Dopage – La confusion entre stéroïdes anabolisants et corticosurrénaliens perdure grâce aux médias sportifs, avec en tête L’Equipe

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[publié le 10 avril 2017]

La formation médicale des journalistes de ce quotidien est proche de zéro, notamment en ce qui concerne les drogues de la performance.

 Dans son édition du 8 avril, le quotidien sportif révèle que Jemina Sumgong, la Kényane championne olympique du marathon à Rio, a été contrôlée positive à l’EPO lors d’un test pratiqué hors compétition dans son pays.

 

sumsong

L’Equipe, 08 avril 2017

 

Une injection locale autorisée

Dans ce même article, le signataire du papier rappelle que la marathonienne est une récidiviste. Déjà en 2012 : « Sumgong, entraînée par son mari, Noah Talam, avait été contrôlée positive au prednisolone, un stéroïde, mais sa suspension de deux ans avait été annulée quand elle avait pu prouver que son injection était destinée à soigner une hanche. »

Ce cas est exemplaire car il montre une fois de plus que la presse sportive est insuffisamment éduquée – l’expression est faible – sur tout ce qui touche les substances illicites.

Rappelons qu’il y a deux familles de stéroïdes aux effets distincts : les stéroïdes anabolisants et les glucocorticoïdes. En anglais cela donne anabolic steroid et adrenocortical steroid. Au final, n’écrire que le mot stéroïde, c’est comme de parler d’une personne sans préciser son nom.

Pour Sumgong, c’est bien un corticostéroïde – prednisolone – qui est en cause. Pour cette famille de stéroïdes interdite seulement en compétition, l’athlète kenyane a pu démontrer qu’elle avait subi une injection locale (autorisée) pour traiter un problème de hanche. En revanche, si elle avait pris un stéroïde anabolisant, une substance interdite à la fois en compétition et à l’entraînement, elle n’aurait pu faire valoir aucune excuse et aurait pris le tarif plein.

Deux catégories : S1 et S9

En résumé, au plan des substances prohibées, les stéroïdes se distinguent en deux catégories : les anabolisants (appartiennent à la section S1 de la liste AMA) et les glucocorticoïdes (section S9).

Les stéroïdes anabolisants avec comme chef de file la testostérone, font partie des substances non spécifiées qui n’acceptent aucune excuse. De leur côté, les glucocorticoïdes figurent dans la catégorie des substances spécifiées où une défense argumentée – notamment des soins médicaux – peut faire réduire voire annuler la sanction.

Ajoutons que la prednisolone, un corticostéroïde, est du genre féminin.

Pour y voir plus clair, nous proposons les trois différences majeures entre les deux familles qui portent à la fois sur leurs indications thérapeutiques, leurs effets secondaires et leurs classifications dans la liste des substances interdites.

STOP ANABOLISANTS           STOP CORTICOIDES

Stéroïdes :  »lisez la différence »

Les 3 différences entre stéroïdes anabolisants et glucocorticoïdes