[publié le 1er juin 2017]
Depuis le 1er janvier 2017, afin de déterminer qu’elle était la place du vélo de compétition dans le journal de la maison Amaury, j’ai consulté les 150 ‘’UNES’’.
Le foot écrase tout
Le foot, comme on pouvait le prévoir, atteint 120 couvertures, soit 80%. Arrive ensuite en 2e position le rugby, loin derrière, avec 11 premières pages, soit 7,3%.
Les autres spécialités sportives se suivent avec des scores faméliques :
Depuis le début de la saison, se sont courues les classiques-monuments centenaires : Milan-Sanremo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix mais aussi la Flèche Wallonne et l’Amstel Gold Race. L’Equipe n’a jamais fait sa ‘’UNE’’ sur ces classiques et particulièrement sur Paris-Roubaix, surnommée à la fois l’Enfer du Nord et la Reine des classiques.
Jacques Goddet, l’emblématique patron de L’Equipe, là où il se trouve, doit pour le moins se sentir trahi. Les courses par étapes d’une semaine n’ont pas eu droit, elles non plus, d’être avec leur vainqueur mis en première page. Même Paris-Nice a été écarté de la ‘’UNE’’.
Une seule ‘’UNE’’ cycliste en 150 numéros
La seule couverture cycliste est parue le 5 mai, la veille du départ du 100e Giro. Le patron du quotidien sportif a concédé une faveur marketing en habillant de rose (couleur du maillot du leader) les 48 pages du journal.
L’Equipe du 05 mai 2017. Seule couverture consacrée au vélo depuis le 1er janvier 2017
C’est bien mais c’est très maigre, à l’image du pourcentage de graisse des géants de la route actuels…
Pendant trois semaines, on a assisté à un Tour d’Italie très disputé retransmis sur la chaîne L’Equipe, avec au final un beau vainqueur le Néerlandais Tom Dumoulin.
Un an plus tôt, à la Vuelta 2015, il avait laissé entrevoir des aptitudes de rouleur-grimpeur candidat à la victoire finale dans un grand Tour. Malgré cette belle prestation au Giro 2017 devant des adversaires de qualité tels que Nairo Quintana, Vincenzo Nibali et Thibaut Pinot, Dumoulin n’a pas eu droit à la couverture mais seulement à la page 30, alors que Pinot, 4e au général, au pied du podium, lui, avait deux pages.
Avoir deux poids deux mesures
Un tel traitement journalistique illustre parfaitement l’expression « avoir deux poids deux mesures ».
Quoi qu’il en soit, les cyclistes pratiquants passionnés par la compétition des professionnels doivent se révolter devant les carences du quotidien sportif ne laissant présager rien de bon pour le futur.
D’autant qu’aujourd’hui – 1er juin – dans L’Equipe, en 36 pages, zéro article ni articulet sur le vélo n’est publié alors que le Critérium du Dauphiné démarre dans trois jours et le Tour de France dans un mois.
On a l’impression que la direction de Boulogne-Billancourt veut dégager le vélo de ses colonnes.