Tour de France ton histoire – Selon Geminiani, il est le seul survivant des Tours 1947 et 1948

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C’est très injuste pour Emile Idée et Willy Kemp, toujours bon pied bon œil à plus de 90 ans…

Dans L’Equipe, Philippe Brunel, le journaliste-écrivain publie une fois de plus des infos non vérifiées.

L’Equipe – Le Grand Bêtisier XXL continue…

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[publié le 18 février 2017]

En contradiction avec les faits, L’Equipe du 16 février 2017 nous raconte que Lance Armstrong a battu Marco Pantani au sommet du Ventoux, le 13 juillet, lors de la 12e étape du Tour de France 2000 !

Le 16 février dernier, Philippe Brunel nous propose un mastic de gros calibre. Son article intitulé : « Armstrong rattrapé par son passé » s’interroge sur l’utilisation par le Texan d’un vélo à moteur dès sa première victoire finale du Tour 1999.

Des performances artificielles

En place à L’Equipe depuis 1980, Brunel, qui a pourtant fait ses classes sous la houlette de Pierre Chany, une grande plume de la presse sportive, nous sort un résultat inversé inattendu…

Dans son article, l’ancien cycliste amateur de l’AC XXe devenu journaliste, afin d’accréditer sa thèse des performances artificielles du Sanglier d’Austin a listé quelques pistes :

1 – La vitesse de jambes : « On n’avait jamais vu un coureur tourner aussi vite les jambes en montagne, sans accroc, sans discordance dans la pédalée » (voir POST-IT sur la fable de la vitesse de jambes)

2 – Le fait qu’l batte des supergrimpeurs en montagne, notamment Marco Pantani, sur l’emblématique ascension du Géant de Provence : « Et sur le Ventoux, où avait-il (Armstrong) PUISÉ LA FORCE DE BATTRE Marco Pantani, le dopé, qui voyait en lui – de manière prophétique – non pas un coureur cycliste mais un ‘’personnage fictif’, un ‘’héros de bande dessinée’’, une sorte de ‘’Spiderman’’. »

Une bévue inexpliquable…

Cette bévue est d’autant plus étonnante que ce journaliste, fleuron de la rubrique vélo à L’Equipe, spécialiste du cyclisme transalpin, a publié après la mort de Pantani un livre complet sur le lauréat du Tour 1998. Rappelons la passe d’arme entre Marco Pantani et Lance Armstrong dans le final de la 12e étape Carpentras-Le Mont Ventoux le 13 juillet 2000.

A la télévision, en plan serré comme en large, on voit bien que, le petit Italien a du mal à suivre mais l’Américain – bien que plus fort  – ne lui dispute pas le sprint à fond. Et Pantani gagne l’étape !!!

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Au passage de la ligne d’arrivée, 1er Pantani, 2e Armstrong

classementTour de France 2000 – Les vainqueurs d’étape – Marco Pantani gagne la 12e devant Lance Armstrong

Le lendemain, dans L’Equipe du 17 février 2017 qui suit la publication du papier de Brunel sur l’éventuel vélo à moteur utilisé par le Cauchemar de Greg LeMond, on ne trouvera aucun errata. Visiblement, dans le quotidien basé à Boulogne-Billancourt, tout le monde s’en fout des lecteurs. Ou alors ils fonctionnent comme François Fillon : « N’avoue jamais » … que tu t’es planté.

POST-IT

Armstrong : la fable de la vitesse de jambes abracadabrantesque

Dès 1955, Jean Leulliot, un journaliste féru de technique cycliste, avait décrit à propos de Charly Gaul – un grimpeur exceptionnel souvent stimulé aux amphétamines – des cadences de pédalage de 110 à 115 tours-minute qui, quarante-quatre ans plus tard, ne seront pas dépassées par l’Américain :

Charly Gaul :

