Une communication pour les gros naïfs





Pour moi – basé sur une expérience de médecin du sport exerçant depuis quatre décennies – C’EST LE MEPRIS DU CORPS !
En 2012, j’avais écrit un texte après la nouvelle réglementation de l’Union cycliste internationale (UCI) prohibant à partir du 17 juin 2011, les infiltrations de corticoïdes en imposant une période d’arrêt de course obligatoire de 48 heures.
Le 11 février 2013, l’instance fédérale se rendant compte que la règle des 48 heures représente une mesure insuffisante pour être efficace, allonge à huit jours la durée de l’arrêt de course après une infiltration de corticoïdes à des fins thérapeutiques.
L’article rédigé par mes soins en 2012 faisait le point sur la question des infiltrations en compétition et leur incompatibilité avec l’éthique médicale.
Infiltration d’un corticoïde par voies intra-articulaire ou périarticulaire, dans l’environnement immédiat d’une compétition :
Serment du Conseil de l’Ordre des médecins (2012) :
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A méditer par tous les sportifs (et leurs médecins) confrontés à une blessure et partisans de jouer, coûte que coûte, avec le secours d’une thérapeutique médicamenteuse.
C’est le philosophe allemand Arthur Schopenhauer qui a bien appréhendé le comportement humain : « La plus grande sottise de l’homme c’est d’échanger sa santé contre n’importe quel avantage. »
Arthur Schopenhauer (1788-1860)
Depuis plusieurs mois, Marco Verratti – un rouage essentiel du milieu de terrain parisien – passe son temps entre quelques séquences de jeu en match et de longs séjours auprès du staff médical dans le but de venir à bout d’une pubalgie (inflammation des attaches musculo-tendineuses des groupes musculaires se fixant autour du pubis). Selon L’Équipe du 7 mars : « A priori Verratti pourrait jouer mercredi contre Chelsea sous infiltration, au moins une partie de la rencontre, mais cette décision devrait lui revenir. »
Marco Verratti
Une fois de plus, le milieu sportif s’assoit copieusement sur la santé de ses ouailles. Si piquouser un footballeur pour lui permettre de jouer ne rentre pas dans la définition du dopage, il faut alors supprimer du dictionnaire le mot qui irrite tant le monde du foot.
Car, en clair, le corps de Verratti ne veut pas courir et dribbler mais le joueur et son staff lui disent : « Ferme-là et tape dans le ballon ! » Avec un tel régime, le jeune Italien court tout droit vers la salle d’opération et pour couronner le tout sera obligé de faire l’impasse sur l’Euro 2016.
Merci l’infiltration.