Le peloton cycliste en consomme. C’est autorisé par l’Agence mondiale antidopage mais prohibé chez les chevaux de course….






A notre époque où le débat sur l’innocuité du cannabis s’intensifie, notamment par tous les analphabètes du corps, en plus de militer pour l’autorisation des dopants ’’bons pour la santé’’, les tenants de la libéralisation des drogues de la performance se gaussent des défenseurs de l’antidopage qui n’ont que le repos comme seule parade au surmenage sportif : « En somme, la seule solution éthique qui s’offre au médecin confronté à un athlète de haut niveau souffrant des excès de son activité, c’est de le mettre au repos, temporairement ou définitivement. » Ils ajoutent pour enfoncer le clou : « Répondre à un sportif que la seule solution c’est le repos est contre-productif du point de vue de la santé, mais aussi injuste. »
On aimerait alors que les convaincus de l’innocuité des médicaments nous expliquent clairement pourquoi dans le milieu hippique, où les enjeux financiers sont également considérables, cela ne provoque aucun débat éthique de laisser au pré un cheval blessé ou malade le temps qu’il soit soigné et complètement rétabli ?
Ainsi, la conclusion qui s’impose c’est que l’homme se préoccupe beaucoup plus efficacement du bon état physiologique du cheval que de sa propre santé. Ce comportement déviant n’est pas récent puisque il y a plus d’une cinquantaine d’années, le Dr Georges Ronneaux, secrétaire général de la Société d’études médicales du cyclisme, l’avait déjà analysé en 1962 dans Le Cycliste (n° 720) : « Les Sociétés de course hippique ont pour but l’amélioration de la race chevaline. Dans les compétitions athlétiques, c’est l’amélioration des records qui est avant tout recherchée. »
Lors d’une conférence de presse organisée par les autorités hippiques norvégiennes le 9 septembre dernier, on apprend que quatre chevaux entraînés par le Français Fabrice Souly, ont été testés positifs au cobalt, un booster d’EPO endogène.
Fabrice Souloy
Parmi les quatre trotteurs, on trouve le lauréat du GP d’Oslo, le 3e et le 6e ainsi que le vainqueur de l’Europamatch.
Jusqu’alors, le cobalt n’avait pas fait parler de lui dans le milieu de la compétition hippique ou humaine. Mais d’après les experts de l’antidopage des courses de chevaux, plusieurs cas seraient en cours d’instruction.
Ce constituant de la vitamine B12 (cyanocobalamine) dans la structure de laquelle le cobalt occupe une place comparable à celle du fer dans l’hémoglobine, sous forme d’ion CO++ stabilise les dégâts cellulaires dus à l’hypoxie et stimule la production d’EPO (tiens, tiens comme on se retrouve !!) et semble par le même mécanisme contribuer à coordonner et réguler d’autres réponses adaptées à l’hypoxie.
La compétition à haute intensité – chez les quadrupèdes comme chez les bipèdes – est freinée par l’hypoxie induite par l’effort. Le cobalt semble booster l’apport d’oxygène aux cellules.
Dans la réglementation hippique, le cobalt fait partie de la liste rouge (le cheval ne peut courir avec aucune substance exogène). En revanche, n’étant pas interdit – et donc recherché – chez l’homme, on ne sait s’il a pénétré les enceintes sportives des athlètes.
Une course de trotteurs
POST-IT
– Le cobalt est prohibé par le code des courses depuis un an
– Compte tenu d’une possible contamination alimentaire (présent à l’état de traces dans les plantes et les aliments), il a été décidé de définir un seuil de positivité
– Seuil à ne pas dépasser : urines : 100 ng/ml; sang : 25 ng/ml