L’Equipe du 4 juillet sort deux pages sur Perico en zappant à la fois sa violation des règles antidopage et les magouilles de l’UCI lui ayant permis d’être blanchi et de remporter le Tour de France 1988.









Un journaliste sportif a pour mission numéro un de commenter et d’expliquer aux lecteurs les performances du corps. Or, la lecture de L’Equipe montre qu’il est anormalement carencé sur la question. Prenons trois types de blessures fréquentes dans les sports d’équipe, d’autant qu’avec l’Euro de foot elles vont faire l’actualité : les ligaments croisés et les ménisques des genoux ainsi que la confusion entre contracture et lésion musculaire.
Les croisés – Il y en deux par genou : un antérieur (LCAE), un postérieur (LCP)
Pour se rompre les deux croisés en même temps, il faut percuter un camion ! Difficile à imaginer sur un terrain de foot. Le croisé antérieur est 10 fois plus touché que le postérieur. De la même manière, il est exceptionnel que l’on se fracture les deux jambes d’un coup sur un tacle ! Donc, pour cette lésion, on doit écrire : un tel s’est blessé au ligament croisé antérieur (LCAE) du genou droit ou gauche mais on n’écrit pas que le footballeur ’’X’’ s’est rompu les croisés du genou.
Les ménisques – Là aussi, ils sont deux par genou : un externe (latéral) et un interne. L’interne est plus souvent touché (81%) que l’externe (19%).
Cela a son importance de préciser quel est le ménisque impliqué car la récupération est beaucoup plus longue pour l’externe. Christophe Dugarry et Bernard Lama peuvent confirmer que la lésion du ménisque externe peut demander plusieurs mois avant de pouvoir retrouver les pelouses.
Amalgame entre contracture et lésion musculaire.
Contracture : détérioration de la commande neuromusculaire sans lésion des fibres,
Lésions musculaires (un contingent plus ou moins important de fibres est déchiré) : élongation, claquage, déchirure.
L’Equipe du 15.05.2016 : Dan Carter « juste avant la mi-temps, j’ai ressenti une contracture ». Laurent Labit (entraîneur du Racing) : « priant que le mollet de son ouvreur n’ait pas saigné »
Ligaments croisés des genoux
L’Equipe, 21.05.2016
P 21 Aurélie Kaci indisponible plusieurs mois « victime d’une rupture du ligament croisé d’un genou » (il y a deux ligaments croisés par genou. Il faut préciser lequel)
L’Equipe, 30.03.2016, p 31 – « après une rupture des ligaments croisés » Quel genou ? Quel ligament ?)
L’Equipe, 07.04.2016 – « Les croisés pour Mory Koné » Quel genou ? Quel ligament ?
Ménisques
L’Equipe, 03.05.2016 – « Lésion au niveau de son ménisque du genou droit » – Quel ménisque : interne ou externe ?
L’Equipe, 04.05.2016 – « Jefferson Poirot opéré du ménisque gauche » – Lequel : interne ou externe ?
L’Equipe, 07.05.2016 – « Trémoulinas met un terme à sa saison après avoir été victime du ménisque externe du genou gauche » Pour une fois c’est correct !
L’Equipe, 08.05.2016 – « Jérémy Mathieu blessé au ménisque gauche » Lequel : interne ou externe ?
L’Equipe, 09.05.2016 – « Opération du genou droit » mais la veille L’Equipe écrit le gauche.
L’Equipe, 23.05.2016 – « L’ancien bordelais s’est blessé au ménisque gauche » Lequel : interne ou externe ?
Ces différents exemples – et encore ce ne sont qu’un faible échantillon – tirés du journal L’Equipe, montrent que cette publication n’est pas relue par un sachant alors qu’elle se targue d’apprendre à ses lecteurs l’anatomie du corps humain.
Illustration parue dans L’Equipe du 24 février 2016
On constate que celui qui a légendé l’écorché n’a pas étudié l’anatomie même élémentaire. Il écrit ischio-jambiers au pluriel. Effectivement il y a plusieurs muscles ischio-jambiers. Pour la même raison, il doit écrire adducteurs avec un S (4 adducteurs par cuisse) ainsi que ménisques (2 par genou), ligaments croisés (2 par genou), malléoles (2 par cheville), ligaments externes de la cheville (3 par cheville). Lorsqu’on signale une blessure sur un membre, il faut préciser le ménisque en cause (interne ou externe), le ligament croisé touché (antérieur ou postérieur), et. Les suites opératoires ne sont pas les mêmes suivant l’élément lésé.