Texte du journaliste Jean Leulliot : « Charly Gaul est le seul coureur à qui le qualificatif de phénomène puisse être accordé. Le Luxembourgeois, âgé seulement de 22 ans, a adopté les principes des cyclotouristes et cela lui a réussi à merveille. Il pousse de petits développements et, grâce à un entraînement intensif, il tourne les jambes à une grande vitesse. Il ne pousse pas… il tourne. Sa cadence tours-minutes est beaucoup plus élevée que celle des autres coureurs. Le nombre de tours-pédales est de 60 tours-minutes, ce qui correspond aux pulsations du cœur. Or, Charly Gaul, quand il attaque dans un col, tourne à 110 ou 115 et sur le plat il tourne à 70-75. L’emploi des petits développements lui donne une efficacité fantastique dans ses démarrages en montagne. Il n’est pas rare de le voir employer 47 x 25, soit 3,95 m en montagne, alors qu’en ce passage Louison Bobet employait 47 x 21, soit 4,70 m.Presque toujours, Gaul s’est servi de 50 centimètres de moins que le champion du monde. » [Route et Piste, 03.08.1955]

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Charly Gaul dans le col du Galibier, Tour de France 1955

Lance Armstrong :

Lance Armstrong évoque souvent l’augmentation de sa fréquence de pédalage pour expliquer sa force, notamment en montagne : « C’est comme si on disait à quelqu’un qui n’a jamais utilisé un ordinateur qu’il suffisait d’appuyer sur les touches pour savoir s’en servir. On a beaucoup dit qu’il effectuait 110 ou 115 coups de pédale par minute mais, pendant le contre-la-montre entre Fribourg et Mulhouse (Tour 2000), il tournait plutôt à 100 à 105 coups de pédales à la minute. » [Antoine Vayer. Le Monde, 22.07.2000]

Des bourdes à répétition

 Ce coup de moins bien de Brunel va être précédé d’une bourde de très haut niveau le 10 octobre dernier, signée par un autre rédacteur du fameux quotidien sportif et qui évoque la sortie involontaire et définitive de Ronaldo, le footballeur brésilien lors de la finale du Mondial 1998 au Stade de France.

Ainsi, selon ce journaliste sportif, le Fenomeno – l’attaquant vedette de la Seleçao – aurait quitté le terrain en plein match pour avoir fait une crise d’épilepsie provoquée par des infiltrations de corticoïdes quelques heures avant le début de la rencontre.

La bévue était tellement énorme que l’on pouvait penser qu’il l’avait fait exprès !

Visiblement, à L’Equipe, on a la mémoire qui flanche.

Méforme passagère ou mal plus profond ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Erythropoïétine -24 mars 1990 : la première alerte sur les effets collatéraux majeurs de l’EPO

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Dans Le Figaro du 24 mars 1990, le docteur Jean-Pierre de Mondenard informe la planète sportive que l’EPO – la fameuse hormone qui booste la production endogène de globules rouges et, par ricochet, le transport de l’oxygène – favorisant l’énergétique musculaire fait des ravages au sein du peloton. A cette époque, les dottore du dopage haute performance ne maîtrisent pas encore les doses adaptées à la compétition cycliste. D’où une cascade de morts suspectes.

L’article titré « Sept morts sans ordonnance » paru le 24 mars 1990 dans Le Figaro sera utilisé par Daniel Delegove, le président du tribunal correctionnel de Lille lors du procès Festina afin de mettre en cause les dirigeants du cyclisme qui n’ont rien fait dès cette alerte lancée par mes soins. Tous vont répondre qu’ils ne savaient pas, notamment Hein Verbruggen (président de l’Union cycliste internationale – UCI-), Daniel Baal (président de la Fédération française de cyclisme – FFC-) et Jean-Marie Leblanc, patron du Tour, en expliquant qu’ils n’ont entendu parler de l’EPO qu’en 1994 après la victoire hallucinante du trio de la Gewiss le 20 avril à La Flèche Wallonne.

Rappelons à ce beau monde que la responsabilité d’un dirigeant commence avec le refus de savoir.

