Tour de France – Les mégaveines des cyclistes

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L’Equipe du 13 juillet publie une photo des membres inférieurs de Samuel Dumoulin après l’arrivée de la 10e étape Escaldes-Engordan/Revel où le capitaine de route de l’équipe AG2R La Mondiale a pris la 5e place. Ce document montre des veines très apparentes sur les cuisses et mollets du sprinteur de poche. Dans L’Equipe, seulement un constat sans aucune explication. Dommage.

JAMBES DUMOULIN

Les jambes de Samuel Dumoulin à l’arrivée de la 10e étape du Tour de France (photo L’Equipe)

Devant une telle image, faut-il parler de varices ou de veines turgescentes dites « athlétiques » ?

 

 Pourquoi les veines superficielles des sportifs entraînés et affûtés gonflent-elles de façon très visible, notamment après l’effort et à l’arrêt ?

 Les phlébologues répondent qu’à l’occasion du travail musculaire se produit une augmentation considérable du débit de la circulation sanguine de la jambe qui peut aller jusqu’à vingt et même quarante fois son volume normal. La thermorégulation est la cause principale de ce chambardement circulatoire. Au cours de l’effort, les trois quarts de l’énergie dépensée sont convertis en chaleur qui, pour éviter une augmentation de la température centrale, doit être évacuée. Cette tâche est dévolue au système circulatoire. On assiste :

  • à un déplacement du sang vers le territoire cutané correspondant aux muscles en activité,
  • à une augmentation du volume sanguin au niveau du plexus veineux cutané,
  • à une majoration importante du stockage du sang au niveau des veines des membres inférieurs,
  • à une accentuation des échanges thermiques entre les tissus profonds et superficiels : le sang veineux profond, satellite de l’artère qui le réchauffe, se refroidit dans la peau au contact de l’air. L’organisme peut, selon les besoins de la thermorégulation, modifier ces échanges entre la circulation profonde et superficielle.

Selon des spécialistes interrogés par Panorama du Médecin, à long terme, les sports d’endurance entraînent une augmentation progressive du volume plasmatique dont une grande partie est stockée dans le compartiment veineux des membres inférieurs. Cette surcharge hydraulique fonctionnelle de la voie du retour veineux vers le cœur se traduit par une turgescence veineuse appelée veine « athlétique » qu’il convient de distinguer des varices. En effet, ces veines turgescentes sont encore valvulées (les valvules fonctionnent normalement sans fuite à contrecourant), n’ont aucun retentissement sur la trophicité cutanée et n’engendrent aucun trouble fonctionnel.

Sur la photo, on voit que le sportif est à l’arrêt. La position debout immobile ne permet plus d’actionner la pompe veineuse plantaire ni la contraction du mollet, soit les deux mécanismes principaux impliqués dans le retour veineux vers le cœur. D’autre part, les veines superficielles se dilatent afin de faciliter l’évacuation de la chaleur.

Au final, on comprend pourquoi il est utile, dans le but d’accélérer la récupération et la protection du système veineux, de porter en post-effort des chaussettes de contention.

 

 

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