Tour de France – La Sky est pistonnée par l’organisateur

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Avec la bénédiction d’ASO, on est passé des “gains marginaux” aux “gains maximaux”

Depuis 2012, les médias nous parlent en continu de la recherche scientifique du staff de l’équipe Sky pour la traque des « gains marginaux » (plateau ovoïde, boisson énergétique aux corps cétoniques, maillots à la fois anti UVA et anti UVB, surmatelas personnalisé accompagnant les coureurs tout au longe de l’épreuve) mais grâce à l’organisateur ASO, Froome et ses équipiers ne dédaignent pas les « gains maximaux ».

 

gendarme

L’Equipe, 17 juillet 2016

 

L’escorte de  gendarmerie est réservée à Froome et ses boys

C’est le leader de Cannondale, Pierre Rolland, qui s’insurge contre un avantage considérable en terme de récupération spécialement réservé à Froome et ses boys :

Dans une course à étapes telle que la Grande Boucle, le problème n° 1 c’est la récupération. Or, le temps passé dans les embouteillages après une arrivée, notamment en altitude, peut induire des temps de récupération totalement différents entre les pistonnés et les autres.

Récemment, dans Cyclosport magazine, je m’étais insurgé contre cet avantage accordé aux cadors du peloton initié par Lance Armstrong et son hélicoptère privé qui l’attendait aux arrivées en altitude. Ce genre d’avantage est injuste et au final ne fait que favoriser la triche.

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Cyclosport Magazine, 2015, n° 106, juin

 

 

Tour de France – Georges Groussard n’est pas l’unique porteur du maillot jaune culminant à 1,59 m

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georges groussard

Dans L’Equipe du 4 juillet, on nous annonce que la route du Tour lors de la 3e étape Granville-Angers passe à Fougères (km 87,5), commune de Bretagne dans le département de l’Ile-et-Vilaine, où est né Georges Groussard, maillot jaune pendant neuf jours lors du Tour 1964.

Le quotidien sportif à propos du Petit Coq de Fougères (surnom de Georges Groussard) ajoute une précision sujette à contestation : « Le plus petit (1,59 m) maillot jaune du Tour”.

 

PETIT MJ

l’Equipe, 4 juillet 2016

 

Une fois de plus, on constate que les historiens de L’Equipe ont des archives pour le moins incomplètes. En dehors de Georges Groussard, trois autres coureurs ont porté la précieuse tunique alors que leurs tailles ne dépassaient pas 1,59 m. Ainsi le Français Jacques Marinelli, maillot jaune du Tour 1949 de la 4e à la 9e étape, mesurait 1,59 m tout comme Jean Robic (visite médicale du Tour 1959 : 1,58 m), lauréat du Tour 1947 mais porteur de la tunique de leader seulement le dernier jour sur le podium après l’arrivée au Parc des Princes.

 

Marinelli

Jacques Marinelli

 

 

ROBIC EN JAUNE

Jean Robic après sa victoire dans le 34e Tour de France

 

Donc, il n’a pas porté le maillot jaune pendant ce Tour mais lors de la 11e étape de l’édition Tour 1954. On trouve également dans la confrérie des moins de 1,60 : l’Allemand Karl Künde qui portait le paletot doré pendant le Tour 1966 de la 12e à la 15e étape. Il culminait sous la toise à 1,59 m pour 50 kg. Il faut préciser que la taille varie avec l’heure de la visite médicale (début ou fin de journée) et après une activité sportive prolongée (1 à 2 cm de moins).

Kunde en jaune

Tour 1966 : Karl Künde maillot jaune de 1,59 m

Football – L’affaire Mamadou Sakho démontre que les instances ne luttent pas sérieusement contre le dopage

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MAMADOU

Mamadou Sakho

 

En dehors du fait que la substance incriminée, l’higénamine, était bien interdite et connue comme telle avant le 17 mars date du contrôle de l’international français lors du match de Ligue Europa Liverpool-Manchester United, on comprend difficilement la mansuétude de l’UEFA.

Sauf si l’on sait que la règle intangible des Fédérations internationales est de montrer qu’elles luttent avec pugnacité contre le fléau (urine et sang testés, passeport biologique, localisation des joueurs pour contrôle inopiné, horaires nocturnes des tests sur des joueurs ciblés) tout en espérant surtout n’attraper personne pour ne pas écorner l’image de leur sport.

UEFA

Si Sakho avait été contrôlé positif à l’higénamine (un bêtastimulant) dans le championnat de France de Ligue 1, un procès-verbal du labo de Châtenay-Malabry (92) aurait été transmis à la fédé dirigée par Noël Le Graet engageant ainsi une procédure par sa commission antidopage. Si cette dernière avait rendu un jugement de relaxe acceptant les explications « d’ignorance » du joueur, nul doute que l’AFLD (Agence française de lutte antidopage) – le gendarme placé au-dessus des fédérations, responsable de la traque des tricheurs sur le sol français, aurait repris en mains le dossier Sakho avec, au bout de la procédure, une suspension de plusieurs mois pour le défenseur de Liverpool. Dans le cas présent du contrôle de Sakho lors d’un match de Ligue Europa c’est à l’AMA ou à la FIFA d’assumer le rôle de gendarme indépendant reprenant le dossier afin de vérifier que l’UEFA a joué pleinement son rôle de garant de l’éthique. Il est peu probable que ces deux instances aient réellement envie d’entrer en conflit contre la forte confédération européenne.

