Interviewé par Philippe Brunel dans la rubrique « Entretien » de l’Equipe du 23 juillet, le neveu du cofondateur du journal Le Dauphiné Libéré, Thierry Cazeneuve nous explique qu’il a en 1998 appris l’existence du dopage organisé au sein même des équipes : « On découvrait que le dopage n’était plus une affaire individuelle, de pastoches, avec des bégaiements dans la nuit, comme à l’époque de Simpson, mais le fait d’une organisation au sein de Festina, de la Telekom, qu’il fallait financer. »
Le refus de savoir
Pour un journaliste sportif, c’est pas fort d’ignorer que la consommation des drogues de la performance sous la responsabilité d’un médecin d’équipe avait commencé environ trois décennies en amont. Par exemple, le team Peugeot du début des années 1970 était complètement médicalisée avec des substances interdites, la plupart indécelables. Un coureur présent sur le podium du Tour 1976 appartenant à une autre équipe a remporté trois étapes grâce à trois transfusions sanguines.
La responsabilité d’un journaliste sportif commence avec le refus de savoir.
En 2002, pour Sport et Vie, un bimestriel consacré au décryptage des compétitions et des performances, je m’étais intéressé dans ma chronique « Sur le front du dopage » au comportement de Thierry Cazeneuve dans les suites de l’affaire Festina.
J’avais intitulé cet écho : « Chassez Willy »

Sport et Vie, 2002, n° 74, septembre-octobre, p 69
POST-IT : l’effet pour la cause
Cazeneuve, comme la plupart de ses confrères, prend l’effet pour la cause en voyant en Willy Voet le responsable du cataclysme de 1998 et, par ricochet pour l’ancien patron du Dauphiné Libéré, sa perte d’enthousiasme pour la chose cycliste. Quelle hypocrisie !