Aujourd’hui, L’Equipe et la presse pour une grande part sont plus dans le créneau de la désinformation que dans celui de l’info.
Le tennisman italien Fabio Fognini, lors de l’interview donnée au site Tennis World Italia du 23.12.2015, en est pénétré : « Je peux vous assurer que dans le Top 100 personne ne se dope. Je parle seulement du Top 100 parce que je connais les joueurs, je joue contre eux. De toute façon, on nous teste 20 fois par an, il est impossible de tricher »
Une fois de plus, la désinformation est entretenue par le milieu et les joueurs eux-mêmes mais aussi les plumitifs qui retranscrivent leurs propos pro domo sans sourciller, ni ajouter un bémol à de telles affirmations non vérifiables dans la mesure où depuis le début de la lutte antidopage au milieu des années 1960 il existe des substances indétectables. Il est donc impossible à qui que ce soit d’affirmer quel joueur se dope ou pas.
Cependant, Fognini n’est sûr que des cent premiers. Est-ce à dire qu’au-delà, il ne répond de rien et lui-même avant ce classement, a-t-il dû user de drogues de la performance pour rejoindre le Top 100?
Martelons encore et toujours qu’un contrôle négatif ne prouve rien et que des athlètes tel Lance Armstrong a pu passer « plus de 500 contrôles » tous négatifs et être dopé tout le long de sa carrière. Ajoutons qu’ils sont nombreux à avoir subi des dizaines de contrôles négatifs alors qu’ils étaient dopés. Alors que chaque fois que la police, la gendarmerie, les douanes perquisitionnent les habitations et les valises, les scores des positifs s’envolent ! Le jeu pour les sportifs étant de prendre des produits efficaces mais indécelables.
En réalité, les laboratoires cherchent des produits que les sportifs ne prennent plus et ces derniers consomment des substances que les laboratoires ne trouvent pas.
La triche étant consubstantielle à l’homme, il n’y a aucune raison technique, tactique, physique, physiologique, morphologique scientifiquement argumentée pour affirmer que le dopage est inefficace sur un court de tennis.
Se poser encore la question de savoir si telle ou telle spécialité sportive est touchée par le dopage, relève d’une démarche intellectuelle totalement dépassée. L’usage de produits dopants existe depuis la nuit des temps, au même titre que le vol, le mensonge, la tricherie et fait partie de la nature humaine et non de telle pratique sportive. Or, d’un aveu unanime, les présidents, médecins et joueurs de tennis affirment : « Il n’y a pas de dopage dans mon sport » et avancent comme argument à la soi-disante inefficacité des pilules de l’effort : « Le tennis requiert des qualités de réflexe et d’intelligence qui risquent d’être perturbées par le produit » ou « On ne connaît pas à l’avance la durée du match » et « Elles perturbent la précision du geste ». Ces avis sont loin d’être partagés par le physiologiste François Ruff qui, dès le début des années 1980 dans le quotidien L’Aurore du 1er septembre, avait bien décodé ces faux arguments : « Le dopage n’épargne aucun sport en principe. Qu’il soit d’adresse ou non, qu’il soit ou non de durée variable. Car on peut prendre un dopage à la carte, par doses successives et en mélangeant les produits suivant les effets qu’on en attend. » Au fil des ans, j’ai relevé toute une série de pseudo-arguments véhiculés par le milieu de la petite balle jaune.
POSITIVE ATTITUDE
« Les forçats de la langue de bois »
Arguments angéliques, minimalistes ou tout simplement bidons du ‘’milieu des courts’’ :
« On ne connaît pas à l’avance la durée du match »
« Les dopants perturbent la précision du geste »
« Avec tous ces contrôles, on ne peut pas tricher »
« Trop compliqué pour se doper »
« Parce que le tennis n’est pas un sport d’équipe mais un sport individuel »
« Les joueurs de tennis sont trop individualistes et ne font que se croiser »
« La cocaïne n’améliore pas les performances »
« Les joueurs ont une haute idée de l’éthique »
Argument ultime : ”le tennis va peut-être être contaminé par la triche biologique car il devient de plus en plus physique”. On touche là l’hypocrisie maximale des accros du filet car dès 1922 – soit près d’un siècle – le journaliste Paul Hamelle dans le Miroir des Sports avait constaté que : « Le tennis devient un sport de plus en plus athlétique ».
Aujourd’hui, alors que les cadors des courts dépassent tous 1,90 m et que les balles de service peuvent atteindre plus de 200 km/heure, les courts de tennis seraient épargnés par le dopage ! Poser la question, c’est y répondre. N’est-ce pas le Kid de Las Vegas ?