Comment peut-on être nommé directeur de l’Agence mondiale antidopage (AMA) alors que l’on a zéro compétence sur la triche biologique ?







Il était une fois une jeune fille douée pour les activités physiques et qui, voulant suivre les traces d’un proche parent au passé d’athlète de haut niveau, se lança dans une quête d’identité dans les épreuves de demi-fond, entraînée pendant plusieurs années par un coach peu scrupuleux et au comportement inapproprié.
Infiltration d’un corticoïde par voies intra-articulaire ou périarticulaire, dans l’environnement immédiat d’une compétition :
Serment du Conseil de l’Ordre des médecins (2012) :
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A méditer par tous les sportifs (et leurs médecins) confrontés à une blessure et partisans de jouer, coûte que coûte, avec le secours d’une thérapeutique médicamenteuse.
C’est le philosophe allemand Arthur Schopenhauer qui a bien appréhendé le comportement humain : « La plus grande sottise de l’homme c’est d’échanger sa santé contre n’importe quel avantage. »
Arthur Schopenhauer (1788-1860)
Dans L’Equipe du 11 juillet, on lit une ITW de Michael Rasmussen, le Danois qui fut en passe de remporter le Tour 2007 mais retiré de la course par son équipe après sa victoire au sommet de l’Aubisque pour avoir menti sur ses lieux d’entraînement et donc la possibilité de le contrôler au plan du dopage pendant cette période propice aux préparations haute performance. L’entretien de Chicken (son surnom de coureur) signé par Philippe Brunel, revient sur l’épisode Rabobank-Rasmussen du Tour 2007 :
Le Danois Michael Rasmussen, exclu du Tour 2007
Que vous inspire avec le recul l’attitude des responsables de la Rabobank ?
« Ils savaient tous où je m’entraînais. Mais en me licenciant, ils voulaient sauver l’équipe, les apparences. Après, on a su que le docteur belge Geert Leinders (ex-médecin de l’équipe depuis 1996) envoyait Michael Boogerd et Denis Menchov (deux anciens coureurs de l’équipe) dans un laboratoire (Humanplasma) en Autriche, ce que j’ignorais jusqu’en 2005. »
A aucun moment dans L’Equipe, on ne rappelle que ce praticien – après la fin de l’équipe Rabobank en 2009 – a été recruté pendant deux ans (2010-2012) pour des gains marginaux par David Brailsford, le manageur du team Sky, avant que son passé de dopeur ne le rattrape. Depuis 2015, le Dr Leinders figure sur la liste noire des 114 personnages à ne pas fréquenter lorsqu’on est sportif de compétition.
Signalons que Chris Froome appartenait à l’équipe Sky entre 2010 et 2012, période au cours de laquelle il a fait 2e (2011) et 4e (2012) de la Vuelta et 2e du Tour de France 2012 et que le médecin des gains marginaux s’appelait donc … Leinders. Cette information ne figure pas dans L’Equipe. Pourquoi ?
Chris Froome, 2e du Tour de France 2012, derrière son compatriote Bradley Wiggins
Journalistes, rédacteurs, auteurs de livres, écrivains pour parler correctement des médicaments – qu’ils soient dopants ou pas – il faut les prescrire à des malades ou des sportifs. Autrement dit, il faut être un médecin praticien.
En clair, sur le thème des effets des médicaments, un journaliste doit ouvrir les guillemets afin de faire réagir un médecin praticien ou éventuellement un consommateur (malade ou sportif).