[publié le 2 mai 2017]
A la suite de l’article paru sur ce blog le 29 avril sur les lésions des footballeurs : « Blessures du footballeur – Les ménisques comme les ligaments croisés vont par paire dans un genou mais les deux croisés sont exceptionnellement rompus en même temps » , l’un de nos lecteurs nous a adressé la question suivante :
« Comment doit-on comprendre la fracture de rein de Philippe Gilbert ? »
En consultant mes archives sur les blessures des cyclistes de compétition, la région rénale est – lors des chutes – beaucoup moins exposée aux traumatismes que la tête (crâne, os de la face), les épaules (clavicules), les poignets (scaphoïdes), les hanches (fémurs).
Les reins sont bien protégés par la colonne vertébrale, les côtes et les masses musculaires lombaires.
140 km avec une lésion d’un rein…
En ce qui concerne Philippe Gilbert, l’exploit c’est bien sûr d’avoir remporté l’Amstel Gold Race le 16 avril – la classique néerlandaise – pour la 4e fois, mais surtout d’avoir roulé 140 km après une chute sérieuse ayant provoqué une lésion rénale.
Phil témoigne dans L’Equipe : « J’ai chuté effectivement assez lourdement. Ma respiration était coupée, je suis resté longtemps à terre mais j’ai eu sans doute la chance de tomber sur l’herbe. Ensuite, j’ai eu le soutien de mes équipiers et je suis rentré dans le peloton. La douleur a commencé à s’estomper. »
Quand le Belge Rik Van Looy dit l’Empereur d’Herentals, se gamelle lors de la 11e étape du Tour de France 1962 avec en prime une lésion du rein, il ne fera que 30 km avant de monter dans l’ambulance. Visiblement Philippe Gilbert a une aptitude à souffrir hors du commun. C’est ce qu’il révèle au journaliste du quotidien sportif : « Je n’ai pas peur de me faire mal et je sais que je peux le faire longtemps. » On espère pour sa santé future que le champion de Belgique n’a pas roulé pendant 3 h 30 grâce à des antalgiques !
Une blessure peu fréquente
Quoi qu’il en soit, et compte tenu de la fréquence des chutes collectives provoquée par les coussins berlinois, ilots directionnels et autres giratoires, au final les lésions rénales sont peu fréquentes dans le peloton du World Tour.
En revanche, la rupture de la rate est plus fréquente. Elle se produit lorsque le guidon pénètre dans la partie gauche de l’abdomen supérieur ainsi qu’en cas de rupture de côte.
Les deux reins sont protégés par la partie inférieure du gril costal