Le dopage des sportifs indiffère les sponsors…

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Depuis l’affaire Festina en 1998, parmi les dogmes qui perdurent, indestructibles, on entend comme une antienne que le public et les sponsors s’en foutent complètement que les sportifs se dopent. Déjà, depuis le tsunami provoqué par Richard Virenque et ses acolytes, toutes les affaires de dopage sur le Tour de France ont plombé l’audimat et pas qu’un peu : chute de ± 30% ! De même, les sponsors en règle générale ne sont pas vraiment d’accord avec le dopage sportif même si la société dans son ensemble prend des trucs pour franchir les obstacles professionnels (examens universitaires, meetings politiques, spectacles, concerts, etc.)

Quoi qu’il en soit, selon l’Equipe daté du 11 février, on vient d’apprendre « que la société Nestlé avait décidé de mettre fin à sa collaboration avec la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) sur un partenariat à destination des enfants (Kids’Athletics). La firme a précisé au Frankfurter Allgemeine Zeitung que cette décision était liée aux scandales de dopage et de corruption qui allaient à l’encontre de son image et de sa réputation. »

Nestle_IAAF_logo

Donc, il ne faut plus affirmer sans nuance que les sponsors se moquent de la triche biologique. Pour plus de détails, les sceptiques peuvent s’adresser à Lance Armstrong, Marion Jones ou Ben Johnson et comptabiliser le nombre de sponsors qui leur reste. En France, les Virenque, Jalabert et autre Durand sont mieux lotis avec les télévisions hexagonales !

Le rugby : est-il un sport avec des ”valeurs” ou un combat de rue encensé par la presse sportive ?

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L’Equipe du 11 février revient sur le match France-Irlande 1982 remporté 22-9 par le XV de France sur la pelouse du Parc des Princes. Victoire qui lui évitera la cuillère de bois mais pas les critiques sur sa façon de concevoir le sport. Alors qu’actuellement des pages entières sont consacrées aux commotions cérébrales et à leurs conséquences sur l’avenir mental des joueurs, le quotidien sportif hexagonal glorifie les joueurs dont le seul objectif est de balancer des coups plus ou moins sournois à l’adversaire !

RUGBY-L'EQUIPE

Question de marrons…

 C’est la mémoire de Jean-François Imbernon, l’un des acteurs de ce France-Irlande, qui est sollicitée pour faire revivre ce combat où il est souvent question de « marrons ». Déjà, le titre « Sur ses côtes à pieds joints » montre l’étendue du peu de respect de l’adversaire et des lois du jeu. Une grande partie de l’interview concerne les coups tordus, défendus, pour faire mal. Rappelons qu’à l’époque, le médecin de l’équipe de France distribuait à ses ouailles du Captagon®, une amphétamine qui facilitait l’agressivité et la violence.

On est en 2016 et on glorifie toujours de tels comportements.

Si les joueurs veulent taper sur leurs adversaires, qu’ils prennent donc une licence à la Fédération de boxe, de catch, de sumo ou de MMA…

La première notion que l’on devrait apprendre aux compétiteurs et aux journalistes sportifs c’est le respect du corps. On constate dans l’entretien qu’Imbernon joue la rencontre avec une cheville en vrac,  donc déjà lui-même ne respecte en rien son corps qui est pourtant son partenaire n° 1 pour toute une vie alors comment peut-il respecter celui de l’adversaire ? Au final, le plus désolant – le mot est faible – c’est que le journaliste – lui-même à l’abri des coups – glorifie sans vergogne la castagne.

Le rugby joué avec de tels instincts et une telle mentalité ne m’intéresse pas. Et pourtant on nous ‘’gonfle’’ à longueur d’ouvrages, d’interviews et d’articles sur les valeurs du rugby.

Des valeurs abstraites

A la tirade pour le moins naïve de Bernard Lapasset, ancien président de la FFR (Fédération française de rugby) de décembre 1991 à mai 2008 : « Si nous avons quelque chose à vendre, ce sont nos valeurs. D’autant que nous sommes dans l’air du temps. La solidarité, le respect des autres et des règles, la générosité sont d’actualité. Les chefs d’entreprise s’identifient de plus en plus à ces valeurs-là », je préfère celle de l’animateur de RMC Sports mais aussi international à quatre reprises, Vincent Moscato, qui n’est pas dupe de la nature humaine : « Mais il n’y a pas plus de valeurs au rugby qu’ailleurs ! Le rugby, c’est la vie, c’est une question de pouvoir. Le nombre de trahisons qu’il y a dans ce sport est égal au football ou ailleurs. Dans le rugby, c’est le jeu qui a de la valeur. Mais les hommes… pas plus qu’ailleurs ! Simplement, le jeu a une telle valeur d’exigence, de combat, que des fois, il déteint sur les hommes et leur donne quelques vertus. »

Visiblement, le JEU n’avait pas imprégné à la fois Jean-François Imbernon – le deuxième ligne de Perpignan entre 1972 et 1985 et 23 fois international entre 1976 et 1983 – auteur des propos et Philippe Pailhories, l’envoyé spécial de l’Équipe qui les avait recueillis.

Au final, ce qui nous dérange n’est pas que les rugbymen se tapent dessus à bras raccourcis mais que les plumitifs les mettent en valeur comme des actes commis par « des hommes, des vrais ! »