Corticoïdes (suite) – Ces derniers temps, malgré l’hypermédiatisation des trois joueurs de rugby du Racing 92 testés positifs aux corticoïdes, la presse dite spécialisée est restée muette par ignorance sur les débuts du dépistage urinaire de ces substances dans le cadre d’un contrôle antidopage

Par défaut

En septembre 1999, le laboratoire national de dépistage du dopage (LNDD) publiait un communiqué relatif à la nouvelle détection des corticoïdes de synthèse. Ce texte nous apprend qu’en réalité pour les années 1999 et 2000, la recherche n’était effectuée que dans un cadre préventif…

lndd-2

 Informations émanant du LNDD relatives à l’identification de certaines substances illicites

 Corticoïdes de synthèse (bétaméthasone, cortivazol, prednisolone, triamcinolone)

La détection et l’identification en routine des différents représentants de cette classe thérapeutique ne peut être acquise par les techniques de chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse utilisées classiquement par les Laboratoires antidopage. La seule méthode pour identifier ce type de composés est la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse.

Des instruments de ce type présentant une fiabilité suffisante et adaptés à un fonctionnement de routine n’ont été commercialisés que depuis 3 ans. Ce n’est donc que récemment que le LNDD a pu opérer une diversification analytique pour aborder la problématique des corticoïdes de synthèse et développer des méthodes de détection et d’identification de ces substances dans l’urine. Cette technique a été appliquée, dans un cadre préventif, pour le Tour de France 1999 avec l’accord de l’UCI et la déclaration des cas «positifs» figurait en annexe des rapports d’analyses antidopage classiques.

Les possibilités actuelles du Laboratoire se limitent à l’analyse de 2000 à 3000 échantillons par an. Il est donc impossible de généraliser dans l’immédiat la détection des corticoïdes de synthèse dans un cadre répressif sur 9000 échantillons, nombre correspondant au total des analyses effectuées chaque année. Le LNDD peut donc cibler dans l’immédiat son action dans un cadre préventif et sur une population à risque (à hauteur de 2000 à 3000 échantillons par an). Dans un délai d’un an, la totalité des analyses concernant ces substances pourra être effectuée dans le cadre répressif des contrôles antidopage.

corticoides

 Corticoïdes naturels (cortisol, cortisone)

 A l’instar de ce qui a été mis en œuvre récemment pour la testostérone, l’usage illicite des corticoïdes naturels pourrait être révélé par l’analyse isotopique du carbone. La faisabilité de cette approche isotopique a été confirmée en 1998/1999 dans le cadre de travaux entrepris par le LNDD en collaboration avec le Service central d’analyse du CNRS de Vernaison. La technique a été implantée au LNDD et la validation sera entreprise au LNDD entre le 1er novembre 1999 et le 1er mai 2000. Il est donc prévu d’appliquer cette technique à cette date tout d’abord dans un cadre préventif comme pour les corticoïdes de synthèse et en 2001 de la généraliser dans le cadre répressif.

  ANNÉE 2000 ANNÉE 2001
Corticoïdes de synthèse A partir de janvier à titre préventif

2000 à 3000 échantillons urinaires

9000 à titre répressif
Corticoïdes naturels A partir de mai à titre préventif

2000 à 3000 échantillons urinaires

9000 à titre répressif

 

Laisser un commentaire