






VOLET N° 4
COPYRIGHT Dr Jean-Pierre de Mondenard
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Morceaux choisis sur la vraie-fausse cuite et le demi-tour du ”Casseur de baraque”
Liste des drogues les plus à risque en cas de surchauffe thermique
La température corporelle est déterminée par un thermostat siégeant au niveau du noyau préoptique de l’hypothalamus antérieur. Elle résulte d’un équilibre entre les processus de thermogenèse ou production de chaleur (métabolisme, activité musculaire) et de thermolyse ou évacuation de la chaleur (perspiration cutanée, sudation, expiration). La fièvre désigne une hyperthermie en réponse à un dérèglement du thermostat, sous l’effet de cytokines leucocytaires (IL-1, TNF, IL-6, interférons) appelées « pyrogènes endogènes » qui stimulent la synthèse de prostaglandine E2 au niveau de l’hypothalamus. Il en résulte diverses manifestations métaboliques, neurovégétatives et somatiques à l’origine d’un syndrome fébrile où l’élévation de la température ne représente qu’un symptôme. Le syndrome fébrile doit être différencié du syndrome hyperthermique qui témoigne d’une faillite des mécanismes de thermorégulation par excès de production et/ou défaut de dissipation de chaleur. Compte tenu de ces données physiopathologiques certains médicaments, par le biais de leurs propriétés pharmacologiques ou par celui des effets secondaires qu’ils entraînent, peuvent être responsables de la survenue de troubles liés aux températures extrêmes. L’hyperthermie provoquée par un médicament peut survenir par deux mécanismes : un effet sur les mécanismes physiologiques de thermorégulation (refroidissement) et/ou une augmentation de la production de chaleur (thermogenèse).
Médicaments ayant un effet sur la thermorégulation
Les neuroleptiques tendent à perturber l’initiation de la thermorégulation.
Au niveau périphérique, un certain nombre de médicaments s’opposent aux mécanismes physiologiques de déperdition de chaleur, à savoir la vasodilatation capillaire et la sudation : les catécholamines, les sympathomimétiques
Parallèlement la sudation (transpiration) est limitée par l’effet des substances anticholinergiques comme :
. l’atropine,
. les antidépresseurs tricycliques,
. les antihistaminiques,
. les antiparkinsoniens anticholinergiques,
. les anticholinergiques antispasmodiques,
. les neuroleptiques : l’effet a été démontré pour les phétothiazines.
Principales causes du « syndrome hyperthermique »
Production excessive de chaleur
¨ Hyperthermie d’effort
¨ Etat de mal convulsif
¨ Delirium tremens
¨ Syndrome malin des neuroleptiques
¨ Hyperthermie maligne des anesthésiques
¨ Intoxications : salicylés, amphétamines (ecstasy), cocaïne, éphédrine,
¨ Thyrotoxicose (surdose d’hormones thyroïdiennes : bodybuilding)
Dissipation insuffisante de chaleur
¨ Déshydratation ++
¨ Sujets trop couverts (style K-Way)
¨ Anticholinergiques
¨ Syndrome malin des neuroleptiques
¨ Alcool (inhibe l’hormone antidiurétique et par ricochet augmente la diurèse)
Enfin, certaines substances empêchent l’adaptation cardiaque en réaction à la vasodilatation, à savoir augmentation du rythme cardiaque et du début systolique. Ce sont : les bêtabloquants, les diurétiques
Corydrane® : association d’amphétamine et d’aspirine
Médicaments altérant la fonction hypothalamique (avec production excessive de chaleur) | Médicaments provoquant une hypovolémie | Médicaments altérant la perception de chaleur | Médicaments altérant la réponse cardiovas-culaire |
amphétamines ⊕ (1)
anesthésiques- anticholinergiques antidépresseurs tricycliques sédatifs antihistaminiques antiparkinsoniens cocaïne ⊕ éphédrine ⊕ (2) IMAO (type B) ⊕ lithium neuroleptiques salicylés (aspirine) sérotoninergique : fluoxétine (Prozacâ) |
– alcool ⊕
– ARA2 (hypotenseurs) – dérivés nitrés (trinitrine) – diurétiques ⊕ – IEC (hypotenseurs)
Association médicamenteuse contenant notamment des diurétiques hypokaliémiant
|
alcool ⊕
hypnotiques opiacés (morphine, héroïne) ⊕ sédatifs |
alphabloquants
antiarythmiques bêtabloquants ⊕ calcium bloqueurs |
⊕ Substances figurant sur la liste du Code mondial antidopage
(1) exemples : le Danois Knud Enemark (JO 1960, décédé lors de l’épreuve du 100 km clm/équipes), le Français Jean Malléjac (malaise et hospitalisation faisant suite à une insolation dans la montée du Ventoux lors du Tour 1955), le Luxembourgeois Charly Gaul (abandon Tour de France 1957), le Britannique Tom Simpson (décédé dans le Ventoux le 13 juillet 1967)
(2) exemple : le joueur de baseball Steve Bechler (USA)
Qualifié par les experts comme étant le meilleur grimpeur de l’histoire de la Grande Boucle, le Luxembourgeois Charly Gaul adorait le froid, la pluie et… les amphétamines. Ces dernières le terrassaient lorsqu’il faisait chaud et le sublimaient lorsque la froidure s’abattait sur la course.