Dopage – L’imposture des statistiques de l’AMA publiée le 19 décembre 2019

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Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques de l’AMA (adapté de Mark Twain)

Le Monde publie dans sa livraison du 20 décembre un bilan des contrôles de l’Agence mondiale antidopage pour l’année…2017. Visiblement, la presse est en compétition pour publier ‘’en exclusivité mondiale’’ tout et n’importe quoi !

Rappelons aux lecteurs et aux journalistes qu’aucun bilan de contrôles antidopage ne peut être analysé sans réserve dans la mesure où il existe des produits illicites indécelables et d’autres, tout aussi dopants, non prohibés.

Régulièrement, l’Agence mondiale antidopage publie des chiffres sur le fléau n° 1 des enceintes sportives.

Pour trois raisons, ces bilans sont bidons et acceptés sans critique, uniquement par les gros naïfs et certains médias-liges de l’AMA.

Les classements des nations et des sports les plus touchés sont complètement ‘’folklos’’ puisqu’ils ne sont pas corrélés au nombre de sportifs testés par nation et par spécialité sportive. De plus, le nombre de pratiquants potentiellement exposé à des tests antidopage n’est pas indiqué. Au final, ces chiffres n’ont aucune valeur significative sur la réalité du dopage dans le monde.

Nations et spécialités sportives épinglés en 2017 :

les chiffres de l’Agence mondiale antidopage publiés sur son site le 19 décembre 2019 ont été reproduits en partie par Le Monde le lendemain. Les résultats de l’année 2018 publiés par l’AMA seront par mes soins décryptés d’ici peu.

Agence mondiale antidopage (AMA)

Les pays en tête du palmarès ne sont pas forcément les plus  consommateurs de produits illicites

La hiérarchie des 114 pays référencés montre que sur le podium des nations les plus touchées, on trouve :

1re l’Italie,

2e la France,

3e les Etats-Unis.

Et l’on constate que la Russie n’arrive que 5e. Peut-être un effet collatéral de la commission McLaren sur les tripatouillages du labo de Moscou révélés un an avant par les enquêteurs indépendants sélectionnés par l’AMA. Le rapport de la dite commission a probablement freiné la triche des compatriotes de Vladimir Poutine

Une lecture superficielle de ce bilan pourrait faire croire que c’est le classement des pays où les sportifs sont les plus dopés alors qu’en réalité ce sont ceux qui sont les mieux contrôlés ou les plus testés comme les athlètes russes.

Les sportifs de 100 pays échappent au contrôle

En revanche, l’ordre des spécialités concernées par la pandémie doit être proche de la réalité

1er culturisme,

2e  athlétisme,

3e  cyclisme (n’en déplaise à Roger Lejeay, le patron du MPCC)

Mais aussi bien placé le football (6e) alors que les patrons successifs de la FIFA, Sepp Blatter (1998-2015) et Gianni Infantino depuis 2016 n’ont eu qu’un seul discours depuis vingt ans : faire croire au bon public que le dopage ne sert à rien dans le football.

Plus langue de bois que le milieu du ballon rond c’est très difficile, voire impossible.

Dopage – Le Monde confond infusion et perfusion ! Bonjour l’information…

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[publié le 28 février 2017]

lemonde

L’Agence France-Presse, le Monde.fr et L’Equipe, ont répercuté l’information du quotidien britannique Sunday Time révélant des soupçons de dopage formulés dans un rapport de l’Agence antidopage américaine (USADA), mis au jour par le groupe des hackers Fancy Bears, qui affirmait qu’Alberto Salazar – triple vainqueur du Marathon de New York au détours des années 1980 mais surtout coach de l’athlète Mo Farah, quadruple champion olympique du 5 000 m et de 10 00 m – proposait pour améliorer les performances de ses athlètes, des médicaments tels que la L.carnitine injectable (mis sur le marché français en 1988).

mo-farah-alberto-salazar-676938Alberto Salazar, triple vainqueur du Marathon de New York, coach de Mo Farah

Mo Farah suspecté pour une infusion de L.carnitine !

 Mo Farah celebrates winning the men's 5,000m final at the European Championships in Helsinki in June L’athlète Mo Farah, quadruple champion olympique du 5 000 m et du 10 000 m

Ces pratiques douteuses avaient déjà été évoquées en 2015 sans que cela débouche sur une condamnation de la part de l’USADA.

