L’Equipe et Le Monde toujours aussi incompétents sur le dopage !

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[publié le 20 décembre 2016]

Dans L’Equipe du 20 décembre et Le Monde de la veille, on a droit à la même erreur concernant le mystérieux paquet reçu par Bradley Wiggings lors du Dauphiné 2011.

Selon le manageur de l’équipe Sky, Dave Brailsford : « Richard Freeman [le médecin de l’équipe Sky] m’a dit que c’était du Fluimicil, un décongestionannt nasal, autorisé par l’Agence mondiale antidopage », a précisé le dirigeant.

 

brailsford

L’Equipe, 20 décembre 2016

 

Les textes de l’Equipe et du Monde sont très proches, pas signés, donc probablement tirés d’une dépêche d’agence. Le travail d’un journaliste est de contrôler les informations, voire les reconsidérer à l’aune d’expertises plus importantes. Or, le Fluimicil n’est pas un ‘’décongestionnant nasal’’ mais un fluidifiant bronchique actif sur la zone anatomique de l’appareil respiratoire très en-dessous après le nez et la gorge (voir schéma). Le Fluimicil en fluidifiant les sécrétions bronchiques facilite leur écoulement et ainsi favorise leur expulsion par la toux.

En revanche, un décongestionnant nasal est prescrit pour combattre l’inflammation de la muqueuse nasale et ses sécrétions exagérées.

bronches

Schéma de l’appareil respiratoire. De haut en bas : muqueuses nasales, trachée, bronches

N’appartenant pas à une gazette de supermarché, les journalistes de ces deux médias prestigieux, L’Equipe et Le Monde, ont un devoir de précision dans l’information et ne pas gober sans aucune vérification les dépêches reçues. Un constat que je fais régulièrement est leur carence sur les médicaments et autres drogues de la performance.

De plus, on relève une autre bourde. En 2011, la course à étapes de la région de Grenoble ne s’appelle plus Dauphiné Libéré mais Critérium du Dauphiné. Elle a été rachetée par ASO en 2010 et, pour cette raison, a changé de nom.

Un conseil aux deux quotidiens : entourez-vous d’un sachant confirmé pour relire les textes.

 

La Justice lâche la lutte antidopage…

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[publié le 20 décembre 2016]

Dopage-justice : deux poids, deux mesures.

Un pharmacien dopeur prend 6 mois de prison avec sursis alors que pour les mêmes faits un sportif professionnel au minimum arrête sa carrière deux ans ferme.

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Pour la même faute, un sportif se retrouverait écarté de son activité professionnelle pendant un minimum de deux ans. C’est ce que l’on appelle une justice à deux poids deux mesures ou à deux vitesses et dont l’arbitrage est différent selon l’échelon social du fraudeur.

Le 13 décembre, Ouest-France nous apprend qu’un pharmacien choletais de 38 ans vendait à des amis des produits dopants tels que stéroïdes anabolisants et Ventipulmin (un médicament vétérinaire destiné aux chevaux asthmatiques). Au final, le tribunal le condamne à 6 mois d’emprisonnement avec sursis mais le PHARMACIEN un professionnel qui est le gardien des toxiques, autrement dit celui qui fait la différence entre un produit salvateur ou néfaste, et qui, selon la profession, est un conseiller et un garant de la santé de ses concitoyens et non un prescripteur de produits dopants, PEUT CONTINUER D’EXERCER. De plus, la condamnation ne sera pas inscrite sur son casier.

Les sportifs licenciés à une fédération peuvent l’avoir mauvaise, eux qui pour des faits similaires, risquent au minimum 2 ans de suspension de toute compétition, ainsi qu’une sanction pénale pour vente à autrui.

Rappelons qu’en 1985, une enquête sur 5 000 étudiants de l’université de Besançon montrait que 48% des futurs pharmaciens et 42% de leurs homologues médecins se dopaient aux examens. C’était il y a 30 ans ! Nul doute qu’aujourd’hui, comme pour le chômage, le chiffre ne peut être qu’à la hausse. Avec un tel MESSAGE MOU « 6 mois de prison avec sursis sans interruption de son activité professionnelle » il est clair que la justice des Pays de la Loire ne contribue pas efficacement à la lutte contre le dopage !

 

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Tribunal de Cholet