L’Equipe du 28 mars nous rapporte une information parue dans la Gazzetta dello Sport signalant le contrôle antidopage record (11 molécules détectées chez le même homme) d’un joueur de rugby évoluant à l’Amatori Catania.
Certains anabolisants hormonaux (testostérone, stéroïdes anabolisants) peuvent provoquer lors de cures au long cours l’apparition de seins chez l’athlète masculin adulte. Cet effet inattendu porte le nom de gynécomastie qui se définit par une hyperplasie ou prolifération anormale, avec augmentation de volume du tissu mammaire, non tumorale, chez l’homme, pouvant aboutir à une féminisation complète de la glande. Les culturistes gros consommateurs d’hormones en tout genre sont particulièrement exposés à cet effet collatéral indésirable. Mais comme on le voit ici, le rugby, en raison de son évolution vers un sport de rentre-dedans et non plus d’évitement – n’est pas épargné par cette surconsommation d’engrais musculaires.
Pourquoi la phobie des seins ? La testostérone et certains stéroïdes anabolisants (métandiénone, nandrolone, stanozolol) pris par cures itératives, sous l’effet de l’aromatase – une enzyme présente dans le tissu adipeux et dans le foie – sont transformés en estrogènes dont l’action est prépondérante dans la croissance du sein féminin. D’autres médicaments ou drogues tels que amphétamines, gonadotrophines chorioniques (boosteur de testostérone), marijuana et spironolactone (diurétique), appartenant également à la pharmacopée sportive, peuvent, eux aussi, induire une gynécomastie. A titre préventif, les sportifs consommateurs de substances dopantes associent aux androgènes des antiestrogènes mais cette parade en amont n’est pas sûre à cent pour cent.
On peut penser que le dénommé Davide Vasta, pour prévenir la gynécomastie, a ajouté dans son cocktail un antiestrogène mais manque de chance pour lui : prohibé et détectable. Quoi qu’il en soit, de dire que le produit en question était utilisé pour ‘’redimensionner les glandes mammaires’’ n’est pas la bonne explication. En réalité, c’est plutôt pour empêcher les seins de se dimensionner (développer).