Au début des années 1960, dans la revue Médecine éducation physique et sport, l’organe officiel de la médecine du sport, on pouvait trouver dès la deuxième page, une publicité qui incitait les médecins à prescrire à leurs patients sportifs du Durabolin® (nandrolone), un stéroïde anabolisant.
Depuis cette époque, ce dérivé de l’hormone mâle est l’un des deux ou trois dopants les plus consommés par la gent athlétique.
Apparentés à de simples vitamines
A cette époque, les experts de la chose médicale pensaient tout simplement que les hormones en général et les anabolisants en particulier, s’apparentaient à de simples vitamines. De même, pendant la grande période des amphétamines, de la fin de la Deuxième guerre mondiale et jusqu’au début des années 1970, les sportifs – notamment les cyclistes – en consommaient régulièrement et pourtant de nombreux scientifiques d’alors en niaient l’effet positif sur la performance. On a su plus tard, avec des travaux plus rigoureux, qu’elles étaient réellement des dopants et provoquaient des lésions vasculaires cérébrales graves.
« Inefficaces et dangereux… »
Les écrits de ce médecin spécialiste du dopage, le docteur Jean-Jacques S’Jongers, démontre que le corps médical a souvent eu plusieurs longueurs de retard par rapport à la réalité des vestiaires et du terrain : « La prévention apparaît comme la seule voie possible de lutter contre le dopage : chacun doit savoir que les dopants actuels sont inefficaces et qu’ils présentent un danger majeur pour la santé de ceux qui les utilisent. » [Tonus, 25.04.1979]
Encore très récemment, lors d’une conférence-débat, un représentant de la Jeunesse et des Sports martelait que les coups de pouce biologiques n’avait qu’un très faible impact sur le résultat final d’une confrontation sportive.
En dehors des médecins et dans le but de défendre l’image de sport sain, non contaminé par la société ambiante, l’affirmation globale de l’inefficacité du dopage est souvent mise en avant par les dirigeants de la majorité des fédérations. Par exemple, le monde du football certifie sans sourcilier : « La multiplicité et la complexité des habiletés psychomotrices mises en jeu dans notre discipline sont incompatibles avec le dopage. » (sic)
Des études trompeuses
Souvent, pour asseoir leur jugement péremptoire, ils mettent en avant certains travaux scientifiques qui nient la pertinence de telle ou telle substance dopante. Afin de permettre à chacun d’aiguiser sa réflexion sur la fiabilité des études scientifiques effectuées soit en laboratoire, soit sur le terrain, nous leur soumettons les résultats d’un cas exemplaire. Douze volontaires, conducteurs d’automobiles expérimentés, se sont prêtés à une intéressante expérience ; ils ont reçu soit un placebo, soit un antihistaminique à des doses de 25, 50 et 100 mg. En fait, ils ont fait tout cela deux fois, soit dans des conditions de laboratoire et on les a soumis à divers tests de performance et de vigilance – soit dans des conditions normales, et ils devaient alors conduire sur un circuit. Leurs performances ont été beaucoup plus altérées au laboratoire que dans les conditions réelles de conduite… Cela signifie qu’en choisissant bien ses tests, plus ou moins sensibles, on peut prouver ce que l’on veut ! Méfiance donc avant d’interpréter des résultats de laboratoire, positifs ou négatifs, concernant les effets d’une substance sur la performance sportive.
Au final, les travaux effectués sur un terrain de sport ou dans l’environnement de la compétition modifient favorablement l’efficacité des drogues de la performance.
Les exemples suivants en témoignent.
1961 – CYCLISME – Jacques Anquetil (FRA) : un débours de 5,7% sur une épreuve de
86,6 km chronométrée…efficacite-des-produits-dopants
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