Résumons : Le premier article hexagonal sur les dangers de cette hormone a été publié dans Le Figaro le 24 mars 1990, signé par mes soins, et non par Philippe Brunel qui sortira son texte dans L’Equipe deux mois plus tard. Et pourtant, le spécialiste cyclisme du quotidien sportif va faire accréditer sa thèse de lanceur d’alerte liminaire par Pierre Ballester, son confrère à l’Equipe et Le Monde.

La preuve documents à l’appui…

SEPT MORTS

24 mars 1990

ENQUETE

 

 Tribunal de Lille : 7 morts sans ordonnance  (31.10.2000)

 Daniel Delegove (président de la 7e chambre du tribunal correctionnel de Lille) :

« Suivant Willy Voet, les coureurs hollandais étaient déjà utilisateurs d’EPO alors qu’ils se trouvaient encore dans l’équipe hollandaise PDM. Cette révélation qu’il reçoit du docteur Eric Rijckaert avant le début de l’épreuve du Critérium du Dauphiné Libéré en juin 1993 se trouve corroborée par deux indices : en juillet 1992 (NDLA : en réalité en 1991), toute l’équipe PDM s’est trouvée dans l’obligation de quitter le Tour de France avant la fin de l’épreuve en invoquant comme motif une intoxication alimentaire qui n’avait pas suffi à écarter le soupçon de dopage ; moins de deux ans plus tôt (NDLA : un an), un membre de cette équipe dont le chef de course était alors Sean Kelly, Johannes Draaijer, vingt-sept ans, décédait le 27 février 1990 d’un arrêt cardiaque ; il était le septième cycliste néerlandais à décéder pour cette cause en quelques mois et l’hypothèse avait été émise que ces décès avaient pu avoir pour origine une thrombose provoquée par la prise excessive d‘EPO ainsi que le docteur Jean-Pierre de Mondenard le relatait dans un article paru dans le journal Le Figaro en septembre 1990 » (NDLA : le 24 mars 1990).

[Affaire Festina : attendus du jugement du Tribunal de Grande Instance de Lille du 22 décembre 2000, président Daniel Delegove (pp 31-32)]

 Pierre Ballester (FRA), envoyé spécial de L’Equipe à Lille :

« Ainsi, Hein Verbruggen dut se résoudre à admettre que sa propre conscience de l’existence de l’EPO n’eut pas lieu « en 1993, par un article de la presse italienne », mais bien en 1990, date d’un article paru dans L’Équipe qui ne pouvait pas lui échapper. Or, les premières recherches de dépistage de l’EPO sous l’égide de l’UCI ont débuté en 1995. Afin d’étayer son propos, le président Delegove s’appuya sur ces « sept cas de morts suspectes de coureurs cyclistes » relevés avant 1990 aux Pays-Bas « votre pays ». » [L’Équipe, 01.11.2000] 

Christophe Bouchet (FRA), envoyé spécial du Nouvel Observateur :

« Le président de l’Union cycliste internationale (UCI), le Néerlandais Hein Verbruggen, affirme qu’il a été informé des ravages de l’EPO en 1993 ; le président Daniel Delegove (celui du tribunal) doute et lui rappelle les sept cyclistes néerlandais morts d’un arrêt cardiaque dans des conditions suspectes. Il brandit un article datant de 1990 [NDLA : le 24 mars 1990], signé du docteur Jean-Pierre de Mondenard dans Le Figaro au titre évocateur : « Sept morts sans ordonnance ». [Le Nouvel Observateur, 09.11.2000]

Philippe Brunel (FRA), journaliste à L’Equipe depuis 1980 :

« En 1990, alors que l’érythropoïétine (EPO) faisait ses premiers ravages, Philippe Brunel réalisa, aux Pays-Bas, une enquête inédite sur ce produit. » [NDLA : ‘’Enquête sur des morts suspectes’’, parue dans L’Equipe le 25 mai 1990] [Anonyme. – Le  Monde, 28.07.2001 (encadré de présentation du parcours de Philippe Brunel intitulé ‘’Un observateur minutieux du peloton’’] …

CITATIONS PHILIPPE BRUNEL