pour l’excellent bimestriel Sport et Vie, j’avais publié un dossier titré « Tour de France, l’histoire revisité » où je détaillais pour 13 éditions (1903, 1904, 1905, 1910, 1911, 1922, 1933, 1937, 1947, 1963, 1964, 1968, 1997) les manquements à la morale sportive. La 55e Grande Boucle (1968) en faisait partie.
Sport et Vie, 2003, n° 79, juillet-août, pp 52-61
Le jeu des sportifs de haut niveau est de se doper, gagner et surtout de ne pas se faire prendre par la maréchaussée olympique.
D’où la mise en place de contrôles préalables juste avant les compétitions en mode incognito pour déjouer les tests officiels. Les cures de dopants, notamment celles à base de stéroïdes anabolisants, sont calculées pour que le sportif arrive négatif le jour de son épreuve.
Ajoutons qu’au final, aucun concurrent soviétique n’a été détecté positif ni à Montréal ni à Séoul. Résultats des courses : tout cela a bien fonctionné ! Merci le CIO.
C’est le Canadien Charlie Francis, ex-entraîneur de Ben Johnson, qui en 1992 a confirmé ce que l’on supposait depuis seize ans. En effet, à partir des révélations du magazine Zmena (Changement), un périodique du Comité central des jeunesses communistes, le coach de Big Ben donnait quelques détails sur les pratiques des soviétiques. Visiblement, aucun membre du CIO n’a lu le bouquin de Charlie Francis. Rien d’étonnant. En quatre décennies, jamais, je dis bien JAMAIS, aucun responsable antidopage ne m’a contacté pour me dire : « Vos ouvrages sur le dopage, c’est des c… » ou, à l’inverse, vouloir me rencontrer pour discuter de toutes les données scientifiques et historiques que j’ai accumulées sur la triche biologique dans le sport de haut niveau.
Charlie Francis. – Le piège de la vitesse. – Paris, éd. Robert Laffont, 1992. – 303 p (p 277)
Le même magazine Zmena dans son édition du 22 mars 1989, à propos de la quinzaine olympique qui s’est déroulée dans la capitale sud-coréenne, témoigne de la présence d’un bateau soviétique au large de Séoul comportant un laboratoire sophistiqué destiné à organiser des tests préventifs pour ne pas exposer les athlètes de la grande nation communiste à tomber dans les éprouvettes olympiques. C’est le quotidien le Monde qui en fait part dans son édition du 25 mars 1989.
Au final, que le rapport McLaren – fer de lance du CIO de l’AMA – mette en émoi la planète sportive découvrant l’ampleur de la triche de l’Etat russe de 2011 à 2015, est une belle et grande imposture de la famille olympique. Nous l’avons démontré à plusieurs reprises…
POST-IT
Dans L’Equipe du 12 décembre 2016, on a droit à un long entretien de la Tsarine de la perche, Elena Isinbaeva, au CV long comme le bras : double championne olympique en 2004 et 2008, membre du CIO et depuis peu directrice de l’Agence antidopage russe (RUSADA).
Elle dit deux choses qui posent problème :
Se présente en athlète propre : « J’ai satisfait à des centaines de contrôles antidopage». Malheureusement pour elle, Isinbaeva utilise le même argument que des tricheurs célèbres tels que Lance Armstrong, Marion Jones et beaucoup d’autres.
L’Agence antidopage russe dont elle assure la direction est indépendante de l’Etat ainsi que financièrement. A ce jour, et cela se saurait, le mot indépendant ne fait pas partie du dictionnaire des institutions russes.