 

AFLD

Le ”super gendarme” français

 

 Des substances spécifiées au service des tricheurs

Pour bien comprendre la mansuétude anormale de l’UEFA, il faut signaler que depuis 2004, le Code mondial antidopage stipule que la liste des interdictions comprend des substances spécifiées, notamment parmi de nombreux stimulants tels que l’higénamine, susceptibles d’entraîner une violation ‘’non intentionnelle’’ des règlements antidopage, compte tenu de leur présence fréquente dans des compléments alimentaires.

Le Code prévoit que toutes les substances interdites – à l’exception des substances comprises dans les catégories lourdes comme les agents anabolisants (testostérone, stéroïdes) et les hormones (EPO, hormone de croissance), ainsi que les stimulants forts (amphets, cocaïne…) deviennent des-« substances spécifiées» à des fins de sanction. Cela signifie que quand un sportif peut établir comment une substance spécifiée est entrée dans son corps ou est entrée en sa possession, et que cette substance spécifiée n’était pas destinée à améliorer sa performance sportive,-la sanction peut être réduite au minimum à une réprimande sans période de suspension, et au maximum à une suspension de deux ans. Il est important de noter que ces substances spécifiées, telles que définies dans le Code, ne sont pas nécessairement des agents dopants moins importants que les autres substances interdites (par exemple, un stimulant listé comme étant une substance spécifiée pourrait être efficace pour un sportif en compétition).

Pour cette raison, un sportif qui ne satisfait pas aux critères de réduction pourrait se voir imposer une suspension pouvant aller jusqu’à 4 ans en cas de circonstances aggravantes. Cependant, il existe de plus grandes probabilités que les substances spécifiées, par opposition aux autres substances interdites, pussent faire l’objet d’explications crédibles non liées au dopage. Précisons que l’higénamine (un bêtastimulant) améliore les performances de vista du footballeur (accélération instantanée, détente verticale, etc.) et qu’à ce titre fait partie de la liste rouge.

 Les brûleurs de graisse ont bon dos

 Camouflée dans une préparation commercialisée dans la catégorie des brûleurs de graisse, elle (l’higénamine) permet au joueur et à ses avocats d’affirmer ignorer la présence de cette molécule indésirable, de jouer l’ingénu et de faire ainsi croire la main sur le cœur n’avoir jamais voulu tricher. Ces dernières années, de nombreux sportifs, afin d’éviter une longue suspension – voire d’espérer une simple amende – se sont défendus avec l’excuse du brûleur de graisse contaminé.

Cette modulation des sanctions est de la responsabilité de la Fédération internationale de football qui n’a signé le Code mondial antidopage le 21 mai 2004 qu’à la condition impérative qu’il y ait, suivant le type de substances, une graduation des poursuites disciplinaires. Les footballeurs qui ne sont pas tous idiots ont compris qu’on pouvait se doper avec des substances efficaces (certains stimulants dans la section des spécifiés) et qu’ensuite avec l’aide d’un bon avocat, on pouvait jouer les naïfs en expliquant que le produit en cause dans le test positif n’était pas listé sur le code de l’AMA ni précisé en toutes lettres sur la boîte.

Au final, après être passé devant la commission had oc, on en ressort sans la moindre sanction. On peut alors adresser un grand merci à l’UEFA et à la FIFA qui autorisent le dopage sans gros risque de sanction.

 Hexagone – Qu’en pense le capitaine ?

 

le graet

Noël Le Graet

 

 Du côté français, je ne suis pas sûr que Noël Le Graet soit la bonne personne pour faire peur aux dopés du ballon rond. Avec son long passé dans le milieu du foot [président de l’En Avant de Guingamp (1972-1991 et 2002-2011) et président de la Ligue nationale de football depuis 2011], il a quand même osé affirmer sur la radio RTL Sports : « Le dopage, je n’y crois pas en football ».

Rappelons que la responsabilité d’un dirigeant commence avec le refus de savoir.

Ajoutons que c’est la compétition qui génère le dopage et ce d’autant plus qu’elle est médiatisée. Il n’y a aucune raison que les footballeurs soient épargnés par cette dérive ou alors il faut imaginer qu’ils sont recrutés chez les enfants de chœur alors que les autres sportifs (athlètes, cyclistes, haltérophiles, footballeurs américains, hockeyeurs) le sont chez les malfrats.

 

les absents

L’Equipe, 13 juillet 2016 – Noël Le Graet n’a jamais été un grand pourfendeur du dopage

 

Décryptage – Stimulants spécifiés, c’est quoi ?

 Sur la demande de la Fédération internationale de football, le Code mondial antidopage distingue des substances lourdes (dénommées ‘’non spécifiées’’) dont le tarif minimum est de deux ans quel que soit l’excuse du joueur et de son avocat et des substances dites ‘’spécifiées’’ (moins puissantes) qui donnent la possibilité aux sportifs d’invoquer une absorption par ignorance sans l’intention d’améliorer leurs performances.

Avec les stimulants spécifiés, la sanction peut être réduite (au minimum un avertissement et au maximum deux ans pleins).

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Depuis, les sportifs jouent sur cette distinction pour se doper avec un stimulant spécifié et grâce à un bon avocat s’en tirer avec un simple avertissement, voire être blanchi complètement.

Merci la FIFA, l’UEFA et la FFF !