L’un de nos lecteurs nous a posé cette question.
Cette interrogation, très pertinente, me met dans l’embarras car je n’ai pas de réponse suffisamment étayée par des études scientifiques.
Quoi qu’il en soit, on sait que 80% des individus ont été en contact avec le virus de la mononucléose infectieuse (MNI) sans le savoir. Généralement, la première rencontre se manifeste par une angine ou un refroidissement sans effets collatéraux surajoutés.
Il faut ajouter que l’on parle souvent de mononucléose à tort car bien longtemps après une première infection, à l’occasion d’une vraie grippe ou d’un ‘’coup de moins bien prolongé’’, on peut réactiver la production d’anticorps de la MNI initiale et les analyses sanguines pratiquées à l’occasion de ce deuxième évènement (grippe…) peuvent en imposer pour une nouvelle MNI.
Ces dernières années, des cyclistes de renom ont dû interrompre leur activité sportive plusieurs mois en raison d’une MNI : Rein Taaramae en 2012, Andrey Amador en 2013, Julian Alaphilippe, Marcel Kittel et Stefan Kung en 2015 et cette année Julie Bresset, la championne olympique de VTT de Londres 2012.
Dans les autres sports, on trouve également des têtes d’affiche comme en tennis : Henri Leconte en 1986, Justine Hénin en 2004, Mario Antic en 2007, Roger Federer en 2008, Robin Söderling en 2012. En ce qui concerne les explications de ce surnombre de cyclistes victimes de MNI, il faut rappeler que les cadences infernales sont propices pour faciliter la contamination par ce virus.
Attention aux cadences infernales
Une étude scientifique récente confirme que les cadences infernales à longueur d’année sans microcycle de repos compensateur, provoquent une dépression des défenses immunitaires. D’où, effectivement, une fréquence augmentée des infections chez les stakhanovistes du coup de pédale à haute intensité qui accumulent sans temps mort les sorties cyclistes et enchaîne les compétitions de haut niveau. Infections des voies respiratoires (rhumes, bronchites), fièvres et ganglions persistants, susceptibilité à l’hépatite virale, à la grippe et à la mononucléose infectieuse, sont la rançon de la gloire chez les pratiquants boulimiques.
Il faut savoir également que certaines drogues de la performance, notamment les glucocorticoïdes, peuvent diminuer les défenses de l’organisme et favoriser ainsi la MNI.
Problème : aucune étude n’a été entreprise afin de quantifier cette influence. Pour l’instant, ce n’est donc pas une certitude.
POST-IT
Dans un précédent article sur MNI et cyclisme paru dans le blog en juin dernier nous avions listé depuis les années 1970 les coureurs professionnels ayant eu une MNI symptomatique, nous vous proposons ici quelques cas d’athlètes et de joueurs (ses) de tennis connus(es) victimes de la MNI.
TENNIS
1986
Henri Leconte (FRA) 23 ans Conséquences : Deux ans avec des hauts et des bas 2004 ♀ Justine Hénin (BEL) 22 ans Conséquences : Handicapée toute la saison 2004
![]() Justine Hénin
2007 Mario Antic (CRO) 23 ans Conséquences : 6 mois sur le carreau en 2007 (poussé à la retraite par la MNI) 2008 Roger Federer (SUI) 26 ans Conséquences : De Noël 2007 à avril 2008
![]() Roger Federer
2009 ♀ Jelena Dokic (AUS) 26 ans Conséquences : Se retire en 2014 2012 Robin Söderling (SUE) 28 ans Conséquences : Convalescent d’une MNI de 2012 à 2015, il décide de prendre sa retraite 2015 ♀ Petra Kvitova (RTC) 25 ans Conséquences : Performances décevantes à Roland-Garros et Wimbledon ATHLETISME
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