Quoi qu’il en soit, la L.carnitine mise en cause, utilisée par les sportifs depuis les années 1970, n’a jamais figuré sur la liste rouge de l’IAAF (Fédération internationale d’athlétisme). Donc pas de quoi en faire toute une affaire.

En fait ce qui motive mon billet, c’est la mauvaise traduction du mot anglais INFUSION qui perturbe la lecture. En effet, dans le Monde.fr du 26 février, il est écrit que : « Salazar abusait de médicaments sur ordonnance et faisait des expérimentations avec des INFUSIONS d’un complément expérimental à base de l’acide aminé L-carnitine, sur son site d’entraînement dans l’Oregon. »

En français, le mot INFUSION signifie « préparation obtenue en versant de l’eau bouillante sur une substance (végétale par exemple) pour en extraire les principes actifs. Les tisanes de camomille, menthe, tilleul, verveine, thé sont des infusions. »

melissentee                       46885

       Infusion de mélisse                                          Perfusion intraveineuse

 La bourde du quotidien du soir

 Chez nos voisins d’outre-Manche, le mot infusion signifie à la fois tisane et PERFUSION. Cette dernière associée à la L.carnitine était bien sûr la bonne traduction. Dans l’Hexagone, l’infusion se boit, la perfusion s’injecte. Il est probable que le jargon des sportifs mis sur écoute va dorénavant s’enrichir du code ‘’infusion’’ pour, bien sûr, tromper les enquêteurs.

Au fil des années, il m’a fallu combattre d’autres mastics tels qu’antidopage (sans trait d’union), la nandrolone (au féminin), les stéroïdes anabolisants aux effets diamétralement opposés à ceux des glucocorticoïdes, lateral (côté externe), médial (côté interne proche du plan médian)

Ces différentes erreurs sont symptomatiques d’un manque de professionnalisme des traducteurs des dépêches anglosaxonnes, ce qui doit certainement toucher d’autres paramètres de l’information.

L’Equipe et Le Monde toujours aussi incompétents sur le dopage !

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[publié le 20 décembre 2016]

Dans L’Equipe du 20 décembre et Le Monde de la veille, on a droit à la même erreur concernant le mystérieux paquet reçu par Bradley Wiggings lors du Dauphiné 2011.

Selon le manageur de l’équipe Sky, Dave Brailsford : « Richard Freeman [le médecin de l’équipe Sky] m’a dit que c’était du Fluimicil, un décongestionannt nasal, autorisé par l’Agence mondiale antidopage », a précisé le dirigeant.

 

brailsford

L’Equipe, 20 décembre 2016

 

Les textes de l’Equipe et du Monde sont très proches, pas signés, donc probablement tirés d’une dépêche d’agence. Le travail d’un journaliste est de contrôler les informations, voire les reconsidérer à l’aune d’expertises plus importantes. Or, le Fluimicil n’est pas un ‘’décongestionnant nasal’’ mais un fluidifiant bronchique actif sur la zone anatomique de l’appareil respiratoire très en-dessous après le nez et la gorge (voir schéma). Le Fluimicil en fluidifiant les sécrétions bronchiques facilite leur écoulement et ainsi favorise leur expulsion par la toux.

En revanche, un décongestionnant nasal est prescrit pour combattre l’inflammation de la muqueuse nasale et ses sécrétions exagérées.

bronches

Schéma de l’appareil respiratoire. De haut en bas : muqueuses nasales, trachée, bronches

N’appartenant pas à une gazette de supermarché, les journalistes de ces deux médias prestigieux, L’Equipe et Le Monde, ont un devoir de précision dans l’information et ne pas gober sans aucune vérification les dépêches reçues. Un constat que je fais régulièrement est leur carence sur les médicaments et autres drogues de la performance.

De plus, on relève une autre bourde. En 2011, la course à étapes de la région de Grenoble ne s’appelle plus Dauphiné Libéré mais Critérium du Dauphiné. Elle a été rachetée par ASO en 2010 et, pour cette raison, a changé de nom.

Un conseil aux deux quotidiens : entourez-vous d’un sachant confirmé pour relire les textes.